Après avoir filmé les fesses et les entrejambes des filles, Mirco est passé à l’acte en agressant sexuellement une fillette de six ans dans les toilettes de son école fondamentale.
Mirco a l’air d’un gros nounours. L’air seulement. L’expertise psychiatrique révèle qu’il est pédophile en plus d’avoir des activités voyeuristes et exhibitionnistes. Le jeune homme de 30 ans est en aveux sur la plupart des faits qui lui sont reprochés et s’il s’est, dans un premier temps, dit victime d’un mauvais sort, il a reconnu hier «être malade». Il est accusé d’attouchements sur une petite fille de six ans ainsi que sur son neveu mineur, d’avoir fabriqué des messages à caractère pornographique, d’avoir utilisé son smartphone pour voir sous les vêtements des femmes ainsi que de détention de matériel pédopornographique.
Le 7 octobre 2021, le prévenu a commis des attouchements sur une enfant de six ans dans les toilettes de l’école fondamentale d’Hesperange. Il raconte y avoir amené sa nièce et avoir voulu se laver les mains. Les toilettes des garçons étant occupées, il s’est rendu aux toilettes des filles où il a croisé sa petite victime. «Il l’a prise par la main et l’a entraînée dans une cabine», raconte l’enquêtrice. «Il l’a embrassée sur la vulve, lui a touché et écarté les fesses avant de la faire tourner sur elle-même debout sur la cuvette pour la regarder et la filmer. » Avec son neveu, il dit «avoir joué au docteur» innocemment en présence de membres de sa famille.
Une institutrice qui a repéré le prévenu sortant des toilettes avec la fillette a donné l’alerte. Le prévenu a rapidement été arrêté par la police grâce à sa petite nièce. Il est en détention préventive depuis le lendemain des faits. «Il a nié pendant des heures», rapporte l’enquêtrice. «Jusqu’à ce qu’on lui montre les images de vidéosurveillance. Il nous a dit avoir été saisi d’une pulsion.» Aux termes de l’interrogatoire de Mirco, les policiers de la section de protection de la jeunesse se trouvent face à trois versions des faits différentes, plus ou moins crédibles.
Et ils n’ont pas encore tout vu. À l’occasion d’une perquisition, ils découvrent des centaines de milliers d’images et de vidéos voyeuristes. Certaines ont été filmées par le prévenu lui-même. Toutes dévoilent son obsession pour les fesses féminines filmées sous toutes les coutures à l’insu de leurs propriétaires. Les experts psychiatres évoquent «un déni de castration» et «le besoin de voir ce qu’il pense que les femmes ne dévoilent jamais». Ces images l’auraient aidé à se masturber.
«Moitié moins, c’est déjà trop long»
À la barre de la 13e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, le prévenu dit «avoir été guidé par une intuition, une émotion» à l’école fondamentale, «avoir été désorienté». «Je ne suis pas comme ça», affirme-t-il. «Ce que j’ai fait, on ne le fait pas.» La présidente a du mal à croire que cela soit son premier passage à l’acte. «Il savait ce qu’il faisait», lance-t-elle au prévenu en larmes qui prétend le contraire. Elle s’inquiète pour la petite nièce dont il s’occupait régulièrement. Entre deux sanglots, le prévenu jure ne pas l’avoir touchée.
Honteux, il demande pardon et prétend avoir pris conscience de ses actes. Un repentir qui n’émeut pas la présidente. «J’avais honte de demander de l’aide, mais j’ai commencé un traitement», explique-t-il. Mirco a commis «un acte immonde» dénoncé par l’avocat de la petite victime et de sa famille, dont la fillette conservera des séquelles psychologiques importantes. Un acte dont la famille subit «l’horreur au quotidien». Il réclame 20 000 euros de dommages et intérêts pour l’enfant et deux fois 15 000 euros pour ses parents.
Le procureur retient un double attentat à la pudeur. «Il a agi de façon réfléchie en pleine connaissance de ses actes», affirme-t-il, retenant des circonstances aggravantes dans le chef du prévenu. Idem pour les autres infractions retenues à sa charge. Le magistrat souligne «la facilité et la rapidité de son passage à l’acte». Face, entre autres, à la multiplicité des faits et à leur gravité, il a requis une peine de 8 ans de prison, «dont une bonne partie ferme», à son encontre, ainsi qu’une interdiction à vie de suivre des activités avec des mineurs. «L’expert psychiatre a soulevé un fort risque de récidive», rappelle-t-il.
«Mon client doit être puni, mais aussi soigné», indique l’avocate du prévenu. «Le punir uniquement ne servira à rien. Il doit bénéficier d’une prise en charge thérapeutique adéquate qui ne sera possible qu’à l’extérieur. Il faut favoriser le sursis probatoire» sur une peine plus courte que celle requise. «Moitié moins, c’est déjà trop long», affirme-t-elle après avoir demandé l’acquittement sur les faits d’attouchements sur son neveu. «Il fait tout pour s’amender et il s’excuse de l’inexcusable.»
Le prononcé est fixé au 9 novembre prochain.