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[Athlétisme] Van der Weken prête pour un grand truc


CHAMPIONNATS D’EUROPE INDOOR À APELDOORN La sprinteuse luxembourgeoise, invaincue cette saison, vise clairement une médaille.

C’est dans le cadre feutré de son hôtel, à quelques encablures de l’Omnisport Arena d’Apeldoorn, que Patrizia Van der Weken, accompagnée de son entraîneur Arnaud Starck et des responsables de la FLA Jean-Sébastien Dauch et Jean-Baptiste Souche, a pris, vendredi en fin d’après-midi, quelques minutes pour se confier à l’avant-veille du grand jour.

Une Patrizia Van der Weken sûre de sa force. Consciente qu’elle fait partie des candidates à un podium que n’a plus connu le Luxembourg depuis David Fiegen, médaillé d’argent du 800 m de Göteborg en 2006, il y a près de vingt ans! «Je suis confiante. Je sais que je suis en forme. Normalement, ça devrait bien se passer», confiait-elle quelques jours avant de prendre la direction des Pays-Bas.

Confiante? On le serait à moins. C’est simple, la Luxembourgeoise est tout simplement invaincue cette saison.

Avec des succès au CMCM en 7“07, nouveau record national amélioré de deux centièmes et quatrième meilleure perf mondiale de la saison, puis à Ostrava (7“08) devant Swoboda, la seule de ses trois principales rivales qu’elle ait affrontée cette saison, à Karlsruhe (7“13) et enfin, après une petite pause bénéfique après une petite alerte, elle a terminé son parcours d’invincibilité à Madrid (7“09), qui lui a permis de valider la victoire au classement final du World Indoor Tour, le circuit mondial en salle.

«Elle a fait une saison très solide. On constate une grande stabilité dans les chronos qu’elle n’avait pas auparavant. Maintenant, elle peut faire des chronos sous les 10 centièmes un peu quand c’est prévu. Ce qu’elle n’avait pas réussi à faire l’an passé aux championnats du monde (NDLR : où elle avait terminé 7e en 7“15 à Glasgow)», se réjouit Arnaud Starck.

«Je pense qu’elle peut claquer une perf!»

Et de préciser : «Quand tu fais plusieurs chronos en 7“07, 7“08, 7“09, ça veut dire que tu peux potentiellement faire une perf de pointe supérieure à un moment donné. Je pense qu’elle peut claquer une perf!»

Que serait une performance et qu’est-ce que ça signifierait en termes de place? Le coach et sa protégée sont d’accord sur un point : elles sont quatre pour trois places. Outre Patrizia Van der Weken, on retrouve la très expérimentée Suissesse Mujinga Kambundji, qui domine les bilans européens avec 7“03, l’Italienne Zaynab Dosso, troisième à Glasgow l’an passé, qui a couru en 7“05 cette saison et même en 7“02 en 2024.

Et enfin la Polonaise Ewa Swoboda, huitième performeuse mondiale en 7“09 et vice-championne du monde l’an passé avec, en demi-finale, un record battu en 6“98. Bref, du très lourd.

En clair, Patrizia Van der Weken devra être à son top pour espérer accrocher une médaille. Voire la médaille. Une perspective qui n’est pas du genre à effrayer une jeune femme qui, à 25 ans seulement, a déjà une énorme expérience derrière elle. Et qui n’a plus rien à voir avec celle qui s’était arrêtée en demi-finale des derniers championnats d’Europe en salle, à Belgrade en 2022.

Depuis, elle s’est qualifiée pour les JO dès l’ouverture de la phase de qualification, elle est devenue championne du monde universitaire, finaliste des mondiaux indoor, demi-finaliste des JO, vainqueur d’une épreuve de Diamond League, qualifiée pour la finale de la Diamond League, multiple vainqueur d’épreuves labellisées gold cet hiver et vainqueure du classement final du World Indoor Tour. N’en jetez plus!

«Elle n’est pas arrivée de nulle part. On a construit sa carrière dans le temps et le travail. Elle est passée par des étapes au fur et à mesure. Elle l’a bâtie sur la piste. Avec de la sueur et du travail», souligne le DTN Jean-Baptiste Souche. 

On comprend dès lors pourquoi la pression semble glisser sur elle comme l’eau sur les plumes d’un canard : «Quand tu as fait une demi-finale aux JO avec la future championne olympique et la future vice-championne olympique dans un stade plein, je pense que tu peux être rassurée sur le fait de pouvoir faire n’importe quelle compétition», précise encore Arnaud Starck.

Cette assurance n’est pas de l’arrogance. Simplement la jeune femme sait comment aborder les plus grands rendez-vous. Et quoi qu’il se passe à Apeldoorn, dimanche, où elle devra enchaîner trois courses en une journée, elle aura de toute façon encore l’occasion de se rattraper avec les Mondiaux de Nanjing qui s’enchaînent à la fin du mois.

Mais d’abord, il y a ces Euros. Où elle sait que tout est possible. Dans un sens comme dans l’autre : «Je peux être première comme quatrième. Je vais faire de mon mieux et on verra si ça passe.»

Même son de cloche pour son coach : «Elles sont quatre pour trois places. Dont trois qui ont beaucoup d’expérience. Ça peut se jouer au centième. Ou même pire, au millième.»

Et d’ajouter : «Mais il ne faut pas oublier les autres participantes non plus. Tout ne se résume pas à quatre athlètes.» Même si, dans l’absolu, ça risque d’être quand même le cas.

Alors, au pied du podium, avec une médaille de bronze, d’argent, voire le graal absolu? Réponse dimanche, à l’issue d’une très longue journée.

Le programme (dimanche)

12 h : séries (4 premières de chacune des 5 séries plus les 4 meilleurs temps)

16 h 05 : demi-finales (2 premières des 3 séries et les 2 meilleurs temps)

18 h 37 : finale