Plusieurs objets «probablement fabriqués par l’homme» flottaient près du site du crash du MH370 quelques semaines seulement après sa disparition, ont annoncé mercredi des scientifiques australiens, plus de six mois après la fin des recherches.
Selon deux nouveaux rapports scientifiques, des photos, prises par des satellites militaires français deux semaines après la disparition de l’avion mais non divulguées au public, montraient au moins 70 objets identifiables flottant près d’un secteur de l’océan Indien appelé la «zone nord» par les chercheurs. Les recherches sous-marines massives de l’appareil de la Malaysia Airlines, disparu en mars 2014 avec 239 personnes à son bord, se sont achevées en janvier après qu’aucune trace de l’avion n’a été trouvée dans une zone de 120 000 kilomètres carrés dans le sud de l’océan Indien, aux larges de la côte ouest australienne.
Mais des recherches rendues publiques ces derniers mois suggéraient que le MH370 se trouvait plus probablement au nord de cette zone et identifiaient un nouveau secteur, d’environ 25 000 kilomètres carrés : la «zone nord». Diffusées mercredi par l’agence nationale australienne pour la recherche scientifique (CSIRO) et par Geoscience Australia, les études ont permis de conclure que 12 des objets se trouvant sur les photos étaient «probablement fabriqués par l’homme».
Le CSIRO a modélisé la dérive de ces objets pour savoir où ils se trouvaient le jour du crash du MH370 et a constaté que leur emplacement estimé était conforme à celui de la «zone nord», identifiée dans les études antérieures. Néanmoins, le Bureau australien de la sécurité et des transports (ATSB), qui a mené la mission de recherche, ne veut pas tirer de conclusions hâtives sur l’origine des objets.
«La résolution des photos n’est pas assez bonne pour pouvoir affirmer que ces objets proviennent du MH370 et ne sont en réalité pas d’autres objets flottant dans les océans à travers le monde», a déclaré le chef de l’ATSB, Greg Hood. «A l’évidence, nous devons être prudents. Ces objets n’ont pas été définitivement identifiés comme étant des débris du MH370», a-t-il ajouté. Le ministre des Transports, Darren Chester, s’est félicité de ces nouveaux rapports, mais a lui aussi prévenu : «Il est important de noter qu’ils ne fournissent pas de nouvelles preuves menant à un emplacement spécifique du MH370».
Il a ajouté que la Malaisie restait le principal pays enquêteur. Ocean Infinity, une société américaine d’exploration des fonds marins, a déclaré au début du mois d’août qu’elle pourrait reprendre la chasse à l’épave. Des proches des passagers du vol ont demandé à la Malaisie d’accepter cette proposition. Seuls trois fragments de l’avion ont été trouvés, échoués sur les rives occidentales de l’océan Indien.
Le Quotidien/AFP