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[Basket] Les Luxembourgeois crucifiés…


Ben Kovac et les Luxembourgeois se sont inclinés d'un souffle face à l'Islande. (Photo : Fiba)

Le Luxembourg a été tout près de décrocher une troisième victoire consécutive dans ces préqualifications du Mondial-2023. Mais il a été crucifié par un tir à trois points à 0″7 du buzzer face à l’Islande (84-86), samedi à Pristina.

Rageant… on ne voit pas d’autre terme pour qualifier ce qui s’est passé ce samedi en cette fin d’après-midi sur le parquet de Pristina, où se disputait la dernière journée des préqualifications pour le Mondial-2023.

À l’issue d’un match globalement dominé par des Islandais sûrs de leur force et déjà qualifiés pour la seconde phase de la compétition, les hommes de Ken Diederich ont une nouvelle fois trouvé des ressources insoupçonnées après la pause pour d’abord refaire leur retard de 14 points à la pause et même passer devant dans la dernière minute du match. Et alors qu’on a vu Oli Vujakovic être à la réception d’une offrande d’Alex Laurent pour inscrire deux points qu’on croyait décisifs, puisqu’il ne restait plus que 7″8 à l’horloge, tous les espoirs de troisième victoire de rang ont été douchés par un Elvar Fridriksson, laissé libre à trois points et qui a inscrit son seul panier de loin en quatre tentatives sur ce match. Le visage défait des Luxembourgeois contraste bien évidemment avec la joie des Nordiques, qui fêtent de justesse leur cinquième victoire en six rencontres de qualification.

Il n’y aura donc pas de passe de trois pour le Luxembourg. Après avoir dominé la Slovaquie en Slovaquie et débuté son séjour à Pristina en prenant le meilleur avec autorité sur le Kosovo, pays-hôte, les joueurs de Ken Diederich rêvaient d’accrocher l’Islande à leur tableau de chasse. Un adversaire déjà qualifié au profit de sa victoire face à la Slovaquie, deux jours plus tôt. Un succès compilé à une victoire kosovare contre la Slovaquie le soir pouvait même permettre au Luxembourg de disputer la suite de la compétition, dans quelques mois.

Mais pour ce faire, encore fallait-il d’abord battre l’Islande. En Slovaquie, les coéquipiers d’Alex Laurent avaient réalisé une première mi-temps fantastique et avaient viré en tête à la pause avant de s’écrouler dans le troisième quart. Face à un adversaire qui avait validé son billet pour la suite de la compétition grâce à une large victoire sur la Slovaquie deux jours plus tôt, il fallait au moins reproduire une prestation du même acabit.

Le début de match est plutôt équilibré avec deux formations qui se rendent coup pour coup même si on constate rapidement que les paniers sont plus aisés du côté des Nordiques que des Luxembourgeois. Après une égalité à 23 partout, la rencontre bascule avec une réalisation à trois points de Jon Axel Gudmundsson, suivi d’un échec de Ben Kovac dans le même exercice et une pénétration islandaise avec la faute.  Alors que les deux formations faisaient jeu égal, le premier quart s’achève très mal pour Clancy Rugg et compagnie, qui doivent courir après le score (23-29).

Malheureusement, les choses ne vont pas s’arranger à l’entame du deuxième quart avec, presque coup sur coup, deux fautes du capitaine Alex Laurent. Alors que ses coéquipiers peinent à marquer, en face, l’Islande déroule. Elle s’appuie notamment sur sa tour de contrôle, le géant Tryggvi Hlinason, dont les 216 cm sous la toise sont un problème insoluble pour des adversaires dont le plus grand atteint péniblement le double mètre. Quand il ne dunke pas sur la truffe des Luxembourgeois presque sans sauter, il fixe la défense et peut délivrer des passes pour des shooteurs qui se régalent à longue distance. Pour ne rien arranger, même quand ils ratent un lancer, les Islandais parviennent à reprendre leur propre rebond pour ajouter deux points. Dominés à l’intérieur, battus sur les ailes, les choses semblent très compliquées pour Bobby Melcher et ses compatriotes, qui atteignent la pause avec un retard déjà conséquent (43-57).

