[Athlétisme] Van der Weken, prête à écrire l’histoire

CHAMPIONNATS DU MONDE INDOOR À NANKIN Récente médaillée de bronze aux Europe, Patrizia Van der Weken rêve désormais d’une médaille mondiale.

Même si elle n’a que 25 ans, Patrizia Van der Weken a déjà derrière elle une très longue expérience internationale. Sur une pente ascendante au fil des années, elle vient de réaliser ce qu’aucun athlète luxembourgeois n’avait fait jusqu’à présent : décrocher une médaille en grand championnat indoor. Mieux, elle est même la seule athlète féminine grand-ducale à être montée sur un podium international.

C’est donc avec un certain statut que la protégée d’Arnaud Starck, qui a notamment remporté le classement final du World Indoor Tour cet hiver, débarque en Chine. Et la septième des derniers Mondiaux en salle de Glasgow a clairement envie de faire mieux.

Beaucoup mieux : «Elle est troisième sur la start list, l’ambition c’est toujours de faire au moins aussi bien», confirme son coach et mentor. «Refaire une finale, c’est le minimum. Mais l’objectif, c’est une médaille. Même si le chemin est très long pour y parvenir.»

La jeune femme n’est pas du genre à fanfaronner. Mais pas non plus du style à faire de la fausse modestie. Alors, oui, la médaille elle y pense. Même si elle sait, comme son entraîneur, «que le chemin est encore long».

«Une médaille mondiale, c’est encore autre chose. Il faudra rester concentrée. Impliquée. Et utiliser chaque opportunité qui se présente à moi pour se rapprocher de cette médaille. Mais c’est vrai que je suis troisième au ranking et donc j’ai toutes mes chances pour faire un podium.»

Patrizia Van der Weken ne veut pas brûler les étapes : «Déjà atteindre la finale ne sera pas quelque chose de facile. Il faudra courir vite le jour J. Je ne peux que me contrôler moi-même. Être concentrée. Faire les choses bien. Passer tour après tour et on verra ce que ça donne.»

Plus de densité qu’à Apeldoorn

Si elle est, certes, troisième au niveau de la start list, avec un chrono de 7« 06, quatrième meilleure perf mondiale de l’année, chrono qu’elle a couru deux fois de suite, en demi-finale puis en finale à Apeldoorn, la concurrence est très présente : «Il y a beaucoup plus de densité qu’à Apeldoorn. Plus de filles qui sont en moins de 7« 10. Les deux premières sont les deux premières des championnats d’Europe, après il y a deux Jamaïcaines juste derrière la Polonaise (Ewa Swoboda) et après les Américaines. Une a déjà couru en moins de 7«  mais pas cette année. Elle est un peu plus âgée», résume Arnaud Starck en évoquant les principales rivales annoncées de son athlète.

Laquelle a logiquement ressenti le besoin de souffler un peu après les Europe : «Les trois courses, je les ai bien senties. J’étais un peu cassée après ma course. Donc on a fait un peu moins. Mais je savais qu’il fallait garder les pieds sur terre et se remettre vite à l’entraînement si on voulait faire un résultat correct en Chine.»

Et aux dernières nouvelles, ça se passe plutôt bien : «Normalement, j’ai souvent du mal avec le jetlag mais là on a mis un protocole en place et c’est OK. Mon état de forme est tout à fait correct. Je n’ai pas trop de pépin physique. Maintenant, on est déjà super tard dans la saison. On verra comment je vais gérer tout ça.»

Tout sera question de gestion. Et notamment de la très longue journée qui l’attend ce samedi. Avec des séries tôt le matin puis une longue récupération de sept à huit heures avant d’enchaîner, on l’espère, demi-finale et finale en soirée, pour elle. Et aux alentours de midi au Luxembourg.

Patrizia Van der Weken a déjà écrit l’histoire de son sport il y a moins de deux semaines. On lui souhaite de poursuivre sur sa lancée. D’abord la qualification en finale, ensuite faire mieux que septième comme l’an passé et si d’aventure elle pouvait aller chercher un podium, ce ne serait que la juste récompense de son immense travail fourni depuis des années. On croise les doigts!