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[Athlétisme] Mondiaux : un bilan contrasté


Charel Grethen a tenté le coup mais ça n’est pas passé pour la qualif en finale du 1500 m.  (Photos : afp)

CHAMPIONNATS DU MONDE À BUDAPEST Les Mondiaux sont terminés pour les Luxembourgeois. Avec des fortunes diverses pour les quatre athlètes grand-ducaux.

Grethen, aux portes de la finale

Charel Grethen n’avait pas vécu une très bonne saison jusqu’à présent. Avec seulement trois courses hormis les épreuves de championnat, le miler luxembourgeois se présentait à Budapest sans référence chronométrique réelle (il était le 100e meilleur performeur mondial de la saison). Mais avec de bonnes sensations à l’entraînement : «Je sais que je vaux bien mieux que mes 3’36″», confiait-il en arrivant en Hongrie. Et il l’a prouvé samedi avec une belle entrée en matière avec une quatrième place de sa série en pulvérisant son record de la saison, le portant à 3’34″32 : «Je suis très satisfait. Je me suis directement placé en deuxième place derrière Kipsang qui a imprimé une allure assez rapide. Sur la fin, j’étais un peu coincé à l’intérieur, mais je savais qu’en cas de besoin, je pouvais encore accélérer. L’objectif est atteint», expliquait-il juste après sa course.

Pour lui, l’objectif était de bien récupérer, car sa demi-finale était programmée moins de 24 heures plus tard. Engagé dans la seconde demi-finale, le Luxembourgeois savait qu’il devait garder le couloir n° 1 et faire le moins de chemin possible pour avoir une chance de jouer le coup afin d’aller chercher l’une des six places qualificatives pour la finale. Auteur d’une belle course, il a tenté le coup à fond, mais n’a rien pu faire dans la dernière ligne droite. Il termine finalement aux portes de la finale, avec une 7e place dans sa demi-finale. Mais même s’il ne passe pas, il reste la plus grande satisfaction grand-ducale de ces championnats du monde : «Je fais 7e d’une demi-finale où le champion du monde 2019 passe à la trappe ainsi que d’autres grands noms. J’ai donné tout ce que je pouvais. Je ne peux pas être déçu.» Sa saison n’est d’ailleurs pas encore terminée puisqu’il sera à Berlin début septembre. Avec l’intention de claquer un très gros chrono et, pourquoi pas, de se rapprocher des 3’33″50, le temps demandé pour s’offrir directement un billet pour Paris.

Van der Weken s’arrête en série

Patrizia Van der Weken n’a jamais trouvé son rythme dans sa course.

Patrizia Van der Weken a vécu une superbe saison. Sixième meilleure performeuse européenne de la saison (11″02), la sprinteuse ettelbruckoise a garni son palmarès en devenant, il y a deux semaines, la toute première championne du monde universitaire de l’histoire du Grand-Duché, du côté de Chengdu, en Chine. Ces universiades constituaient normalement le point d’orgue, le but principal de sa saison. Mais ses perfs à répétition lui ont ouvert les portes des championnats du monde. Pour la seconde fois après Eugene l’an passé, la jeune femme de 23 ans se retrouvait face à la crème de la crème planétaire. Mais ces championnats arrivent très tard pour Patrizia Van der Weken, dont le pic de forme était plutôt début juillet, quand, par exemple, elle a saisi sa première occasion pour valider son billet pour les JO de Paris.

Forcément fatiguée, elle avait malgré tout décidé d’honorer cette sélection pour la plus grande compétition de l’année. Malheureusement, même si, sur le papier, elle avait la possibilité de terminer à l’une des trois premières places, ce ne sera pas le cas. Après avoir effectué un mouvement un peu bizarre dans les starts, elle a néanmoins pu s’élancer. Pour une course qui est certainement l’une de ses plus mauvaises de la saison. Elle se classe 4e avec un temps de 11″38, l’un de ses plus mauvaises de la saison : «Elle n’a pas trouvé son placement habituel. La vitesse maximale n’est vraiment pas bonne. Elle était sur un cycle arrière. Ça ne pouvait pas être bon», constate son entraîneur Arnaud Starck. En même temps, ce n’est pas une surprise pour lui : «Je sentais qu’elle était sur la pente descendante. Tu ne peux pas avoir 100 % de réussite sur 4 mois. Ce n’est pas une machine.» Sentiment partagé par la principale intéressée : «Bien sûr que sur le coup, je suis un peu déçue. Ce n’est pas ce que je voulais faire. Maintenant, je ne peux pas faire des perfs à chaque sortie. La saison a été assez longue. Maintenant, place à du repos.»

Hoffmann reste sur sa faim

Vera Hoffmann disputait ses tout premiers championnats du monde outdoor chez les seniors. Et pour sa première, la mileuse luxembourgeoise avait hérité d’une série d’enfer sur le 1500 m. La compagne de Bob Bertemes a logiquement souffert. Et pu mesurer ce qui la séparait du top niveau mondial. Douzième en 4’09″76, elle se montrait plutôt déçue de sa performance : «Honnêtement, je suis un peu déçue. Non pas de la place ou du chrono, qui est quand même pas mal. Mais j’aurais espéré me sentir plus fraîche. Plus compétitive. Et ça n’était pas le cas.» Elle a en tout cas beaucoup appris : «C’est un championnat du monde. Une nouvelle situation pour moi. Durant toute la saison, je n’ai pas souvent été dans des courses où les coureurs étaient sur un autre niveau. Et c’est quelque chose d’encore plus spécial sur le dernier tour. Pour le moment, je n’ai pas cette expérience, je ne suis pas encore capable de rivaliser. Je me suis sentie très lente sur le dernier tour. Donc je ne suis pas très contente pour le moment. Maintenant, si je regarde objectivement, ce n’est pas mal. Je fais encore un chrono sous les 4’10 ». L’année dernière, j’aurais pleuré de joie pour un tel temps!» La récente vice-championne du monde universitaire de la distance veut garder le positif : «J’aurais espéré avoir un meilleur sentiment en courant, maintenant ça reste une très bonne expérience.» Sa saison n’est pas encore terminée. En effet, elle participera encore à 2 miles sur route, le 3 septembre à Düsseldorf et le 10 à New York.

Triple échec pour Bertemes, terriblement frustré

Bob Bertemes rêvait forcément d’adieux aux Mondiaux bien différents.

Bob Bertemes avait annoncé que ces championnats du monde seraient ces derniers. Le trentenaire espérait conclure en beauté une saison estivale mitigée après un superbe hiver. Malheureusement, la compétition s’arrêtera prématurément pour le colosse de Mannheim, qui a ressenti une douleur au mollet, un mal qui l’avait privé de meeting de Diamond League en Suisse il y a quelques semaines : «Sur le dernier essai à l’échauffement, j’ai un peu glissé. Mais j’ai quand même fait mon premier essai, et là, crampe directe. À partir de ce moment, c’était très compliqué. J’ai essayé de relâcher le mollet pour, quand même tourner mais ça n’a pas aidé.» Auteur d’un triple zéro, il se montre dépité : «C’est vraiment frustrant. Je vais rentrer, repasser chez le docteur. Prendre du repos. Partir en vacances. Et on repartira pour une nouvelle saison. C’est la vie.» Il espère achever sa superbe carrière d’ici un an, du côté de Paris.