Il n’y a pas eu de match, ce samedi soir, à l’occasion de la première manche de la finale. Dominatrice de bout en bout, l’Amicale s’impose tranquillement (82-72).
Le Hall Alain-Marchetti était plein comme un oeuf en ce samedi soir. On n’en attendait pas moins pour le début de l’explication finale en LBBL. Grande favorite du championnat, l’Amicale accueille son dauphin à l’issue de la saison régulière Etzella, pour la première manche d’une série au meilleur des cinq matches.
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Alors qu’on pouvait s’attendre à une véritable orgie de paniers, le moins que l’on puisse dire, c’est que, de ce côté, on n’a pas vraiment été gâtés. Notamment en première mi-temps. Si Sticky Gutenkauf ouvre le bal avec la spécialité nordiste, le tir à trois points, la suite sera beaucoup plus compliquée pour Etzella. Et quand Brandon Johnson inscrit la deuxième ogive pour offrir 3 pts d’avance (3-6), à ce moment précis, personne ne se doute que c’est la dernière fois que les visiteurs seront devant au score.
Car en face, l’Amicale n’est pas n°1 pour rien. Même si l’adresse n’est pas forcément au rendez-vous, les hommes de Daniel Brandao compensent avec d’énormes efforts défensifs. Bobby Melcher ne laisse aucune marge de manoeuvre à Sticky Gutenkauf et avec le double MVP muselé, la moitié du job est déjà faite pour les Fraisiers.
Des Steinselois plus agressifs en début de rencontre et qui sont récompensés en allant souvent sur la ligne des lancers… alors que côté Etzella, il faut attendre la dernière minute du premier quart pour voir enfin un Nordiste sur la ligne des lancers… Jimmie Taylor rate son premier mais doit aller se faire soigner sur le banc. Gilles Polfer le remplace, rate son lancer mais finalement un joueur de l’Amicale marque contre son camp. Avant que Yann Wolff ne marque le seul panier à deux points de ce premier quart pour permettre à ses couleurs de ne compter que 7 pts de retard (17-10).
Dès la reprise, on sent que les deux équipes ont envie d’accélérer. Les paniers s’enchaînent mais l’Amicale continue son énorme travail en défense. Alors qu’Etzella est habituellement l’équipe la plus prolifique et la plus adroite de loin, les gâchettes nordistes ne parviennent pas à trouver la mire. En face, ce n’est pas beaucoup mieux de loin mais l’Amicale a d’autres armes. Notamment un Alex Laurent très agressif ou un Kim Aiken qui fait beaucoup de boulot dans la raquette.
Etzella réagit plus qu’elle n’agit, à l’image de ce panier à trois points sorti de nulle part signé Jimmie Taylor (30-21). Mais c’est globalement insuffisant face à l’attaque polymorphe de l’Amicale, qui regagne les vestiaires avec 10 pts d’avance (37-27). Mais surtout en ayant limité l’une des meilleures attaques de la ligne à 27 misérables points. Et en consultant la ligne des stats, on constate que si l’Amicale n’a inscrit « que » 14 paniers dans le jeu, le total est famélique pour Etzella, auteur de… 7 petits paniers en 20 minutes, le tout avec un adresse indigente (7/36, soit 19% aux tirs).
«Si on met 20 paniers à trois points, on gagnera ce match», prédisait Fritz Gutenkauf, le capitaine ettelbruckois. Avec seulement trois réalisations, il allait falloir sérieusement accélérer la cadence après le repos pour atteindre un tel total.
Dix points, c’est peu et beaucoup à la fois. Surtout dans un match ultra défensif comme l’était cette première période.
Pour espérer inverser la tendance, Etzella savait qu’elle devait réagir. Forcer son destin. Et trouver des solutions. Seulement en face, on est bien décidés à enfoncer le clou. Et ce n’est pas la troisième faute d’Alex Laurent qui va calmer les ardeurs locales. Relativement discret jusque-là, Jarvis Williams sort de sa boîte en plantant deux missiles longue distance en l’espace de quelques minutes.
Steinsel ne ralentit pas le rythme
Alors qu’Etzella continue de galérer au niveau de l’adresse, l’Amicale ne rate pas une occasion. Le moindre ballon récupéré se transforme aussitôt en balle d’attaque. Ça va à 200 à l’heure vers le panier nordiste et quand Bobby Melcher en transition, voit sa tentative de loin rebondir deux mètres au dessus du cercle avant de rentrer pour donner 20 pts d’avance (54-34, 25e), on se dit que la soirée va être très très longue pour Etzella. Qui ne peut compter que sur les exploits à répétition d’un Jimmie Taylor intenable. Qui permet de limiter la casse. Alors que, malheureusement déjà diminué contre Esch, Brandon Johnson, touché dans un choc avec Alex Laurent dès la 12e minute, reste scotché à 7 pts et jouera moins de 25 minutes. Insuffisant contre une armada qui, il faut le rappeler, évolue avec trois Américains.
Grâce à quatre ogives de suite, trois de Taylor et une de Sticky Gutenkauf, Etzella a, malgré tout, encore un tout petit espoir de revenir. Mais la chevauchée fantastique de Bobby Melcher, à laquelle répondra Sticky Gutenkauf par un ultime panier à la dernière seconde, permet tout de même à l’Amicale d’aborder le dernier quart avec une confortable avance (63-48).
Quinze points. La note est salée. Il reste alors dix minutes pour espérer renverser la vapeur côté Etzella. Ou réduire le score pour aborder en confiance le prochain rendez-vous, dès mercredi à la maison.
Tout simplement en feu, Jimmie Taylor redonnera un semblant d’espoir en revenant à 11 pts. mais Bobby Melcher puis Jonas Theisen, à longue distance, tueront dans l’oeuf cette espérance pour redonner un matelas de 17 longueurs d’avance (71-54, 35e). Qui permet de voir venir.
Finalement, l’Amicale s’impose tranquillement (82-72) dans cette première manche. Certes, il ne s’agissait que d’une première manche mais au-delà du score, c’est surtout l’impression de puissance qui était marquante. Il faudra un Etzella avec un tout autre visage, mercredi, au Deich, pour espérer inverser la tendance qui s’est dessinée assez clairement, ce samedi soir au Alain-Marchetti.
Romain Haas