S’il veut poursuivre sa route, le Luxembourg doit absolument s’imposer, ce jeudi soir, en Roumanie. Exploit demandé!
Et pourquoi pas… «Quand on a commencé, en 2016, on avait pour objectif de gagner des quarts. Puis des mi-temps. Puis des matches…», rappelle Ken Diederich. Le sélectionneur national, qui est également désormais M. Basket pour le compte de la FLBB, est à l’origine d’un véritable renouveau du basket grand-ducal. Le technicien, véritable mentor de toute une génération, sait motiver comme personne sa troupe de joueurs talentueux, en tirer la quintessence et la pousser à l’exploit.
Cela tombe bien, quatre mois après leur dernière apparition et une victoire convaincante face à l’Albanie, ils sont de retour! En Roumanie, Ken Diederich et ses hommes joueront très gros. En effet, en cas de victoire, ils accèderaient pratiquement à coup sûr au deuxième tour de la compétition, qui regroupera les trois premiers de chaque poule, le meilleur deuxième de l’ensemble de ces préqualifications et huit formations qui auront terminé quatrième des qualifications européennes pour la Coupe du Monde 2023.
Un véritable pas en avant pour une équipe qui avait déjà goûté, il y a un an, au 2e tour des préqualifications du Mondial-2023 en profitant du désistement de l’Autriche du côté de la bulle de Matosinhos, face au Portugal et à la Suède.
Des états de forme très différents
Pour mettre toutes les chances de son côté, le sélectionneur national a réuni son groupe pendant plus de deux semaines : «C’est vrai que c’est rare d’avoir autant de temps, mais en même temps, c’était nécessaire. C’est la trêve de l’été, les joueurs sont moins en forme. C’est toujours une période compliquée», explique Ken Diederich.
Il est vrai qu’il se retrouve avec des joueurs avec des états de forme très différents. En effet, certains comme les joueurs du Sparta, de l’Arantia ou de Heffingen sont en vacances depuis fin mars! «Certains sont moins en forme que d’autres», reconnaît encore le technicien. Alors qu’en face, certains des meilleurs joueurs roumains, comme l’Américain Patrick Richard, viennent à peine de terminer leur championnat.
Au programme de ces deux semaines de travail, du basket, forcément. Mais pas seulement. En effet, tous ont eu droit à une séance de… yoga : «Je connais l’instructrice, elle m’a dit qu’elle était intéressée par le fait de travailler avec nous. Les mecs ont fait un bon cours, c’était sympa.»
Pour ce rendez-vous toujours particulier, Ken Diederich a dû composer avec plusieurs absences. Oli Vujakovic, Malcolm Kreps et Mihailo Andjelkovic ne sont pas disponibles, Ivan Delgado est en phase de reprise alors que Yann Wolff, qui traverse une période un peu compliquée, a décidé de se mettre en retrait de la sélection pour le moment.
Un groupe en partie renouvelé
Le groupe qui a pris, mardi, la direction de Timisoara, est donc en partie renouvelé. On y retrouve notamment deux des jeunes les plus prometteurs du basket grand-ducal, à savoir Jonathan Diederich, installé depuis quelque temps en Allemagne, et le tout récent champion national avec l’Amicale Ivor Kuresevic, qui s’envolera ensuite vers les USA, où il compte poursuivre son apprentissage du haut niveau.
«Ce sont deux jeunes joueurs super importants pour nous. On a déjà fait un match contre les U20 néerlandais et ils ont joué une dizaine de minutes. Ils se sont très bien entraînés, se sont super bien intégrés. Bien sûr, on ne joue jamais à 12, mais on ne sait jamais, on peut avoir besoin d’eux et ils sont prêts au cas où.»
Dans ce groupe, où tous les leaders sont présents, on retrouve également Lou Demuth, qui fait son retour après de longs mois à l’écart du groupe Luxembourg : «Il a fait une belle saison avec Heffingen et il fait toujours partie de mon notebook. C’est toujours bien d’avoir un joueur de grande taille. Il peut nous apporter quelques minutes.»
Ses 211 cm peuvent effectivement faire du bien dans une raquette où les joueurs des Carpates peuvent s’appuyer sur plusieurs éléments qui dépassent allègrement les 2 m.
Il va falloir régler la mire
La taille ne sera pas le seul problème à régler pour les Luxembourgeois s’ils veulent réaliser ce qui serait un véritable exploit. Au match aller, les Roud Léiwen avaient été tout près de signer une superbe victoire, ils ont même eu la balle pour pousser le match en prolongations, mais la réussite n’était pas au rendez-vous : «On avait réalisé 4/16 à 3 pts alors qu’eux ont tiré à 12/37. J’ai regardé plusieurs fois cette rencontre. On avait des tirs ouverts et on ne les a pas rentrés. On met deux ou trois tirs de plus et on gagne largement. Maintenant, il faut les mettre!»
Ken Diederich sait qu’il faudra de la réussite pour s’imposer dans le chaudron de Timisoara : «Ils vont avoir 3 000 à 4 000 personnes à fond derrière eux, car ils savent qu’en cas de victoire, ils seront qualifiés.» Mais que ce ne sera pas suffisant : «On sait qu’on ne bénéficiera plus de l’effet de surprise. Notre match contre eux avait été le premier de la Roumanie. Il faut être conscient que gagner là-bas, ce serait un pas de géant. Si on veut avoir une chance, il faut bien débuter et avoir de la réussite. Si on se retrouve menés de 15 pts, ce sera dur de revenir.»
Si le Luxembourg veut avoir une chance de poursuivre l’aventure, il sait ce qu’il lui reste à faire : signer un immense exploit à Timisoara!
Le point
Ce soir (18 h) Roumanie – Luxembourg
Déjà joués
Albanie – Luxembourg 92-89; Luxembourg – Roumanie 70-73; Luxembourg – Albanie 86-75
Le classement : 1. Roumanie 4 pts (2;+20); 2. Luxembourg 4 (3;+5); 3. Albanie 4 (3;-25)
Le cadre : Bobby Melcher, Ivor Kuresevic (Amicale), Philippe Gutenkauf (Etzella), Yannick Verbeelen (Sparta), Jonathan Diederich (Urspring), Joé Kalmes, Kevin Moura (T71), Clancy Rugg, Thomas Grün (Basket Esch), DJ Wilson (Arantia), Lou Demuth (Heffingen), Alex Laurent (Gladiators Trèves), Ben Kovac (Den Helder Suns).