La banque Havilland, dont le siège social est basé au Kirchberg, va perdre sa licence d’exploitation, selon des informations relayées dans la presse internationale. Au Grand-Duché, près de 130 emplois sont menacés.
Elle était déjà au cœur de plusieurs scandales financiers ces dernières années, notamment dans une sombre affaire de blanchiment d’argent : la banque Havilland risque désormais de perdre sa licence d’exploitation. En effet, l’entreprise semble être dans le viseur de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Commission de surveillance du secteur financer (CSSF).
Si, pour l’heure, la direction n’a pas souhaité s’exprimer sur ce sujet, le principal syndicat luxembourgeois du secteur bancaire, l’Aleba, s’est dit lui, «très inquiet» du sort des quelque 130 salariés basés au Kirchberg, «bien que ni la BCE ni la CSSF n’aient souhaité commenter ou confirmer cette possible décision».
Au micro de RTL, son président, Roberto Mendolia a confirmé que la délégation du personnel était actuellement en discussion avec la direction et que son syndicat veut «un budget garantissant que tous les personnels qui leur ont été fidèles auront une sortie honorable par rapport à tout ce qu’ils ont donné pour l’entreprise».
Dans un communiqué diffusé ce mercredi matin, l’Aleba exprime son «incompréhension et sa désapprobation» face à cette situation : «il est inconcevable que, encore une fois, des salariés doivent subir les conséquences de l’irresponsabilité présumée de certains au regard du non-respect des obligations imposées par le régulateur.»
Selon le média Finews, les activités des filiales Havilland au Liechtenstein et en Suisse ont déjà été partiellement bloquées.
Le projet de retrait d’agrément doit encore être approuvé par le conseil des gouverneurs de la BCE. Ensuite, la CSSF annoncera officiellement le retrait de la licence, mettant fin aux opérations de la banque en Europe.
Pour rappel, des problèmes de gouvernance et des manquements de la banque en termes de lutte contre le blanchiment d’argent lui avait valu une amende de 4 millions d’euros en 2018. Bloomberg fait également état de l’inculpation, il y a seulement quelques semaines, de deux employés de la banque à Monaco, pour… blanchiment d’argent.