CHAMPIONNATS DU MONDE À TOKYO Charel Grethen se prépare à revenir sur la terre de ses exploits passés. Le lieu idéal pour tirer sa révérence.
Comment allez vous ?
Charel Grethen : Très bien. Je suis à Yokohama depuis vendredi et tout se passe bien.
Pourquoi Yokohama et pourquoi si tôt ?
Parce que c’est tout près de Tokyo, à une quarantaine de minutes de l’hôtel. Je suis là avec le groupe d’On pour préparer les championnats du monde, m’ajuster avec le jetlag, m’habituer à la chaleur. On ne voulait pas rester trop longtemps à l’hôtel. Ici, c’est plus tranquille. Deux jours avant de partir, j’avais encore une compétition à Trèves le soir. Si on fait un protocole jetlag, normalement, il faut se coucher plus tôt et là ce n’était pas possible. Donc, le fait d’arriver longtemps à l’avance fait que ça ne devrait pas poser de problèmes pour la course.
Quel est votre état de forme en arrivant dans ces Mondiaux ?
À Trèves, je cours en 3’35“70, mon meilleur chrono depuis deux ans. C’était une course rapide. Malheureusement, j’étais un peu trop à l’arrière et j’ai raté le premier groupe. J’ai fait une course prudente, car les précédentes avaient été compliquées. J’ai couru plus défensif, mais j’ai terminé par un bon dernier tour. Ça me donne beaucoup de confiance pour Tokyo. Je savais que les trois semaines à Saint-Moritz m’avaient fait du bien et j’ai déjà pu le montrer à Trèves. J’espère pouvoir faire encore mieux ici.
Ici, c’est Tokyo. On imagine que c’est un endroit particulier pour vous ?
Bien sûr. C’est beaucoup d’émotions de revenir ici où j’ai vécu les meilleurs moments de ma carrière sportive. Revenir ici et conclure ma carrière ici, c’est forcément spécial pour moi. La saison n’a pas été facile jusqu’ici. Mais j’ai l’impression que la forme revient. Alors peut-être que Tokyo sera quelque chose de magique pour moi! En tout cas, je l’espère.
Ce sont seulement vos troisièmes championnats du monde en plein air. Lors des deux premiers, vous vous étiez qualifié pour les demi-finales. Est-ce que c’est possible de viser la passe de trois ?
C’est vrai que jusqu’à présent, j’ai toujours fait des perfs correctes aux championnats du monde. À Eugene (NDLR : en 2022) ça ne s’était pas très bien passé en demi-finale, mais à Budapest (en 2023), je termine septième et je rate d’un rien la finale, car les six premiers se qualifiaient. Cette saison, le niveau est vraiment fou sur 1 500 m et mon début de saison n’était pas top. Donc, ce serait déjà génial si je pouvais faire une demi-finale. Je sais que c’est un objectif dur à atteindre, mais c’est définitivement faisable. C’est l’objectif numéro un. Après, le chrono, c’est toujours un bonus sur un championnat. On ne se présente jamais à un championnat avec pour but de faire son meilleur temps. Mais si je fais une bonne place et un bon temps, ce sera déjà bien. Maintenant, on analysera tout ça après la compétition. Avec ce niveau extraordinaire, pas évident de dire ce que je peux viser. Beaucoup de monde va se battre pour une place en demi-finale. Je vais tout donner pour faire une bonne perf dimanche. Et on verra si j’aurai encore la chance de courir une autre fois.
Le temps est venu de faire autre chose
Vous venez de signer votre meilleur temps depuis deux ans. Dans ces conditions, pourquoi annoncer que vous arrêtez ?
C’est vrai que, niveau performance, je pense que je peux faire encore mieux que mes 3’35“ de Trèves. Je suis encore en bonne forme. J’ai vécu de très bons moments avec l’athlétisme, mais je sens que le temps est venu de faire autre chose. Quand je fais de l’athlé, je me donne à 100 %. Los Angeles, c’est encore loin. Trop loin. Je ne veux plus faire ça pendant encore trois ans. L’année dernière, je ne voulais pas que ça se termine sur une saison aussi ratée. Je n’ai pas eu beaucoup de blessures ces dernières années et je voulais pouvoir m’arrêter quand je le déciderais. Selon mes propres termes. Et pas quand j’aurais la flemme de courir. Je pars avec de très bons souvenirs. C’est cool de terminer à Tokyo.
Qu’est-ce que vous allez faire ?
Je travaille au ministère du Travail. J’étais à mi-temps et, à partir du mois d’octobre, je serai à plein temps.
Quid du sport ?
Je suis sûr que je vais être impliqué dans le sport par la suite. Dans quelle fonction, selon quel mode, je n’en sais rien, mais c’est sûr que j’ai envie de rendre à l’athlétisme et à mon club, le CSL, ce qu’ils m’ont donné. Maintenant c’est bien de prendre un peu de temps avant de revenir. Pas à plein temps, mais peut-être comme hobby ou en tant que volontaire.
Quel est votre état d’esprit ?
J’ai hâte d’être sur la ligne de départ. Demain (NDLR : aujourd’hui), je vais à l’hôtel à Tokyo pour rejoindre les autres coureurs luxembourgeois. Et après ma compétition, je vais rester jusqu’au 21 septembre. J’irai voir les autres disciplines et je vais en profiter pour visiter Tokyo. Je n’avais pas eu l’occasion de le faire en 2021.