Il faudra compter avec eux

Généralement, c’est en troisième quart que les Luxembourgeois, qui ont pris l’habitude de virer en tête, peinent le plus. Allait-on assister à un scenario inverse, qui leur permettrait de renverser la tendance pour tenter d’aller taquiner l’ogre islandais… De toute façon, ils n’avaient rien à perdre. Quelle que soit l’issue de cette rencontre, le bilan des Luxembourgeois est forcément très positif avec, pour la première fois, deux succès dans une seule et même campagne Fiba. Alors, autant se lâcher.

Le mot d’ordre est clair : surtout ne rien regretter. Et si on doit tomber, le faire mais la tête haute. Même privés de Thomas Grün, qui est resté à l’isolement à Trèves car positif au Covid, même avec des joueurs qui n’ont pas repris le championnat depuis une éternité, à l’exception des pros, la sélection nationale garde ses valeurs de collectif, d’altruisme, de vitesse. Et d’envie. Alors on se lâche. Et tant pis pour les conséquences. Les Luxembourgeois donnent tout. Tentent tout. Et sont récompensés de leurs efforts en refaisant la quasi-totalité de leur retard. Bien sûr, le géant continue de dominer dans la raquette mais on trouve des solutions, tant et si bien qu’à l’entame du dernier quart, le retard n’est plus que de deux petits points.

Tout se jouera donc dans les dix dernières minutes de la rencontre. Mais l’Islande n’est pas première de son groupe pour rien. Et les Nordiques ne lâchent rien et reprennent leurs aises au tableau d’affichage. La défense ne laisse plus rien passer, elle oblige les Luxembourgeois à tenter leur chance de loin. Malheureusement, la réussite dans l’exercice n’est pas franchement au rendez-vous. Ça parait mal engagé. Mais c’est sans compter sur la volonté sans faille des hommes en bleu. À l’image d’un Bobby Melcher qui sonne la révolte, se démultiplie pour aller piquer un ballon et provoquer une faute antisportive. C’est désormais un match à une possession. On croit d’abord qu’Oli Vujakovic donnera la victoire aux siens. Avant qu’Elvar n’entre en action.

Ken Diederich et ses joueurs achèvent donc leur campagne sur un goût forcément un peu amer. Mais ils peuvent être fiers du travail accompli. Avec deux victoires au compteur, des matches dans lesquels ils n’ont jamais été complètement largués, ils ont prouvé qu’il fallait désormais compter avec eux sur le plan international. Pour le petit Luxembourg, rien que ça, c’est déjà une victoire.

Romain Haas

Luxembourg – Islande 84-86 (43-57)

LUXEMBOURG : 30 paniers dont 9 à trois points, 15 lancers sur 20, 19 fautes dont 1 antisportive : Melcher (30e).

DELGADO 3, GUTENKAUF 8, LAURENT 13, VUJAKOVIC 20, RUGG 7 puis Melcher 18, Schmit, Kovac 13, Kalmes 2.

ISLANDE : 31 paniers dont 10 à trois points, 14 lancers sur 18, 22 fautes dont 2 antisportives : Olafsson (30e) Jonsson (38e), 1 éliminé : Jonsson (38e)

BJÖRNSSON 8, FRIDRIKSSON 16, GUDMUNDSSON 17, HLINASON 25, VILHJALMSSON 8 puis Jonsson 8, Hilmarsson, G. Olafsson, O. Olafsson 2, Thrastarson 2.

Arbitrage de MM. Somos (Gre), Manuel Rodrigues (Esp) et Parlak (Bul)

Évolution du score : 5e 13-11, 10e 23-29, 15e 33-39, 25e 57-64, 30e 69-71, 35e 70-79

 

 

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