À partir de ce mercredi, Gréngewald et le T71 retrouvent les joutes européennes. Un rendez-vous toujours très attendu.
C’est devenu un rendez-vous. Presque une tradition. Et en tout cas, une bonne habitude. Depuis quelques années, les clubs luxembourgeois sont de retour sur la scène européenne. Si Gréngewald avait rouvert le bal il y a trois ans de cela, le T71 lui avait emboîté le pas l’an passé.
Avec, au passage pour les Dudelangeoises, une superbe entame avec une victoire sur le parquet de Namur. Et même si la suite avait été plus compliquée pour les deux formations grand-ducales, les joueuses avaient beaucoup appris. Et pu côtoyer des filles d’un autre niveau.
Gréngewald, l’appétit vient en mangeant
C’est donc reparti pour un tour! Avec les deux mêmes acteurs. En sa qualité de champion en titre, Gréngewald a directement été reversé en poules. Le club de Niederanven ne brûle pas les étapes. Et progresse chaque année. Éliminé en qualification dans un match seul lors de la première année alors qu’on était encore sous régime covid, il a ensuite été sorti à ce même stade mais en match aller-retour malgré un match nul à la maison contre les Italiennes de Sassari.
L’année dernière, la troupe de François Manti a franchi ce cap, en allant s’imposer aux Açores puis à la maison pour avoir enfin le droit de disputer les poules. Mais face à des pointures comme Castor Braine, Cadi La Seu ou Saragosse, elles n’ont rien pu faire. Pour la quatrième apparition de suite, les ambitions sont encore montées d’un cran : «On veut gagner un match», annonce le coach.
Le tirage au sort a d’abord réservé un monstre, à savoir les Françaises de Bourges qui ont longtemps été une référence dans l’Hexagone comme sur le plan continental : «C’est l’Himalaya. On n’est pas équipées. On n’a pas acheté les bons crampons pour gravir cette montagne. Personne de notre groupe ne les battra», prédit le technicien. «Il faut juste se réjouir de la chance que c’est pour des basketteuses luxembourgeoises de fouler le parquet de Bourges. Et prendre du plaisir. C’est quelque chose qui compte dans une carrière d’amateur.»
En revanche, les deux autres sont des formations plus «jouables» : «Brno et Antalya, ce n’est pas le même calibre que Castor Braine et Cadi La Seu.» Il y a d’abord les Tchèques de Brno. Qu’elles affrontent demain à la maison. «Il y a deux équipes à Brno. Une qui est, sur le papier, plus forte et plus armée que l’autre. Et nous, on serait contre la moins forte des deux. Même si tout est relatif. Elles ne jouent pratiquement qu’avec des joueuses locales et seulement une Américaine.»
Quant aux Turques d’Antalya, elles ont décroché leur place en passant par les qualifications en dominant les mêmes Portugaises que Gréngewald l’an passé : «Elles ont deux Américaines très fortes. Une meneuse de jeu de WNBA très bonne techniquement. Et Bones, une intérieure de 1,90 m, qui va nous poser quelques soucis. Le reste, c’est plus jouable.»
François Manti résume ainsi la situation : «C’est peut-être plus jouable que l’année dernière, même si ce n’est pas sûr. Contrairement à l’année dernière, où c’était totalement inimaginable, sur le papier une victoire est plus envisageable que l’an dernier. Notre objectif est de gagner au moins un match. On est un peu dans la même configuration que le T71 l’année dernière.»
Pour y parvenir, l’entraîneur s’appuiera sur pratiquement le même groupe que celui qui a largement remporté son premier duel de la saison contre le T71. À une grosse exception près : «Je serais beaucoup plus ambitieux si je pouvais aligner la même équipe. Mais en Eurocup, le règlement ne permet pas d’avoir plus de deux extracommunautaires.»
C’est ainsi qu’Amanda Cahill, qui a rejoint l’équipe, se partagera le poste de deuxième extracommunautaire avec Lauren Van Kleunen. Cette dernière fera les trois premiers matches et Cahill les trois derniers. Pour compenser en partie ce manque, Gréngewald a engagé exprès la Française Marie-Bernadette Mbuyamba-Tshimanga : «En engageant Amanda, on savait qu’on ne pourrait pas aligner les trois en Eurocup. Mais on ne pouvait pas passer à côté de cette opportunité. Et puis la Coupe d’Europe, c’est deux mois. Notre saison, elle, dure neuf mois.» Quoi qu’il en soit, Amanda Cahill, comme tout le groupe, fera tous les déplacements.
