Entre cosplays, casting prestigieux et ring de catch, le premier Comic Con du Luxembourg a offert aux visiteurs une immersion totale dans la pop culture.

«On est venus profiter, rencontrer des gens, et se laisser porter», résume Justin. Pour lui et Mitchell, deux Américains installés en Allemagne dans le cadre de leur engagement militaire, le Comic Con Luxembourg incarne cet esprit.

Pour la première fois, l’évènement a posé ses valises au Grand-Duché ce week-end, transformant Luxexpo en immense terrain de jeu pour les passionnés de pop culture.

À l’entrée, gardée par deux Stormtroopers et traversée par un va-et-vient de visiteurs costumés, les deux amis profitent de leurs dernières heures sur le salon.

Originaires du Texas et de l’Ohio, ils déambulent parmi les stands, vêtu pour Justin d’un costume de Daredevil, version Marvel Rivals, qu’il a confectionné «presque à 100 % maison», précise-t-il, «j’ai seulement acheté le masque».

Un peu plus loin, une silhouette rouge et noire attire les regards. Jorik, originaire de Hal, en Belgique, s’est costumé en Dark Maul, personnage emblématique de Star Wars, son univers favori. Il est venu pour rendre les gens heureux, discuter avec eux, faire des photos, et surtout laisser ses soucis de côté.

«Être quelqu’un d’autre pendant une journée, c’est une bonne pause où j’ai une grande liberté d’action», dit-il. Il a découvert les conventions l’an dernier au Comic Con Brussels. Celle-ci est sa première édition sur place, mais il en est déjà à sa huitième depuis ses débuts. S’il regrettait l’absence, hier, de Ian McDiarmid, l’interprète de Dark Sidious ou Palpatine, qu’il nomme «son boss» en référence à la saga, il espère pouvoir le rencontrer un jour dans de tels lieux.

Le Comic Con permet effectivement de rencontrer les acteurs de ses univers préférés. Au fond de Luxexpo, Stephanie, venue de Steinsel, revenait avec un large sourire d’un moment passé avec Jason Isaacs, l’interprète de Lucius Malefoy dans Harry Potter.

«C’était très émouvant», confie-t-elle. Elle est venue en grande partie pour le voir, et leur échange a porté sur la manière dont Stephanie a connu l’univers : «Il sait mettre à l’aise», décrit-elle à propos de cet instant. Elle serrait contre elle un carnet réservé aux signatures des acteurs de Harry Potter qu’elle a rencontrés.

Sara, venue de Cologne, a également fait le déplacement pour l’acteur britannique. Elle a patienté avec un poster acheté sur place, prête à le faire signer. «Ça a duré deux minutes, mais j’ai pu lui demander ce que je voulais. À savoir, quelle était sa réplique préférée en tant que Lucius Malefoy. Il me l’a écrite sur le poster.»

La phrase choisie était «Harry Potter. We meet at last.» Jason Isaacs, dans sa dédicace, l’a remplacée par le prénom de la jeune femme, personnalisant ce poster désormais unique.

Olivier, résidant à Liège, arpente la convention en Jack Sparrow, son personnage fétiche de Pirates des Caraïbes. Fan de la saga, et particulièrement de dernier volet car «plus centré sur Sparrow», il s’apprêtait à rencontrer Kevin McNally, l’interprète de Gibbs, second de Jack.

Son cosplay lui a demandé «des années de travail» pour dénicher chaque détail : sa pinte en cuir a réellement été utilisée dans les films, les tissus utilisés sont les mêmes que ceux de la production et la ceinture est un élément authentique du costume.

Bijoutier artisanal, Olivier raconte aussi avoir déjà rencontré Johnny Depp et lui avoir offert quelques-unes de ses créations, qu’il a portées lors de tournage.

Entre ces rencontres, les visiteurs déambulaient devant la scène principale où s’enchaînent animations, concours de cosplay, quiz et sessions de questions-réponses avec les acteurs invités.

La veille, Jamie Campbell Bower, figure centrale de la série Stranger Things, dont la première partie du dernier volet est sortie mercredi, était l’une des attractions principales de cette scène, assurait l’animateur.

Devant cette espace se déployaient plus d’une centaine de stands : nourriture américaine ou japonaise, affiches de films et d’animés, goodies en tout genre, livres, bornes d’arcade, cartes Pokémon… mais aussi un ring de catch!

Le Comic Con Luxembourg a en effet surpris ses visiteurs par une présence inhabituelle pour ce type d’évènement : du catch. Présenté dans le programme sous le nom «Robots vs Wrestlers», le show est en réalité celui de la World Catch League.

«C’est marqué robots contre catcheurs, mais non, c’est vraiment du vrai catch!», plaisante Fabrice Laeremans, coesponsable de la ligue. La WCL, numéro une en Belgique, multiplie les dates dans son pays mais aussi à Paris ou Amsterdam. 2025 marque sa première année au Luxembourg.

Dimanche, le premier combat opposait Herakles à Sacha Larsen, deux athlètes dépassant largement les 100 kg. Les chocs faisaient littéralement trembler le ring, attirant de plus en plus de curieux.

Trois combats étaient prévus par jour, dans une logique d’exhibition. La veille, Fabrice Laeremans décrivait que «les gens revenaient, il y en avait de plus en plus. Je pense vraiment qu’on pourrait tester une salle ici, au Luxembourg».

Fabrice rappelle cependant que derrière le spectacle se cache un sport exigeant avec «de vraies chutes, de vraies blessures. Oui, c’est du show, mais c’est maîtrisé. On rappelle aux enfants qu’il ne faut surtout pas reproduire ça à la maison.»

Ces derniers, au pied du ring, regardaient les catcheurs qui semblaient parfois sortis tout droit des pages d’un comics, imposants et spectaculaires, capables de les effrayer mais aussi de les fasciner. C’est dans ces instants que le Comic Con prenait pleinement son sens.