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[Athlétisme] Ruben Querinjean : «Je suis plus fort que l’an passé»


Ruben Querinjean espère faire bien mieux que sa 24e place de l'an passé, à Antalya. (Photo : lukasz szelag/fla)

CHAMPIONNATS D’EUROPE DE CROSS, DIMANCHE À LAGOA C’est un Ruben Querinjean costaud qui retrouve la scène continentale. Avec l’intention de faire mieux que l’an passé.

Vous allez effectuer votre première sortie depuis que vous avez été élu sportif de l’année. Qu’est-ce que ça fait?

Ruben Querinjean : Je dois dire que j’ai quand même été surpris. J’avais l’impression que mon image au Luxembourg n’était pas top. Je ne suis pas là depuis longtemps.

Et il y a toujours ces débats sur la double nationalité. En plus, il y avait des sportifs très forts, des pilotes, des footballeurs, un cavalier. Je ne pensais vraiment pas gagner. Je suis étonné. Mais ravi!

Et quelques jours plus tard, vous vous attaquez aux championnats d’Europe de cross. Où vous avez décroché votre place en devenant champion de Belgique. Pouvez-vous revenir sur cette performance. C’était votre premier cross de l’année?

Presque. On a juste participé à un cross de la CrossCup à Berlare, en relais. J’y suis allé alors que je n’avais qu’une semaine d’entraînement donc j’ai fait avec les moyens du bord.

Et le jour d’après, je suis parti à Font-Romeu pour un stage. Vu qu’on avait terminé la saison tard et qu’on la démarrait tard, il fallait un stage efficace si on voulait être prêt à cette période.

Pour vous qualifier pour les championnats d’Europe, vous deviez faire un temps qui ne soit pas supérieur de plus de 7 % au temps moyen des trois premiers du championnat de Belgique. Et finalement, plutôt que de vous embêter à faire des calculs, vous l’emportez!

Aux championnats de Belgique, j’avais l’impression que je pouvais tout faire!

Oui. C’est le même podium que l’an passé (NDLR : où il avait terminé troisième après avoir été sacré deux fois champion de Belgique sur cross court), mais pas dans le même ordre.

En soit, je ne sais pas si (Isaac) Kimeli (NDLR : champion de Belgique sortant) était en forme olympique. Mais ça m’a fait plaisir de voir que j’étais à ce point en forme. Purée, je me sentais trop bien. J’avais l’impression que je pouvais tout faire!

Et pourtant, ça a été serré jusqu’au bout?

L’objectif, c’était de faire un podium. Le principal, c’était de prendre de l’expérience et de tenter des trucs que je n’avais pas tentés les années précédentes.

L’an passé, j’ai suivi les meilleurs et j’ai réussi à tirer mon épingle du jeu en doublant le troisième à la fin. Cette fois, je voulais vraiment montrer que je peux jouer avec eux. Et faire partie des gens qui font le cross.

C’est ce que vous avez fait?

Au début, j’étais un peu à l’arrière. Au départ, ça se bouscule, ça pousse, je n’aime pas trop cela, donc j’étais 8-10e. Après le deuxième tour, je me sentais bien.

Du coup, je suis passé à l’avant et j’ai fait quelques petites accélérations sur 200 m, puis je me faisais redépasser, puis je remettais une accélération… Le but était d’écrémer un peu le peloton, mais finalement ça n’a servi à rien, tout le monde était encore là.

Au troisième tour, (Ruben) Verheyden (NDLR : recordman de Belgique du 1 500 m, 4e aux championnats d’Europe de Rome, champion de Belgique du cross court en 2023…) a pris les devants. Et là il a poussé un peu et tout le monde s’est retrouvé à la queue leu leu. Moi, j’étais à la quatrième ou à la cinquième place.

Et vous êtes restés en petit groupe jusqu’au dernier tour?

Oui. Dans le dernier tour, Thomas (NDLR : Vandormaele, son entraîneur) me dit qu’il faut être devant avant l’entrée dans les bois, le seul endroit où le parcours est vraiment étroit et technique, avec des flaques et de la boue. Alors j’accélère, mais comme tout le monde parle français, tout le monde a entendu et compris.

Si bien que ce qui devait servir de replacement a créé le début de l’accélération. Et comme j’étais devant, je me suis dit que j’allais tenter de maintenir cette accélération jusqu’à l’arrivée.

Mais ce n’est pas ce qui s’est passé?

À 400 m de la ligne, Kimeli et (John) Heymans me dépassent. Je leur repasse devant. Mais Kimeli me redépasse une deuxième fois à 200 m de la ligne.

