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[Basket féminin] La vérité du jour pour les Luxembourgeoises


Les sourires qui illuminaient les visages des Luxembourgeoises après le Monténégro…

APRÈS LA 2e FENÊTRE DES QUALIFIERS DE L’EURO-2025 Une masterclass face au Monténégro, une purge contre la Suisse, les Luxembourgeoises ont affiché deux visages bien différents en trois jours.

Du rêve…

«Attention, le match contre la Suisse sera beaucoup plus compliqué !» Ce n’est pas faute d’avoir prévenu. Mais force est de constater qu’entre jeudi face au Monténégro et dimanche, contre la Suisse, c’étaient deux salles, deux ambiances. Contre l’ogre des Balkans, Magaly Meynadier et ses coéquipières ont tout simplement réalisé le match parfait. Ou presque.

Une défense intraitable (elles ont limité la 12e nation européenne sous les 50 pts), une attaque qui tourne bien avec une certaine réussite à trois points (8/25), une solidarité de tous les instants, chaque fille qui applique les consignes à la lettre. Et au final, un succès écrasant qui a choqué l’Europe.

… au cauchemar

De quoi peut-être être un peu trop confiant ? Même si les joueuses s’en défendent, elles sont pourtant passées totalement à côté de leur sujet face aux Helvètes. Ont-elles été bouffées par l’enjeu ? On le rappelle, après trois victoires en trois matches, une quatrième les rapprochait d’une historique qualification pour l’Euro avant les deux dernières rencontres du mois de février.

En tout cas, le spectacle proposé trois jours plus tard devant 1 300 spectateurs était malheureusement triste : «C’est désolant. On n’a pas montré une belle image. C’est dommage, car on ne méritait pas ça», expliquait la capitaine Magaly Meynadier, clairement dépitée à l’issue de la bouillie de basket à laquelle on a assisté, dimanche (44-59).

«Rien n’a fonctionné.» C’est, en substance, ce qu’on a pu constater contre les Suissesses. Alors que ces dernières avaient perdu leurs deux premiers matches, elles s’étaient totalement relancées en Bosnie jeudi (62-81) et arrivaient comme des mortes de faim à la Coque. Pour elles, il s’agissait déjà d’un match do or die, car en cas de défaite, elles disaient adieu à l’Euro.

Dominées dans tous les domaines

Peut-être que les Luxembourgeoises ont inconsciemment joué le match dans leur tête avant de le faire sur le parquet. En tout cas, dès le début de la rencontre, hormis un bon démarrage 8-3, on a vu que le match ne serait pas le même que contre le Monténégro. Étincelante trois jours plus tôt pour sa première apparition en sélection avec 32 pts, Amanda Cahill a cette fois été parfaitement maîtrisée : «Elles étaient très bien préparées. Amanda n’a pas eu une seule bonne position de tir», indiquait encore Magaly Meynadier.

Mais elle ne fut pas la seule à passer à côté. C’est simple, personne n’a été au niveau. Anne Simon a vendangé (9 pts à 4/15 et 0/7 à trois points, 1 lancer sur 4), Magaly Meynadier (2 pts à 1/12) et les remplaçantes ont été transparentes (4 pts).

L’éclaircie Ethis Etute… Puis la blessure

Finalement, seule Ehis Etute a pris ses responsabilités. La jeune intérieure des Ducks de l’Oregon était la seule à créer le danger, à se faire respecter dans une raquette où les Helvètes ont régné en maîtres, notamment sur le plan des rebonds offensifs, domaine dans lequel Lin Schwarz a brillé de mille feux (14 rebonds dont 7 offensifs).

Mais il était dit que ce dimanche serait une journée noire. Et alors que le Luxembourg réussissait enfin à repasser devant en fin de troisième quart (37-35 sur une interception conclue par Magaly Meynadier), il voyait sa meilleure joueuse (14 pts, 14 rebonds) quitter ses coéquipières, victime d’une entorse à la cheville.

Sans leur meilleure arme, les joueuses grand-ducales ont ensuite jeté leurs dernières forces pour revenir une ultime fois (44-44, 35e). Mais elles ont cédé en encaissant une avalanche de missiles longue distance et en terminant leur rencontre par un vilain 0-15. Au final, les Suissesses l’emportent logiquement.

Un seul chiffre pour illustrer la victoire : les visiteuses ont terminé à 11/33 à trois points, contre un apocalyptique 1/19 pour les Luxembourgeoises. Totalement inoffensives de loin, peu inspirées en défense, pas en réussite en attaque. Elles sont vraiment passées du rêve au cauchemar.

…contrastaient avec les mines dépitées à l’issue du match contre la Suisse, trois jours plus tard. Photo : jeff lahr

Le rêve s’est-il envolé ?

Mathématiquement non. On le rappelle, il y a huit groupes concernés par ces qualifications (neuf en comptant celui composé des quatre nations déjà qualifiées puisque organisatrices de la phase finale). Le premier de chaque groupe ainsi que les quatre meilleurs deuxièmes sont qualifiés.

À l’heure actuelle, alors qu’il reste une dernière fenêtre avec deux matches, le Luxembourg occupe toujours la première place du groupe H avec 7 pts, soit autant que le Monténégro, où il se déplace lors de la dernière journée, et un petit point d’avance sur la Suisse qui, grâce à sa large victoire, passerait devant les joueuses de Mariusz Dziurdzia en cas d’égalité au classement.

Alors que les Suissesses recevront deux fois, le Monténégro puis la Bosnie, les Luxembourgeoises seront quant à elles en vadrouille, en Bosnie le 6 février puis au Monténégro trois jours plus tard : «On doit absolument gagner au moins un match», expliquait le sélectionneur national. À l’heure actuelle, même si le Luxembourg est premier, on peut regarder la situation des meilleurs deuxièmes. Et on constate qu’il n’y a que trois équipes qui comptent 7 pts en deuxième position.

Donc, pour le moment, le Luxembourg, qui comptera au minimum 9 pts à la fin de la période de qualification, est qualifié. Une victoire en Bosnie obligerait la Suisse à remporter ses deux matches pour lui passer devant et assurerait aux joueuses grand-ducales de compter au moins 10 pts. Ce qui serait l’assurance de vivre un truc historique.

Alors, cette fenêtre, bonne ou mauvaise opération ?

«Peut-être qu’une fois la déception passée, dans deux ou trois jours, on pourra se dire qu’on a réussi à gagner un des deux matches, ce qui était l’objectif, pour continuer de croire en notre rêve», concluait Mariusz Dziurdzia, dimanche. En effet, la victoire contre le Monténégro n’était pas spécialement prévue à la base.

Si on avait dit au technicien qu’il remporterait un match sur les deux, il aurait certainement signé. Seulement, après avoir battu l’ogre monténégrin, c’est vrai que la défaite – surtout de cette manière – face à la Suisse fait un peu tache. Alors, bonne ou mauvaise opération ? Finalement, on aura la réponse dans trois mois !

Le point

Programme

6 février : Bosnie – Luxembourg et Suisse – Monténégro
9 février : Monténégro – Luxembourg et Suisse – Bosnie

Le classement : 1. Luxembourg 7 pts (4;+28); 2. Monténégro 7 (4;+56); 3. Suisse 6 (4;+2); 4. Bosnie 4 (4; -86).