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[Basket] L’Amicale au bout du suspense!


L'Amicale a fêté son titre sur le parquet d'Etzella. Mais que ce fut dur! (Photo : luis mangorrinha)

Au terme d’une partie pleine de suspense après le repos, l’Amicale est venue à bout d’Etzella sur son parquet du Deich (65-69). Et remporte la finale sur le score de 3-1.

Le Deich était plein comme un oeuf, en cette fin de dimanche après-midi. Il faut dire que l’enjeu était énorme puisque l’Amicale, qui menait 2-1 dans sa finale avec Etzella, avait une première balle de match pour tenter d’aller chercher un nouveau titre. Les supporters des Fraisiers s’étaient donc déplacés en masse pour encourager les hommes de Daniel Brandao.

Et on peut dire qu’ils ont été gâtés. Dès les premiers instants de la rencontre, on voit des Steinselois concentrés en défense, appliqués en attaque, qui semblent réciter leurs gammes. Les actions sont bien construites et alors qu’Etzella tente des tirs de loin en première intention sans aucune préparation, les ogives steinseloises sont décochées à l’issue de bons mouvements. La balle circule vite et bien, on n’hésite pas à faire l’extra-passe pour servi un coéquipier mieux placé. Et ça marche. Quatre missiles au premier quart alors qu’en face, on affiche déjà un vilain 0/4 dans ce qui était, il faut le rappeler à chaque fois depuis le début de cette explication finale, la plus grande force des hommes de Gavin Love.

Des Ettelbruckois pour qui rien ne va, à l’image d’un Fritz Gutenkauf mis sous l’éteignoir et obligé de rapidement regagner le banc pour trois fautes très rapides. Et alors que Sticky Gutenkauf est sur courant très alternatif, son vis à vis Bobby Melcher est en feu. Cette fois, il n’attend pas le quatrième quart pour porter l’estocade. Et ses quatre paniers de loin, dont trois dans le deuxième quart sonnent presque déjà comme un coup de grâce pour des Nordistes complètement dépassés, qui pointent déjà à 17 longueurs de retard à la pause (29-46).

On se demande de qui peut venir le salut pour Etzella. Les deux frangins Gutenkauf sont absents, Jimmie Taylor a certes marqué quelques lancers mais n’a pas pesé. Et seul Brandon Johnson a su se mettre un peu en évidence. Avant l’entame du second acte, cela semble trop peu face à une armada de l’Amicale où le collectif fait merveille. Où chaque action est pesée, contrôlée. Où les remplaçants apportent immédiatement quelque chose à l’image du capitaine Noah Medeot, qui plante six points en six minutes de présence sur le parquet.

Avec un joli 42% de réussite de loin (9/21), l’Amicale explose son adversaire dans l’exercice, une nouvelle fois apocryphe avec un atroce 1/11 soit… 9%!!! Quand on sait que Gavin Love expliquait avant le début de la série qu’il faudrait à son équipe être plus adroite que face à Esch et se situer plutôt aux alentours des 40%, on se dit que le chemin est long. Très long.

Soyons clairs, tous les voyants sont au vert pour Steinsel, qui domine outrageusement son sujet. Et contrairement au premier match où cela ne se voyait pas vraiment au panneau d’affichage, cette fois l’écart est là pour le prouver. Maintenant on sait qu’en basket, tout peut aller très vite. Il restait bien sûr encore 20 minutes et tout était encore possible… en théorie.

Et justement, Etzella adore la théorie. Complètement amorphes en première période, les Nordistes reviennent sur le parquet avec bien d’autres intentions. L’Amicale commence à perdre quelques balles bêtes, enchaîne les possessions sans pouvoir marquer et Jimmie Taylor et compagnie en profitent avec un 8-0 qui leur permet de se rapprocher de leur adversaire (37-48). Et quand Sticky Gutenkauf, profitant d’un bon écran, plante une banderille de loin, il relance totalement sa formation. D’ailleurs son bras levé ne ment pas. Il sait à quel point ce panier compte (40-48).

Medeot offre la victoire à Steinsel

L’Amicale est sonnée. Mais pas encore coulée. Et elle dispose de joueurs d’expérience qui ne sont pas du genre à paniquer. Et progressivement, notamment avec un Kim Aiken dans tous les bons coups et un Bobby Melcher à la vision toujours aussi perçante, Steinsel reprend ses distances. Pour aborder le dernier quart avec encore douze points d’avance.

Bien sûr, ce n’est pas un énorme matelas. Mais cela permet de voir venir. En face, Etzella n’a plus le choix. Les Nordistes doivent jeter toutes leurs forces dans la bataille. Et ils le font de manière impressionnante. Alors que Steinsel a perdu le rythme à force de trop vouloir jouer au bout des 24 secondes, les hommes du Deich ne se posent pas de questions. Sticky Gutenkauf sonne le réveil des siens, Jimmie Taylor se montre enfin incisif et Brandon Johnson apporte sa pierre à l’édifice. Si bien qu’à 1’38 » de la fin, c’est bien Etzella qui a une balle pour égaliser, voire passer devant (62-64). Et c’est suite à la quatrième faute de Kim Aiken que Brandon Johnson tente de se faire justice sur la ligne. Mais il ne met qu’un seul de ses deux lancers. Dans la foulée, Jarvis Williams redonne un tout petit peu d’air à Steinsel mais Jimmie Taylor remet les deux équipes à un point. Bobby Melcher ratera un tir avant que Sticky Gutenkauf n’ait la balle pour faire passer Etzella devant. Mais sa tentative de loin échoue. Quinze secondes à jouer, balle à Steinsel. Noah Medeot hérite du ballon, la défense nordiste tergiverse et le capitaine en profite pour inscrire un panier sans adversité. Steinsel reprend trois points d’avance. Etzella a alors huit secondes pour aller chercher la prolongation. Jimmie Taylor a un tir ouvert mais loupe la cible. Quelques secondes plus tard, Noah Medeot envoie l’Amicale au paradis en mettant un lancer sur deux. Cette fois c’est terminé. L’Amicale est champion!

Romain Haas