Gréngewald, qui a vécu «une préparation de rêve» sera rapidement fixé sur ses ambitions : «Nos deux premiers matches vont être déterminants. On reçoit Brno puis on part à Antalya.»
Leur programme
Demain, 19 h 15 : Gréngewald – Brno
Mercredi 18/10 : Antalya – Brno
Mercredi 25/10 : Bourges – Gréngewald
Mercredi 1/11 : Brno – Gréngewald
Jeudi 23/11 : Gréngewald – Antalya
Jeudi 30/11 : Gréngewald – Bourges
Le T71 pas à pas
L’an dernier, la saison a été contrastée pour le T71. Après une entame de rêve avec une superbe victoire sur le parquet de Namur, Dudelange a perdu tous ses matches européens suivants et a fait face à une avalanche de pépins physiques plus ou moins graves. Au final, les joueuses de Jérôme Altmann n’ont pas remporté le moindre trophée, laissant à Gréngewald les honneurs du doublé Coupe/championnat. Malgré tout, le T71 a décidé de tenter à nouveau l’expérience européenne. Et certainement grâce à leur succès en Belgique, Catherine Mreches et ses coéquipières ont, tout comme Gréngewald, obtenu une place directement en phases de poules.
Avec un tirage au sort, sur le papier en tout cas, plus costaud que l’an passé : «Le groupe n’est vraiment pas un cadeau», indique le coach dudelangeois. «Gérone, c’est très, très fort. Elles ont perdu leur premier match de la saison mais depuis, des filles éliminées en WNBA les ont rejoints. Et elles viennent de battre Barcelone de 20 pts. C’est une équipe qui fait partie du top 15 en Europe.»
Et c’est justement en Espagne qu’Ehis Etute et compagnie vont entamer leur parcours continental cette saison. Avec des ambitions forcément limitées sur ce match : «L’important pour nous, c’est d’être au rendez-vous. On sait que chaque erreur se paiera cash. Il va falloir éviter les pertes de balle inutiles. Et ce ne sera pas évident car en face, c’est très costaud au niveau de la pression.» Pour le coach du T71, cette campagne européenne doit avant tout être un moyen pour son équipe de continuer à grandir sur le plan collectif.
Un collectif bien rôdé avec des filles qui évoluent depuis longtemps ensemble. Mais un collectif encore fragile : «Catherine (Mreches) n’est pas encore à 100 %. Il faut la ménager. Quant à Shalonda Winton, elle est une toute jeune maman et a encore besoin de temps.»
Au-delà de ce qui va se passer en Espagne ce soir, Jérôme Altmann sera également très attentif au résultat du match qui opposera un peu plus tôt dans la soirée les Slovaques de Piestany aux Polonaises de Gorzow : «On verra ce qui se passera entre eux. Leur championnat vient à peine de débuter.»
En clair, avec ces deux adversaires, le T71 part un peu dans l’inconnu. Pour l’Eurocup, Dudelange s’est renforcé avec une joueuse communautaire, la Portugaise Lavinia Da Silva, qui pourra donc évoluer aux côtés des Américaines Shalonda Winton et Mia Loyd.
Le T71 sera-t-il capable d’aller chercher une nouvelle victoire européenne? «Si une soirée d’exploit est possible, on ne va pas se gêner pour tenter notre chance. Mais pour le moment, ça ne sert à rien de faire des pronostics.»
En attendant, Dudelange a un avantage : «Désormais, on sait à quoi s’attendre. Notamment au niveau organisation. L’année dernière, on était sorties de la campagne européenne avec beaucoup de blessures. Cette année, avec un cadre profond, on espère assurer.»
Leur programme
Ce soir : 20 h 30 : Girona – T71
Jeudi 19/10 : T71 – Piestany
Mercredi 25/10 : T71 – Gorzow
Mercredi 1/11 : T71 – Girona
Mercredi 22/11 : Piestany – T71
Jeudi 30/11 : Gorzow – T71