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[Basket] Comme on se retrouve


Thomas Grün et «Sticky» Gutenkauf vont se disputer le premier titre de la saison… comme il y a deux ans.  (Photo : jeff lahr)

FINALE DE LA COUPE, SAMEDI À LA COQUE Etzella et ses 25 trophées retrouve le Basket Esch, dont c’est la troisième finale en quatre ans. Vous avez dit spectacle ?

UNE AFFICHE DE RÊVE

Etzella face au Basket Esch, c’est une affiche qui a de la gueule. D’un côté, le leader incontesté de la saison (2 défaites seulement au compteur). De l’autre, des Eschois toujours là dans les grands rendez-vous. Qui retrouvent l’Arena de la Coque pour la troisième fois en quatre ans (victoire contre l’Arantia en 2022, défaite contre Etzella en 2023)‚. Des Nordistes qui se surprennent eux-mêmes : «Je n’aurais jamais pensé qu’on n’aurait que deux défaites. On a été d’une constance incroyable tout au long de la saison», se félicite le coach Gavin Love. Son homologue, Franck Mériguet, ne dit pas autre chose : «Etzella, c’est l’ogre du championnat. Ils ont une grosse confiance dans leurs tirs extérieurs, de très bons Américains, de très bons Luxembourgeois et l’Allemand (NDLR : Thomas Henkel) qui est pour moi l’un des gros changements de cette année. Ils ont une équipe hyper-complète, toujours en mouvement.»

AVANTAGE ETZELLA MAIS…

Deux matches, deux victoires pour Etzella. Mais deux succès étriqués, de respectivement quatre et six points : «Esch était le grand favori du championnat avant le début de la saison. Quand on voit que Rugg ne joue pas pro alors qu’il est dans le top 3 des joueurs depuis une éternité… Ils ont une tonne de talents. C’est du 50-50», explique encore Gavin Love.  «Sur un match, on a des atouts pour les embêter et gagner cette finale. Tout est possible», se convainc Franck Mériguet. 

DES SIMILITUDES…

Les deux finalistes ont le même profil. À savoir une équipe dont l’effectif est très stable au fil des années, avec un coach bien en place, des Américains qui restent longtemps et des Luxembourgeois qui font partie des meilleurs du pays. Deux équipes qui enchaînent les finales en Coupe comme en championnat depuis des années.

…MAIS UN STYLE DE JEU TRÈS DIFFÉRENT

Etzella contre le Basket Esch, c’est le ying contre le yang. D’un côté, une armada offensive qui peut faire feu de tout bois et de partout : «Ils ont des shooteurs à tous les postes. Ils tirent très bien à trois points.» De l’autre, une formation plus besogneuse, qui est allée chercher ses titres grâce à sa défense. Sa marque de fabrique… jusqu’à ces dernières années. Mais il est vrai que depuis les retraites des frères Biever et d’Alex Rodenbourg, qui avait donné un coup de main en fin de saison dernière, la forteresse eschoise n’est plus aussi imprenable : «Il faut élever notre niveau défensif. On a été capables de le faire sur certains matches. J’aimerais qu’on soit plus réguliers sur ce plan», souligne Franck Mériguet.

Gavin Love résume parfaitement la situation, concernant le match idéal pour l’un comme pour l’autre : «Nous on veut un match avec un gros score. Et Esch souhaite le plus petit score possible.» Une opposition de styles qui devrait donner du spectacle : «Ça devrait être fun à regarder», ajoute encore le technicien nordiste.

DES AMÉRICAINS DE TOUT PREMIER PLAN

Etzella dispose de deux armes fatales sur le plan US. Jimmie Taylor est l’un des tout meilleurs joueurs du championnat des deux côtés du parquet : «C’est l’un des rares à être aussi fort en attaque qu’en défense. C’est lui qui prend le meilleur joueur adverse en défense», constate le coach lallangeois. Quant au nouveau venu, Quatarrius Wilson est tout simplement le joueur qui manquait aux Nordistes. Très costaud physiquement, il est l’un des tout meilleurs scoreurs (25,6 pts, 2e) et rebondeurs (11, 5e) de la ligue. À lui seul, il avait d’ailleurs totalement détruit le secteur intérieur eschois lors du premier de leurs deux matches, en scorant 36 pts.

