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[Athlétisme] Route du Vin : «On ne peut pas continuer comme cela !»


José Azevedo espère que des solutions seront trouvées pour la 62e édition.  (photo Julien Garroy)

APRÈS LA 61e ÉDITION DE LA ROUTE DU VIN La manifestation, qui servait, dimanche matin, de support aux championnats nationaux des semi et 5 km, a été vivement critiquée. Son organisateur, José Azevedo, donne sa version des faits.

Des milliers de spectateurs, de coureurs, des enjeux sportifs nationaux ou même seulement personnels. La foule s’était massée, dimanche, pour assister ou participer à la Route du Vin. Une épreuve qui a été vivement décriée pour des problèmes d’organisation.

Voilà plus de 60 ans que les amateurs de course à pied se retrouvent au début de l’automne pour partager leur passion au bord de la Moselle sur la bien nommée Route du Vin. Un évènement qui compte dans le calendrier national de la FLA puisque, cette année encore, il abritait également les championnats nationaux à la fois du semi mais également du 5 km.

Cela faisait des milliers de runners, tous de niveaux différents et tous engagés dans des courses différentes. Si ça ne posait pas de problème pour les cadors, la question fut tout autre pour monsieur et madame Tout-le-monde. D’ailleurs, les réactions négatives ont plu sur les réseaux sociaux. «C’était le bordel», «Organisation déplorable», «On veut toujours plus de monde pour faire plus d’argent», pouvait-on notamment lire en substance.

José Azevedo a tenu à prendre les devants : «Cela fait trois ans que j’organise la Route du Vin. Trois ans qu’on travaille avec la commune de Remich. Et trois ans qu’on cherche des solutions. L’an passé, il y avait 3 000 personnes et j’ai dit que la place Kons était trop petite pour accueillir tout le monde. J’ai même commencé à chercher une autre place à Schengen…»

Finalement, il se tourne à nouveau vers Remich : «Je leur ai dit : « Trouvez-moi une place« . Ils ont trouvé la place de la piscine. Tout de suite, j’ai répondu qu’on allait essayer mais que ça allait créer des bouchons.» Et ça n’a pas loupé.

José Azevedo met en avant un autre problème : l’intransigeance des autorités. Et notamment des Ponts et Chaussées : «C’est un championnat et le kilométrage doit être très précis. En partant de Remich en passant par Schengen puis Stadtbredimus avant de revenir sur Remich, il manquait 140 m. Pour les atteindre, il fallait qu’on bloque un croisement supplémentaire à Stadtbredimus. Le bourgmestre était d’accord. Mais pour les Ponts et Chaussées, car cela créerait une déviation importante.» Devant cette fin de non-recevoir, il fallait trouver une solution. Et la moins mauvaise a été de trouver ce gros hectomètre à l’arrivée, sur la place de la piscine. 

Les 140 m de la discorde

Cette place n’étant pas extensible, on a assisté à des scènes ubuesques puisque les coureurs arrivaient tous en même temps, se massaient derrière la ligne d’arrivée. Mais comme il n’y avait pas beaucoup de place, de nombreux n’ont pas pu terminer leur course, bloqués qu’ils étaient par la masse de coureurs déjà arrivés : «Ce n’est pas normal. Des gens se préparent, on leur a préparé un parcours rapide pour qu’ils puissent battre leur record personnel et ils ne le peuvent pas car il y avait trop de monde», regrette José Azevedo. Qui, en termes de performances et de records personnels, en connaît un rayon.

Autre problème, un croisement à Remich est fermé seulement jusqu’à midi. Ce qui oblige les organisateurs à enchaîner les départs, créant les conditions d’un chaos à l’arrivée : «On doit tout serrer. On aurait préféré lance le 5 km à 13 h, le 10 km à midi et garder le semi à 10 h 15 comme c’est le cas actuellement» Et d’ajouter : «J’avoue que je n’arrive pas à comprendre. Pour l’Ironman de Remich, tout est fermé pendant deux jours. D’un côté, on a le ministère de la Santé qui nous dit qu’on doit faire du sport. Et de l’autre, celui en charge des Ponts et Chaussées qui ne fait rien pour. Dimanche, on avait 200 personnes coincées à l’arrivée tellement il y avait de monde. C’est vraiment regrettable. Je tenais à m’excuser auprès de tout le monde mais également à dire que ce n’est pas de notre faute.»

Pour pouvoir organiser une course mythique, dont il a modifié le parcours en arrivant aux commandes, histoire de permettre au public de voir passer trois fois les coureurs, José Azevedo n’a, finalement, pas besoin de grand-chose : «On aurait vraiment besoin du croisement à Stadtbredimus pour aller chercher les 140 m qui manquent. Et si on pouvait voir avec la commune de Remich pour bloquer les routes un peu plus longtemps, par exemple à 15 h au lieu de midi, ça nous permettrait d’avoir une organisation parfaite. Et que tout le monde soit dans les meilleures conditions pour aller chercher une performance. Peu importe son niveau, qu’on soit un « petit«  ou un grand coureur. En tout cas, on ne peut pas continuer comme cela!»

Pour éviter le couac de cette année, l’organisateur, dès la course terminée, a adressé une lettre aux communes concernées et à la FLA pour trouver des solutions. Sera-t-il entendu ? Réponse dans un an, au bord de la Moselle. 

Un commentaire

  1. Andlibertyforall

    Tout mon soutien à José A., car se prendre le mur de la bêtise bureaucratique, qui ne cesse de grossir à vue d’oeil ici, quel qu’en soit l’échelon (local ou national), n’est jamais facile, surtout en se faisant « pourrir » de la sorte sur le terrain: il en faut du courage pr rester organisateur dans ces conditions!