La France apportera « dans quelques jours » « la preuve que le régime syrien a bien organisé la frappe chimique » sur la ville de Khan Cheikhoun, qui a fait 87 morts le 4 avril, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault.
« Nous avons des éléments qui nous permettront de démontrer que le régime a sciemment utilisé l’arme chimique », a assuré M. Ayrault. « Ma conviction, et c’est aussi la conviction de nos services, c’est que c’est le régime qui a la responsabilité » de cette attaque.
« C’est une question de jours, mais nous apporterons la preuve que le régime a bien organisé ces frappes avec des armes chimiques. J’exprime une conviction, dans quelques jours je pourrai vous apporter des preuves », a-t-il déclaré lors de l’émission Question d’info LCP-France Info-Le Monde-AFP.
« Nous ne sommes pas les seuls. L’OIAC (l’organisation pour l’interdiction des armes chimiques) va poursuivre son enquête », a-t-il ajouté. L’OIAC a estimé la semaine dernière que la réalité de l’attaque chimique était une « allégation crédible ».
Le président syrien Bachar al-Assad a démenti que son armée était responsable de l’attaque présumée, qualifiée de « crime de guerre » par Washington, et a accusé les pays occidentaux d’avoir « monté toute cette histoire pour servir de prétexte » aux frappes américaines menées le 7 avril, en représailles à l’attaque de Khan Cheikhoun.
Le 4 avril, un raid aérien a frappé cette petite ville contrôlée par des rebelles et des jihadistes dans la province d’Idleb (nord-ouest), faisant au moins 87 morts, dont 31 enfants.
L’opposition a accusé le régime d’avoir utilisé des « obus » contenant du « gaz toxique ». Selon des analyses turques effectuées sur des blessés après l’attaque, du sarin, un puissant agent neurotoxique, a été utilisé.
Le 7 avril, deux navires américains ont tiré 59 missiles de croisière Tomahawk vers la base aérienne d’Al-Chaayrate, près de Homs (centre). Selon le Pentagone, les services de renseignement ont établi que les avions ayant mené l’attaque chimique présumée étaient partis de cette base.
Le Quotidien / AFP