Esch, de son côté, peut compter depuis des années sur la doublette Clancy Rugg/Jordan Hicks. L’international luxembourgeois, qui est désormais assimilé à un non-pro, reste l’un des tout meilleurs joueurs du pays (19 pts, 9,7 rebonds, 0,8 contre). Quand son coéquipier, lui, est un joueur très efficace… quand sa santé lui permet d’être sur le parquet. Il vient de faire son retour après une hernie… cervicale et une opération en novembre. Si d’aventure il ne pouvait pas tenir sa place, il serait remplacé par Greg Milton, qui a assuré l’intérim de manière convaincante depuis de longues semaines. Et Esch peut aussi s’appuyer sur Quinten Nelson, l’un des meilleurs shooteurs US de la ligue. Un joueur qui ne fait pas de bruit mais qui peut être létal quand il le faut. Bref, d’un côté comme de l’autre, il y aura du lourd.

LA RAQUETTE, CHASSE GARDÉE DE WILSON?

«Je ne pense pas que ça se jouera à l’intérieur», indique Gavin Love. Estimant, comme à son habitude, que l’adversaire est très bien équipé sur ce plan : «À tous les postes, ils ont de la taille». Mais dans les faits, la prédominance de Quatarrius Wilson dans la peinture pourrait bien être déterminante. Le colosse nordiste pèse énormément sur les défenses adverses. Il sait se faire respecter dans la raquette. Et en face, les Eschois semblent un peu légers sur le plan physique. D’autant plus que leur seul véritable intérieur, Jeffry Monteiro Neves, n’a plus joué depuis de longues semaines, gêné par des problèmes au ventre. Il faudra donc que des Clancy Rugg et autre Jordan Hicks, si c’est lui qui joue, aillent batailler inside en compagnie de Deni Ramos Fonseca, pour empêcher Wilson de régner.

«STICKY» VS GRÜN, UN DUEL QUI FAIT ENVIE

L’un comme l’autre font partie des candidats au titre de MVP du championnat. Et «Sticky» Gutenkauf et Thomas Grün sont clairement deux piliers de leur équipe. Quand ils vont bien, leur équipe carbure au super. Et s’ils sont dans un jour plus compliqué, c’est moins facile. Gutenkauf, double MVP en titre, réalise encore une fois une superbe saison. Troisième scoreur (16,7 pts), troisième passeur (5,5 assists), quatrième intercepteur (1,6), il est pour beaucoup dans la superbe saison d’Etzella. En face, le récent retraité de l’équipe nationale n’a pas grand-chose à lui envier puisqu’il est cinquième marqueur (15,4 pts), deuxième passeur (5,7) et meilleur voleur de ballons (1,9). Deux métronomes qui savent parfaitement organiser le jeu de leur équipe. Et un duel qui fait saliver.

ALORS, ETZELLA OU ESCH?

Sur le papier, Etzella part forcément avec un petit peu d’avance. L’équipe tourne comme une horloge, n’a pas de gros problèmes au niveau de son effectif. Ils ont la meilleure attaque, la troisième meilleure défense, deux Américains de top niveau, un Thomas Henkel inattendu facteur X, un «Sticky» Gutenkauf double MVP et un Yann Wolff «qui fait sa meilleure saison», dixit son coach. Une équipe en pleine confiance, costaude à chaque poste. Qui progresse année après année. Et pour qui une finale de Coupe est toujours un énorme objectif.

Mais Esch, malgré ses pépins physiques à répétition (Rugg nez cassé, Hicks hernie cervicale, Monteiro Neves problèmes au ventre…) et une formation qui a aussi l’expérience des grands rendez-vous. Et qui dispose de joueurs talentueux, comme Clancy Rugg, Thomas Grün ou Quinten Nelson pour ne citer qu’eux : «Ces gars sont capables de prendre feu au scoring», relève Gavin Love. Quoi qu’il en soit, le spectacle promet d’être au rendez-vous samedi soir à l’Arena!