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Au stade… une incroyable répression : les banderoles hostiles ont été arrachées !


(photo Gerry Schmit)

CONTESTATION Aux légers sifflets à l’annonce des équipes ont succédé une chasse sans pitié aux banderoles hostiles dans le stade. Le Luxembourg façon Corée du Nord.

La sécurité du stade avait visiblement reçu des consignes : chasse sans scrupules aux banderoles hostiles à la FLF. Quitte à mettre en danger les spectateurs. Quand le collectif ayant manifesté à l’entrée du stade avant le coup d’envoi a installé sa banderole, les stadiers sont venus l’arracher sans ménagement, menaçant de faire chuter par-dessus la rambarde les manifestantes qui voulaient la retenir. Ce que disait leur texte : «Aie honte FLF! Vous protégez les coupables, nous défendons les victimes.» Puisqu’il en restait une partie en tribune, en tout cas la première partie du message, les stadiers sont montés pour finir le boulot sous les sifflets de la tribune latérale, témoin de cette scène surréaliste. Une manifestante s’est ainsi retrouvée avec le doigt cassé et s’est rendue au CHL, selon Jessie Thill, première échevine à Walferdange.

Mischo aux côtés de Philipp

Finalement, alors que ce début de match était bien plus calme qu’on aurait pu s’y attendre (quelques sifflets timides à l’annonce du nom de Gerson Rodrigues, absence totale de réaction du public à l’annonce de celui de Luc Holtz), c’est cette répression qui a fait basculer la rencontre dans la dimension politique qu’on craignait. D’autant qu’il semblerait que l’ordre d’arracher ces banderoles soit venu de la FLF elle-même, après qu’une mauvaise lecture de l’une d’elle a fait penser au CA qu’elle disait «Fuck FLF».

Alors que Georges Mischo, ministre des Sports, prenait place en tribunes avec le sourire aux côtés de Paul Philipp, après le recadrage de la veille, une autre banderole était arrachée, quelques mètres plus loin. Celle-ci disait «Carton rouge pour la violence envers les femmes». Un message auquel on pourrait difficilement ne pas souscrire mais visiblement, défendre l’idée, au Grand-Duché, que la violence envers les femmes n’est pas un concept très porteur, semble gênant.En tout cas dans un stade.

C’est inquiétant. Et cela aussi aura sûrement des répercussions. pendant qu’une société privée faisait la police dans la tribune, au milieu des supporters du pays, Georges Mischo regardait-il le match ?

Peut-être a-t-il eu le temps d’entr’apercevoir les cartons rouges brandis par les manifestantes qui ont quitté le stade avant la fin de la première période, afin d’aller soigner l’une des leurs…

Julien Mollereau