MEETING DE SESTRIÈRES, HIER Patrizia Van der Weken espérait trouver des conditions idéales en altitude pour aller titiller son record national. Mais le vent en a décidé autrement.
Il y a une semaine, Patrizia Van der Weken avait souffert, comme elle le disait, de «conditions dégueulasses». En effet, comme c’était prévu, la météo n’a vraiment pas été du côté de la sprinteuse ettelbruckoise, qui s’est donc contentée de remporter le titre sur le 100 m.
Alors que les plans initiaux étaient que la protégée d’Arnaud Starck profite de ce rendez-vous à la maison pour aller vite. Très vite. Et pourquoi pas aller chercher son record national (11″00), qui date de la demi-finale des championnats d’Europe de Rome, l’an passé.
Ce n’était que partie remise. En effet, la saison est encore longue et avant d’arriver à Tokyo pour le point d’orgue de l’exercice 2025, avec des championnats du monde très tardifs qui se tiendront à la mi-septembre, la Luxembourgeoise a plusieurs rendez-vous.
Et son coach nourrissait de gros espoirs sur celui de ce dimanche. En effet, c’est en altitude et dans un endroit un peu mythique de l’athlétisme que Patrizia Van der Weken était attendue.
Du côté de Sestrières en Italie, plus précisément. Là où le Tsar Sergueï Bubka avait signé un record du monde à 6,14 m et là où Ivan Pedroso avait bondi à 8,96 m, soit le record du monde de Mike Powell battu d’un centimètre… avant que sa performance ne soit finalement pas homologuée en raison de la présence d’un juge devant l’anémomètre, qui avait donc pu fausser la vraie puissance du vent.
Et le vent va malheureusement encore faire parler de lui pour Patrizia Van der Weken et ses adversaires. Sur le papier, elles étaient trois athlètes de valeur mondiale.
Outre la Luxembourgeoise, on retrouvait la Néo-Zélandaise Zoe Hobbs, avec qui elle s’est déjà entraînée et qui a abaissé son record national et d’Océanie à 10″94, à Ostrava en juin. Sans oublier la jeune Australienne Torrie Lewis, déjà flashée à 11″10.
Ces jeunes femmes étaient alignées sur les deux séries. La première a vu Hobbs s’imposer très facilement en 11″12, avec un vent trop favorable pour que la perf soit validée (+2,8 m/s).
Dans la deuxième, Patrizia Van der Weken fait aussi le job (11″15) et devance Lewis (11″25), avec quasiment le même vent mesuré (+2,7 m/s).
Rendez-vous à Bruxelles
En finale, la hiérarchie sur le papier est respectée avec la victoire de Zoe Hobbs devant Patrizia Van der Weken et Torrie Lewis, qui complète le podium. Malheureusement, alors que l’altitude et les conditions météo devaient favoriser des performances, il n’en fut rien.
En effet, Hobbs s’impose en 11″30, devant Van der Weken en 11″37 et Lewis en 11″38 : «Il y avait beaucoup de vent sur la série, peut-être plus sur la première que sur la deuxième.
Et en finale, les manches à air étaient à l’horizontale, donc même si officiellement le vent soufflait à -0,4 m/s, personnellement je n’y crois pas trop. On le voit, les chronos ne sont pas fous pour tout le monde», souligne Arnaud Starck.
Qui revient sur l’aspect technique des courses de son athlète : «On reste sur une bonne prestation d’ensemble. Au niveau technique, c’était quand même bon, même s’il manque toujours de la vitesse sur la première partie de la course. Elle n’est pas très loin de Zoe, qui a bien couru cette année. Ça va dans le bon sens.»
Patrizia Van der Weken pense quant à elle déjà à la suite : «C’était bien. Techniquement également. Malheureusement, le vent n’a pas trop joué le jeu cette fois. On voit beaucoup de bonnes choses. C’est une histoire de temps pour régler les derniers détails, et puis ça devrait bien fonctionner.»
On la retrouvera en lice à Bruxelles, en Diamond League, le 22 août : «L’objectif sera différent. Il faudra faire un bon classement», explique son coach.
En effet, elle vise une qualification, comme l’an passé, pour les finales de la DL, qui se dérouleront cette année à Zurich à la fin du mois. «J’espère faire une bonne place et, si les conditions le permettent, faire un chrono correct à Bruxelles. Et me préparer pour les championnats du monde.»