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Au Rehazenter, la flamme du paralympique brille toujours


Seize disciplines étaient à tester par les visiteurs, qui se sont affrontés sur un pied d’égalité, avec ou sans handicap.

La 4e édition du Paralympic Day s’est tenue samedi au Rehazenter à Luxembourg-Kirchberg, Elle a réuni avec succès des valides et des personnes en situation de handicap sous la bannière du sport paralympique.

Au Rehazenter, samedi, le public a eu droit à un écho des Jeux paralympiques de Paris, deux mois après leur clôture. Pour la quatrième année consécutive, le Centre national de rééducation fonctionnelle et de réadaptation installé à Neudorf-Weimershof, à Luxembourg, a accueilli le Paralympic Day organisé par le Comité paralympique luxembourgeois (LPC).

Dans les couloirs, sur le terrain multisports ou à la piscine, le sport fourmille, pour le plus grand plaisir de Marc Kiefer, le directeur sportif du LPC : «Je suis content, il y a du monde partout et tout le monde est actif, car le but n’est pas seulement de voir les sports paralympiques, mais d’y participer.»

L’autre motif de satisfaction pour le responsable est qu’«il y a beaucoup de jeunes qui viennent essayer, plus que les années précédentes». Cette présence juvénile pourrait, selon lui, s’expliquer par la médiatisation des Jeux paralympiques 2024, qui ont notamment vu le lanceur de poids Tom Habscheid marquer l’histoire du sport luxembourgeois en remportant une médaille de bronze. Katrin Kohl, la seconde athlète paralympique du pays en lice à Paris, était d’ailleurs présente au Rehazenter afin d’animer la course en fauteuil roulant.

Presque autant de sports qu’aux Jeux de Paris

Au total, 16 sports étaient représentés samedi, soit à peine six de moins que lors des Jeux paralympiques. «Malgré un espace limité, on travaille avec beaucoup de fédérations», se réjouit Marc Kiefer. «Nous sommes une petite équipe de trois personnes au Comité, donc nous ne pouvons pas être experts dans tous les sports. Il est donc nécessaire que les fédérations soient ouvertes au parasport.»

À ce jour, le LPC se concentre surtout sur des programmes pour les sports individuels, car «dans un petit pays comme le nôtre, il est compliqué d’avoir des équipes entières». «Nous avons une équipe de basket, mais dans les autres sports c’est difficile.»

Le Paralympic Day est l’occasion de mettre en lumière des sports moins médiatisés, tant en version valide qu’en version adaptée, tels que le tir sportif, le curling ou la boccia.

Pour les clubs, cette journée est, en outre, une aubaine, car elle leur permet de présenter leur sport à de potentiels licenciés qui ne se seraient pas dirigés vers ces disciplines en temps normal. L’accessibilité va de pair avec l’inclusion.

C’est par exemple le cas avec l’escalade qui, en juin dernier, a été annoncée comme nouvelle discipline aux Jeux paralympiques de Los Angeles en 2028. Henri Neuman, de la Fédération luxembourgeoise d’escalade, de randonnée sportive et d’alpinisme, a guidé un homme rencontré samedi.

Victime d’un accident qui lui a causé une quasi-immobilisation des jambes, «il voulait essayer, mais ne savait pas si c’était possible pour lui. Alors je lui ai dit : « Tu peux grimper » et il l’a fait malgré ses jambes et maintenant il veut en refaire. C’est pour cela que ce genre d’événement, c’est super.»

«Ils se rendent compte de la difficulté»

Victime d’un AVC qui l’a partiellement immobilisé, «Seb» est, lui, un exemple frappant des bienfaits du sport sur le handicap. Quand on le regarde sur son kayak au milieu de la piscine, son bras immobilisé ne se devine quasiment pas.

«Sur le papier, il ne devrait pas pouvoir ramer, mais il le fait et le fait bien», ne cesse de se réjouir Yves qui, chaque mercredi depuis deux ans, anime pour «Seb» et d’autres des séances de parakayak au Rehazenter pour l’ASBL Back to Sport, organisatrice d’entraînements pour sportifs spécifiques. Alors que le bras de «Seb» est difficilement utilisable en dehors du kayak, avec une pagaie en main, la donne est différente. «Et il progresse en termes de mobilité, en plus de se faire mentalement du bien.»

Quel que soit le sport, les personnes en situation de handicap ont leur place partout au Paralympic Day. Et leurs proches aussi. «Il faut être inclusif et donc s’occuper des accompagnants aussi. La famille et les copains, c’est important, car souvent l’entourage est focalisé sur une personne en situation de handicap», insiste Yves.

Les valides participent aussi avec, voire contre, les parasportifs en s’asseyant par terre au volley, en s’installant sur un fauteuil au tennis ou en portant un masque au judo.

«Pour le judo, seule la déficience visuelle est reconnue, donc on plonge le valide dans le handicap en lui mettant un masque à visibilité réduite», explique Jérôme, membre de la fédération de judo. Une fois dans la peau d’un parasportif qui doit mettre son adversaire au sol, «les gens trouvent cela perturbant et sont constamment en train de chercher une faille dans le masque afin d’apercevoir quelque chose», remarque le judoka.

«Ils se rendent compte de la difficulté pour les autres.» Et on rejoint le double objectif de l’événement : promouvoir le sport auprès des personnes en situation de handicap et mettre en valeur les parasportifs.