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[Autofestival 2025] La voiture de société, toujours aussi avantageuse ?


À véhicule et prestations identiques, la voiture de société reste plus avantageuse que l’achat d’un véhicule privé. (Photo : archives editpress/alain rischard)

Toujours répandue auprès des salariés au Luxembourg, la méthode du leasing leur permet d’économiser quelques euros et de tester des motorisations moins polluantes.

Louer sa voiture plutôt que l’acheter, c’est le principe du leasing. Au Luxembourg, cette méthode a la cote. Implantée depuis maintenant plusieurs années au Grand-Duché, elle permet, selon les formules, de louer un véhicule pendant un temps limité, de quelques mois à de plusieurs années. Réparation, maintenance, entretien : tout est pris en charge durant la durée du contrat. Et la façon la plus courante de recourir au leasing, c’est via son entreprise. «Les voitures de sociétés représentent presque la moitié du parc automobile luxembourgeois», estime Philippe Mersch, président de la Fédération des distributeurs automobiles et de la mobilité (Fedamo).

Elles représentent chaque année plus ou moins 19 000 nouvelles immatriculations, soit environ 40 % des immatriculations totales. C’est surtout auprès des frontaliers que le leasing a du succès. Entre 40 à 50 % des voitures de sociétés sont louées par des frontaliers. Cela représente entre 10 000 et 12 500 ventes de véhicules personnels. Et si l’on se penche sur leurs valeurs économiques, elles représentent plus de 1 600 emplois (30 %).

Elles génèrent également un chiffre d’affaires significatif sur les entretiens, réparations, pneus, taxes, assurances… et constituent un outil important de fidélisation et de recrutement de main-d’œuvre qualifiée. Et c’est aussi grâce à elle que le parc automobile luxembourgeois est si récent, puisqu’elles sont renouvelées au bout de quelques années seulement. «Le renouvellement rapide de ces voitures fait aussi qu’elles sont toujours assez récentes, efficientes et propres, ce qui assure la propreté du parc», complète le président de la Fedamo.

Le leasing électrique, la vraie bonne affaire

Mais des récents développements dans le secteur automobile et les évolutions réglementaires et fiscales questionnent les entreprises luxembourgeoises et les bénéficiaires de voitures de sociétés… Les coûts vont-ils augmenter? La gestion quotidienne va-t-elle être de plus en plus compliquée? Et la question cruciale : est-ce que la voiture de société est toujours avantageuse? «Oui, elle l’est», répond Philippe Mersch sans une once d’hésitation. «Elle reste plus intéressante pour l’employé, comparée à l’achat d’une voiture privée.» «À véhicule et prestations identiques, convertir le budget voiture de fonction en salaire et acquérir le véhicule en privé ne tient pas la route, la voiture de société reste réellement avantageuse, même avec la TVA de QM», complète Dominique Roger. D’autant plus que, si un salarié est prêt à convertir son budget voiture de société en salaire et pour cela accepte de réduire ses prétentions en matière de voiture, il peut aussi le faire avec sa voiture de société et récupérer une compensation salariale.

Pour de nombreux acteurs luxembourgeois de l’automobile, différents arguments justifient l’avantage de la voiture de société. «Le leasing opérationnel apporte de nombreux avantages parfois oubliés, retenons a minima la facilité, la compétitivité, la couverture des risques, l’intégration totale, la capacité d’emprunt préservée, l’intégration et le préfinancement des primes, toujours un véhicule récent…», liste Dominique Roger, président de mobiz. Erwan Loquet et Sandra Claro de BDO rassurent quant aux changements de fiscalité : «L’arrêt QM n’invente pas la TVA sur l’usage privé du véhicule, déjà existante, mais complexifie son application, notamment via les règles du pays de résidence et la rétroactivité, exigeant un accompagnement adapté.»

Aujourd’hui, la vraie bonne affaire, c’est le leasing de voiture électrique. «La politique veut que les voitures de sociétés deviennent de plus en plus électrifiées, donc la fiscalité est aussi orientée en ce sens», note le président de la Fedamo. Un avis partagé par Dominique Roger : «L’avantage en nature actuel pour les voitures zéro émission reste très intéressant jusque fin 2026, les voitures thermiques sont passées à 2 % dès janvier, mais l’impact financier reste modéré.» La voiture de société permet donc aux automobilistes de tester des voitures avec d’autres motorisations moins polluantes. «Elle est le meilleur levier de la décarbonation du parc.»