Vera Hoffmann s’est tranquillement qualifiée pour la finale du 1 500 m aux universiades de Chengdu, qui se déroulera dimanche.
Même si elle avait le deuxième meilleur temps de toutes les engagées, Vera Hoffmann n’a pas pris les choses à la légère. Au départ, vendredi matin en Chine, de la seconde série du 1 500 m, la mileuse luxembourgeoise savait où elle mettait les pieds : «J’ai regardé les start lists. Dans la première série, j’ai remarqué que la Polonaise avait fait toute la course en tête pour la gérer. Donc comme il y avait une autre Polonaise dans ma série, je me suis dit qu’elle allait faire la même chose. Alors, je l’ai suivie.»
Contrairement à certains championnats où les qualifications se font non seulement à la place mais également avec des repêchages au temps, dans ces championnats du monde universitaires, il n’y a qu’une seule règle : les six premières de chaque série passent en finale. Pour Vera Hoffmann, l’objectif était donc évident : prendre l’une des six premières places.
Et même si, a priori, elle aurait pu pratiquer une course d’attente à l’arrière du peloton et se rapprocher progressivement, elle n’a pas voulu prendre le moindre risque : «Je me suis dit qu’être dans les dernières positions n’était pas un bon choix. Il y avait quand même beaucoup de filles, le rythme était tellement lent au début que s’il arrivait le moindre problème, il aurait fallu remonter beaucoup d’adversaires. Donc je suis restée à côté de la Polonaise pendant toute la course. Et j’ai bien fait, car certaines ont été touchées par des spikes d’autres concurrentes.»
Un podium possible… mais pas évident
La course, partie sur un rythme très très lent, tout le monde pouvait suivre la cadence. Et forcément, ça s’est emballé dans les derniers hectomètres. Pas de souci pour Vera Hoffmann, qui termine tranquillement deuxième de sa série avec un chrono complètement anecdotique (4’27« 25) : «Ce n’était pas à moi de gérer la course. J’étais là au cas où quelqu’un ferait un move, mais j’ai tout le temps vérifié que j’étais bien dans les six premières. Je n’ai pas eu besoin de trop forcer.»
Pour sa troisième participation aux Universiades, l’athlète grand-ducale, 7e à Naples il y a quatre ans, se retrouve une seconde fois en finale. Mais bien évidemment, elle n’a plus rien à voir avec la jeune fille présente en Italie. Désormais installée dans la hiérarchie internationale, elle a, sur le papier en tout cas, les moyens de faire mieux. Et d’aller chercher une médaille. Pour y parvenir, elle devra toutefois affronter des adversaires très costaudes puisque pas moins de quatre filles ont couru en moins de 4’10« cette saison : «Il y a pas mal de filles à peu près du même niveau», note Vera Hoffmann. En finale, il faudra certainement s’attendre à une nouvelle course tactique avec un emballage final encore bien plus explosif : «Je suis prête à tous les cas de figure.» Son coach, Bob Bertemes, a apprécié la course de sa protégée. Et sait qu’il faudra s’employer en finale : «Il y a des filles qui sont plus spécialistes du 800 m et qui ont un très bon finish. Un podium sera compliqué à aller chercher, mais c’est le but. Il faudra qu’elle soit très attentive, qu’elle se positionne bien et qu’elle ne loupe pas les accélérations. Maintenant, elle est en très bonne forme. Donc je suis confiant. Et je crois en elle», confie celui qui est également son compagnon dans la vie depuis de longues années. Rendez-vous dimanche à 12 h 20, heure luxembourgeoise (course sur fisu.tv).
Fin de parcours pour Victoria Rausch
Vera Hoffmann n’était pas la seule athlète luxembourgeoise en lice, vendredi. En fin de journée, heure de Chengdu, Victoria Rausch était à nouveau en action. Après avoir atteint son objectif en se qualifiant pour les demi-finales du 100 m haies, la hurdleuse n’avait rien à perdre. Et était décidée à prendre tous les risques. Elle réalisera le 15e temps des 16 demi-finalistes avec une course courue en 13″57 : «Elle était au niveau jusqu’à la quatrième haie puis elle s’est complètement déréglée sans explication. Sur les haies, ça ne pardonne pas. C’est dommage, mais c’est le jeu des haies», explique Arnaud Starck, son entraîneur. Confirmation de la principale intéressée : «Je ne sais pas ce qu’il s’est passé.»