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Au Klouschtergaart, les vendanges de la capitale font leur retour


Une dizaine d’employés de la Ville de Luxembourg se sont affairés à récolter les grappes de raisin du Klouschtergaart. 

Comme chaque année, le collège échevinal est venu inaugurer les premières vendanges du Grund. Environ 250 bouteilles formeront cette cuvée locale et symbolique.

Au pied du rocher du Bock, sous un soleil automnal et une légère brise, le personnel de la Ville de Luxembourg s’attelle aux vendanges. Sécateurs en main et seaux à leurs pieds, leur travail est expéditif, mais pour le moins précis : «On est à peu près une dizaine à récolter les raisins, donc d’ici une heure, ce sera terminé», certifie Jean-Paul Schott, l’un des vignerons qui s’occupent de la parcelle. Depuis 2004, dans le cadre d’un partenariat avec la «Landesgartenschau» de Trèves, le Klouschtergaart de Luxembourg abrite plusieurs cépages sur environ quatre ares.

Non loin des mythiques cultures maraîchères situées dans les jardins de l’ancienne abbaye de Neumünster, ces vignes ont la particularité d’être disposées à la verticale, sur un poteau en bois, et non sur un fil métallique en palissage. Ici, le processus de récolte se veut donc traditionnel et responsable : les grappes de raisin sont prélevées une par une à l’aide d’un sécateur.

Un travail qui pourrait s’avérer titanesque, mais qui, au final, se transforme en une partie de plaisir au regard de la taille du vignoble : «On compte environ 250 plants de toutes sortes ici, pose Jean-Paul Schott, la mine égayée. Il y a de l’elbling, de l’auxerrois, du pinot blanc, du pinot gris et du rivaner.»

Un exemple de culture biologique urbaine

Comme à l’accoutumée, le collège des bourgmestre et échevins de Luxembourg est venu inaugurer la récole en prélevant quelques grappes sur les vignes et en s’adonnant à quelques dégustations : «Il est plutôt sucré cette année», peut-on entendre dans leurs rangs, tandis que la bourgmestre, Lydie Polfer, savoure une grappe fraîchement cueillie : «Il est important de montrer les différentes possibilités de culture et de récolte des raisins, explique-t-elle, en ne manquant pas de souligner la spécificité de cet emplacement. Avec les murs de la fortification qui conservent la chaleur et l’exposition de la place au soleil, c’est un bon exemple de culture biologique et urbaine.»

Il est vrai que le positionnement plein sud garantit un ensoleillement favorable et une protection contre les vents du nord. Par ailleurs, la place avait déjà accueilli des vignes, comme cela est indiqué sur une ancienne gravure de Braun V. Hogenburg datant de 1562. Un «microclimat», selon les termes des vignerons, qui permet un développement remarquable des plants de vigne.

La récolte n’est pourtant que le prologue. Une fois coupées, les grappes sont acheminées vers un camion, en contremont des terrasses, au moyen d’une hotte : «Quand elle est remplie, ça pèse entre 40 et 50 kilos», explique l’un des membres de l’équipe de récolte. Une fois disposées dans de larges bacs, les grappes sont transportées vers les caves Ries, à Niederdonven, pour une mise en bouteille : «On pense tirer environ 250 bouteilles de vin cette année», prédit Jean-Paul Schott. D’ici là, lui et son équipe s’affaireront à cisailler les vieilles tiges des vignes afin de laisser la place nécessaire aux nouvelles. Pour pouvoir déguster cette cuvée, à la fois symbolique et unique, il faudra à présent attendre quatre à cinq mois.