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Auchan à Differdange : «Pas un copier-coller du Kirchberg»


(Photo : Tania Feller)

Auchan va ouvrir un second magasin au Luxembourg, mais ne compte pas proposer un Kirchberg bis. L’ambition de l’enseigne est en effet de s’intégrer au paysage de Differdange.

À quelques heures de l’ouverture au public, le centre commercial Opkorn, qui accueille le deuxième Auchan du pays, est en ébullition. Le directeur de l’enseigne française présente ses ambitions.

C’est l’effervescence dans le nouveau centre commercial de Differdange, qui doit ouvrir ses portes jeudi à 8 h. Entre les derniers aménagements de la galerie commerciale et la mise en place des produits dans les rayons du deuxième hypermarché Auchan du pays, Thierry Mainberger, le directeur d’Auchan Differdange, a fait le point, hier, sur ce nouveau centre commercial au cœur de la Cité du fer.

Les défis sont grands pour le groupe français qui s’apprête à ouvrir son deuxième magasin au Luxembourg, 21 ans après celui du Kirchberg (26 novembre 1996). «On se prépare depuis plusieurs années. Ouvrir une nouvelle surface de vente ne se fait pas à la légère», a confié Thierry Mainberger. Ce dernier, en plus d’être lorrain, est présent au Luxembourg depuis novembre 2016 pour préparer au mieux cette ouverture et ne pas tomber dans le piège de l’arrogance.

Une offre axée sur les produits locaux

«Cet hypermarché ou plutôt ce « superstore » ne sera pas un copier-coller d’Auchan Kirchberg. Nous avons appris de l’expérience du Kirchberg et nous allons en tirer le meilleur tout en adaptant notre magasin à la population du sud du pays», a souligné le directeur du magasin avant d’ajouter : «Nous allons faire un magasin luxembourgeois et non un magasin français. Nous sommes dans une région avec une forte population portugaise, italienne et luxembourgeoise. On a travaillé notre surface en commercial en fonction. Cela va se traduire par des produits spécifiques et locaux. L’identité du pays se reflétera dans notre offre.» Thierry Mainberger va même plus loin : «Nous sommes une enseigne française, mais l’offre sera axée sur les produits locaux. Il y a une production luxembourgeoise, alors pourquoi ne pas la proposer?»

Cette volonté de s’inscrire dans le paysage local ne s’arrête pas seulement aux produits, mais se voit dans le recrutement. «Nous avons reçu énormément de CV et nous avons travaillé avec l’Adem en ce qui concerne notre recrutement. Mais nous avons voulu recruter du personnel habitant la commune de Differdange. Pour donner un chiffre, nous avons 19 personnels de caisse sur 39 qui sont résidents de la commune, soit 48 % de notre personnel en ligne de caisse. En plus de donner un certain confort à ce personnel qui pourra venir à pied, c’est également une façon de travailler notre ancrage local et de créer un lien avec la population», a souligné Thierry Mainberger. À noter que c’était aussi une volonté du bourgmestre de Differdange.

Objectif «mille clients par jour calme»

Autre élément acquis de l’expérience du Kirchberg, longtemps critiqué par l’absence de personnel sachant communiquer en luxembourgeois, les dirigeants ont pris soin de recruter des personnes sachant dialoguer en luxembourgeois, en allemand ou encore en portugais. «Oui, nous avons fait attention à cela», a confirmé le directeur du magasin differdangeois.

Toujours au niveau du recrutement, Auchan a aussi puisé dans son personnel déjà présent dans la capitale. «Nous avons informé notre personnel sur les postes ouverts pour Differdange et plusieurs personnes se sont portées volontaires, environ 70 personnes. On ne peut pas ouvrir un nouveau magasin sans compétence et sans expérience. En plus des nouveaux recrutements, il est important d’avoir du personnel expérimenté et nous avons également pris le temps de former des employés au Kirchberg dans l’optique de travailler à Differdange», a expliqué Thierry Mainberger.

Au niveau des objectifs, difficile de faire des prévisions. «Si nous avons 1 000 clients par jour calme, je serai déjà heureux», a avoué Thierry Mainberger, qui estime également que le panier moyen du client tournera autour des 40 euros.

En ce qui concerne la galerie commerciale, là aussi les derniers travaux se finalisent, même si deux à trois cellules commerciales attendent encore de trouver preneur.
Il ne reste plus qu’à patienter jusqu’à demain matin pour assister à l’ouverture de ce nouveau centre commercial. «Je pense franchement que ce projet va s’intégrer parfaitement dans le paysage de la commune, qui connaît actuellement un formidable essor économique», a conclu Thierry Mainberger.

Jérémy Zabatta