Etzella s’invite en finale après avoir pris le meilleur dans la belle sur le champion sortant Esch, battu au Deich hier (73-63).
C’est par un coup de bluff qu’a débuté la rencontre. Alors qu’il avait quitté le parquet au bout de 12 minutes lors du match 2, touché à nouveau au mollet, Jordan Hicks est bien arrivé en tenue au moment de l’échauffement du Basket Esch. Histoire d’instiller le doute dans les esprits des Ettelbruckois ? Mais après avoir donné le change en donnant quelques ballons à ses coéquipiers, l’Américain, qui est en fait out pour six bonnes semaines, est reparti se changer.
C’est donc sans lui et sans remplaçant non plus que le Basket Esch abordait le match le plus important de sa saison. Après une première manche arrachée au Deich, le champion a cédé en fin de match, mercredi à domicile. Et c’est donc l’heure de la belle en ce dimanche en fin d’après-midi.
La question est de savoir si Esch, avec un seul pro, sera capable de résister à l’une des toutes meilleures attaques du pays. Et si oui, combien de temps : «De toute façon, on va tout donner», explique le coach Franck Mériguet quelques minutes avant le début de la rencontre. On allait vite être fixé.
On pouvait s’attendre à voir le champion ne rien lâcher. Et le début de rencontre l’a confirmé. Immédiatement, on sent les visiteurs très concentrés sur leur sujet. Présent dans le 5 à la place de Jordan Hicks, «Coco» Cornu donne le ton à longue distance. Mais rapidement, les Nordistes démontrent pourquoi ils sont les plus forts de toute la ligue à cet exercice. Les missiles s’enchaînent, mais Esch trouve des solutions. On voit notamment un Thomas Grün très appliqué dans ses passes ou un Clancy Rugg chirurgical, comme à son habitude.
Mais c’est surtout l’entrée de Jeffry Monteiro qui va faire beaucoup de bien aux champions en titre. Arrivé en lieu et place d’un Alex Rodenbourg qui n’a pas pesé, l’intérieur remplaçant réalise des débuts tonitruants avec un panier, puis il provoque une faute d’Eric Zenners avant de prendre un gros rebond. Vous avez dit impact ?
Si bien qu’alors qu’on leur promettait l’enfer, les Eschois font mieux que résister. Trois minutes avant la pause, Joe Biever permet à Esch de n’avoir qu’un petit point de retard (33-32). Esch fait jeu égal avec Etzella !
Mais en basket, tout peut aller vite. Très vite. Trois minutes, c’est le temps dont ont besoin les joueurs de Gavin Love pour créer le premier vrai écart de la rencontre. Un missile longue distance de Sticky Gutenkauf, un panier plus la faute de Brandon Johnson, un numéro de virtuose de Sticky Gutenkauf dans la raquette après avoir inscrit deux lancers et Etzella regagne les vestiaires avec neuf points d’avance (43-34). Un gouffre dans cette série si serrée depuis le début.
Au retour des vestiaires, Esch remet le nez à la fenêtre. Décidément, ces deux-là ne se quittent pas.
Un dernier quart à sens unique
Fritz Gutenkauf frappe deux fois de loin, «Coco» Cornu lui répond et un superbe contre de Thomas Grün sur Sticky Gutenkauf à la toute dernière seconde du quart permet à Esch de n’être qu’à quatre points à l’entame des dix dernières minutes (53-49).
Tout est encore possible… mais plus pour très longtemps. Le dernier quart sera à sens unique. Et rien n’ira dans le sens du champion. Qui voit Jeffry Monteiro écoper d’une technique, Joe Biever, d’une antisportive, et ses leaders Thomas Grün, passablement énervé après certaines décisions arbitrales, et Clancy Rugg être les auteurs de quelques pertes de balle largement évitables.
Etzella n’en demandait pas tant. Sticky Gutenkauf sent le goût du sang. Les hommes du Deich infligent un 11-0 rédhibitoire à un tel niveau de la compétition. Jusqu’au bout, Esch luttera. Mais Etzella ne lâchera rien. Et retrouve la finale pour la première fois depuis 2019, année de son dernier sacre en championnat.