Les ministres de l’Agriculture et de l’Environnement, Romain Schneider et Carole Dieschbourg, ont tenu à rassurer, vendredi : aucun des 109 cadavres de sangliers testés n’est positif à la peste porcine africaine.
À la suite de la détection du virus de la peste porcine africaine (PPA) au-delà de la frontière belge, dans la province de Luxembourg, pas moins de 109 sangliers ont été testés depuis le mois de septembre dernier : «109 sangliers ont été amenés et analysés au Laboratoire de médecine vétérinaire de l’État (LMVE) à ce jour. Tous les résultats des tests concernant la PPA sont négatifs», a indiqué le ministre de l’Agriculture, Romain Schneider. À noter que sur les 109 sangliers testés, 87 ont été trouvés morts, tandis que 21 ont été abattus. Une tête de squelette a également été testée négative à la PPA.
«Campagne massive par rapport à la France»
Cet échantillon de 109 sangliers testés (89 en 2018 et 20 depuis le début de cette année) permet de rassurer la population et les professionnels plus spécifiquement concernés, selon les autorités. «Cette campagne de tests peut être qualifiée de « massive », si l’on se réfère au nombre de tests effectués en France, qui sont au nombre de 180», a estimé pour sa part la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg.
«Propagation « inévitable » au pays? Pas forcément!»
La prévention reste l’un des maîtres-mots du gouvernement dans la posture qu’il adopte face à une potentielle propagation de la maladie. «Si la propagation sur le territoire luxembourgeois est inévitable? Non, pas forcément! Nous faisons tout pour ne pas arriver à ce stade», a indiqué Romain Schneider, après avoir été interrogé sur une situation qui évoluerait, à terme, selon un scénario fataliste.
En ce sens, le ministre a insisté sur l’importance de la politique préventive, menée dès le départ: «Il est primordial que les mesures de prévention actuelles aillent de pair avec une réduction de la population des sangliers, une surveillance épidémiologique attentive et une vigilance accrue sur la circulation des denrées alimentaires pour la consommation privée», a-t-il estimé.
Contacts permanents avec les pays voisins
Pour les deux ministres, «il va de soi que tous les acteurs doivent travailler main dans la main, afin d’éviter une dissémination plus importante du virus qui sévit pour l’instant en Belgique», ont-ils martelé. Carole Dieschbourg a par ailleurs félicité les autorités belges –et notamment le ministre de l’Agriculture wallon, René Collin– pour «leur réactivité et leur disponibilité à communiquer avec les agents luxembourgeois. Les formes de collaboration ont été tout aussi bonnes avec les chasseurs ainsi qu’avec les autorités impliquées, à savoir l’administration de la Nature et des Forêts (ANF), l’administration des Services vétérinaires (ASV), l’administration des Ponts et Chaussées et la police grand-ducale».
Relance de la campagne d’information
Romain Schneider a également insisté sur «l’importance d’une communication renforcée ciblant le grand public, les chasseurs, mais également les professionnels du transport en transit au Grand-Duché de Luxembourg». Dans ce cadre, la campagne d’information sur les grandes aires de repos a été relancée «afin d’attirer l’attention sur le fait que les déchets alimentaires doivent impérativement être jetés dans des conteneurs à déchets fermés», a encore souligné le ministre de l’Agriculture.
«Le Luxembourg est prêt à tous les niveaux»
En guise de conclusion, la ministre Carole Dieschbourg a insisté sur le fait que «le Luxembourg est prêt à tous les niveaux si jamais un cas de PPA devait être détecté sur le territoire». Le cas échéant, un plan d’action serait activé : les mesures consistent principalement à délimiter la zone infectée par la recherche de carcasses, à mettre en place une clôture et à interdire toute activité en forêt, dont la chasse. Dans la zone périphérique de la zone infectée, la destruction des sangliers par tous les moyens serait, par contre, ordonnée. Romain Schneider a rappelé qu’«il est essentiel de tout mettre en œuvre afin d’éviter une contamination des porcs domestiques qui aurait des conséquences économiques dévastatrices pour tout le secteur».
Claude Damiani