Là je me suis dit : «Merde, je ne vais pas réussir à le rattraper». Mais finalement, il était cuit aussi et j’ai réussi à le passer et à gagner. Ça fait plaisir car même si j’ai gagné le CrossCup la saison dernière, Kimeli m’avait battu sur la dernière manche. Il m’a battu plus souvent que le contraire, donc ça rééquilibre un peu nos duels.

Pour dimanche, je souhaite une drache internationale!

Et vous voilà donc qualifié pour les championnats d’Europe. Comme l’an passé. Quel sera votre objectif?

L’an passé, je visais une 20e place et j’avais échoué puisque j’avais terminé 24e. J’ai envie de dire la même chose pour cette année. Logiquement, avec ce que j’ai fait il y a deux semaines, je suis plus fort que l’an passé. Et puis, il y a moins de monde.

(Yann) Schrub ne vient pas, Jakob (Ingebrigtsen, champion en titre) non plus. Pas sûr que (Yemanerberhan) Crippa (l’Italien, deuxième l’an passé) soit là non plus. En revanche, Jimmy (Gressier, le champion du monde du 10 000 m, qu’il côtoie régulièrement à Font-Romeu) a annoncé qu’il venait.

Le niveau européen est dense. Tout le monde se tient en trente secondes. Donc je dis Top 20, mais dans ma tête je vise un peu mieux. Le parcours est super étroit, très sinueux, la meilleure stratégie c’est presque d’être devant car le peloton va être très allongé.

Mais être à l’avant, ça veut dire aller à des allures qui ne sont pas les miennes. Je ne sais pas trop comment faire. Il y en a certains que j’ai envie de battre, des jeunes de mon âge qui m’ont battu l’an passé et que j’ai envie de devancer…

Comment vous sentez-vous?

Visiblement, les championnats de Belgique m’ont coûté beaucoup d’énergie car la semaine suivante, je n’ai pas fait un seul bon entraînement.

À mon avis, on est plusieurs de l’équipe à avoir chopé un petit virus. Mais maintenant, je me sens chaque jour un peu mieux. On dit souvent qu’au moment où on va commencer à alléger les entraînements, on entre en surcompensation, j’espère que ça va suffire pour être bon dimanche!

Vous espérez quelle météo?

Une énorme drache! Je m’en sors vraiment bien dans la boue. Quand il y a de la boue, la limite ce n’est plus ton allure, mais le mental. La tête. Donc je souhaite une drache internationale!

Le programme

10 h : course U20 (Poli Stoffel, Damien Pechon)
12 h 41 : course seniors (Ruben Querinjean, Niall Foley)

«Déjà ne pas terminer dernier»

Niall Foley est déjà heureux d’être au Portugal

Ils seront quatre Luxembourgeois sur la ligne de départ de ces championnats d’Europe. Chez les jeunes, on retrouvera Damien Pechon et le triathlète Poli Stoffel. Et chez les seniors, Ruben Querinjean sera accompagné de Niall Foley, dont ce sera la première apparition à un tel niveau.

Pour se qualifier, l’athlète, qui réside aux Pays-Bas, n’avait qu’une seule opportunité : les championnats nationaux des Pays-Bas qui se tenaient à Tilburg, dans le cadre du Warandeloop. Il devait faire un temps qui correspond à 7 % de la performance moyenne des trois premiers. Mission accomplie.

«Qualifié de justesse»

De justesse : «Je termine 31e et je crois que ça passe pour 4″», confie-t-il. Il atteignait donc l’objectif fixé avec son coach : «Le but, c’était d’être sur la ligne de départ. Maintenant, je vais tout donner, prendre un maximum d’expérience et on verra bien. Le premier objectif, c’est de ne pas terminer dernier! Le niveau est très haut. Je veux être content de ma performance.»

S’il croisera à cette occasion pour la première fois Ruben Querinjean, il aura l’occasion de le retrouver dans quelques semaines puisque, comme le nouveau sportif de l’année, il a prévu de s’aligner au départ du cross de Hannut, l’avant-dernière manche de la CrossCup, le 25 janvier.

Sinon, il devrait courir un 10 km en février et un semi-marathon à La Haye en mars. Hormis cela, il n’a pas d’objectif en termes de compétition, simplement d’abaisser ses temps : «Je voudrais passer sous les 14’00 » sur le 5 km et sous les 30’00 » sur le 10 km sur piste.»

Sur les pointes

REGIO Après la saison de cross, place à l’indoor. Elle débute dimanche à la Coque à partir de 13 h par le premier Regio Meeting. Pas de star au rendez-vous qui devrait permettre notamment aux jeunes de prendre leurs marques sur la piste.

CHRËSCHTLAF Dimanche, à Differdange, se tient la 19e édition de la Chrëschtlaf. Au programme, à partir de 15 h 30, au choix une course de 5,1 ou de 10,2 km. Les enfants s’élanceront quant à eux une heure plus tôt.

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