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Aux CFL, «le dialogue social n’est plus le même qu’avant»


Georges Melchers, le président du Landesverband/OGBL, a pris la parole lors du piquet afin de réclamer un dialogue avec la direction des CFL. (Photo : fabrizio pizzolante)

Près de 500 personnes ont participé ce mercredi 11 juin à un piquet de protestation devant le siège des CFL. Son organisateur, le Landesverband/OGBL, déplore un manque de considération de la part de la direction.

Premier employeur du pays et régulièrement classé parmi les entreprises où il fait bon travailler, les CFL n’échappent visiblement pas à la dégradation du dialogue avec les syndicats au Grand-Duché. À un peu plus de deux semaines de la manifestation nationale du 28 juin organisée par le front syndical OGBL-LCGB afin de défendre le modèle social luxembourgeois, le syndicat des chemins de fers Landesverband/OGBL a organisé hier un piquet de protestation devant le siège des CFL à Luxembourg.

Selon les organisateurs, environ 500 manifestants se sont mobilisés «à cause du manque de dialogue social de la part de la direction», résume Georges Melchers, le président du syndicat. De cet état de fait découlent de nombreux sujets de colère portant sur des «dossiers clôturés où nos revendications ne sont pas prises en compte». «L’année dernière, nous avons transmis quatre revendications à la direction, mais elle ne parle presque jamais avec nous», illustre le syndicaliste.

Pas d’informations, pas d’écoute

Concrètement, le syndicat Landesverband/OGBL critique, par exemple, la nature des entretiens annuels menés par l’entreprise ferroviaire publique. «Dans l’accord de la fonction publique, il avait été décidé que l’évaluation soit retirée de cet entretien, que ce soit juste un entretien. Malheureusement, les CFL conduisent quand même des entretiens avec une évaluation des compétences derrière.» Malgré ce désaccord exprimé par le syndicat, ce dernier affirme que le dossier a été «clôturé assez vite».

Même chanson pour les primes opérationnelles mises en place afin de renforcer l’attractivité des postes aux heures irrégulières. «La prime a été insérée sans que nous ayons jamais reçu d’informations sur un papier, rien hormis de petits détails lors de réunions, mais jamais le dossier complet», raconte Georges Melchers. Mis devant le fait accompli, le syndicat a alors déploré le fait que la prime ne toucherait pas assez d’employés, mais le dossier a, là aussi, été clôturé sans tenir compte de leurs revendications.

La prime attribuée aux fonctionnaires qui obtiennent une qualification supplémentaire sous la forme d’un BTS serait aussi un sujet mal géré par la direction, puisque ceux qui y ont droit «attendent beaucoup trop longtemps avant d’avoir leurs primes». Le syndicat critique également la difficulté de passer des examens de promotion en raison d’une «réforme de 2015 qui bloque certaines personnes, qui ne peuvent en passer qu’à condition qu’ils changent de poste». Des problèmes surviendraient également dans la prise de congés à court terme ainsi que dans la planification du roulement des chauffeurs de bus.

Le Syprolux poursuit le dialogue

Face à cette liste de dossiers que le syndicat Landesverband/OGBL souhaite mettre ou remettre sur la table des discussions, la direction des CFL a réagi par communiqué dans la foulée du piquet de protestation en tenant «à souligner son attachement au dialogue social». L’entreprise ferroviaire affirme que «depuis des décennies, les décisions concernant le quotidien professionnel des collaboratrices et collaborateurs sont le résultat d’échanges et de compromis négociés entre partenaires sociaux».

Sur ce dernier point, Georges Melchers estime justement que les temps ont changé : «Depuis quelques années déjà, le dialogue social n’est plus le même qu’avant.» Son souhait est donc de «pouvoir discuter sur les dossiers comme c’était le cas il y a vingt ans» : «Nous discutions ensemble du début jusqu’à la fin et nous trouvions ensemble des solutions dans l’intérêt du patronat et des employés.» Selon lui, les décisions actuelles ne vont que dans le sens de l’employeur, qui «essaye toujours de bousculer les dossiers».

Dans leur réaction à la mobilisation du jour, les CFL soulignent qu’un «dialogue permanent» existe, mais avec Syprolux, l’autre syndicat du secteur, «qui n’a pas souhaité soutenir le piquet et qui voulait encore dialoguer avec la direction». Tandis que le Landesverband/OGBL a pris «un autre chemin» en manifestant, le syndicat chrétien a, lui, conclu avec la direction une déclaration d’intention vendredi dernier, à la suite de «propositions concrètes sur le travail posté, l’introduction d’une prime opérationnelle, le service d’astreinte et l’évolution de carrière».

Ces dossiers devraient donc être évoqués au cours d’une future réunion de la délégation centrale, composée de représentants des deux syndicats, qui devront donner leurs avis.

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