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[Athlétisme] Jours J pour Paris !


CHAMPIONNATS NATIONAUX À L’INS, CE WEEK-END Les quatre derniers prétendants à la qualif pour Paris abattent leur toute dernière carte à domicile.

Le programme

Aujourd’hui (à partir de 19 h 30) : 400 m haies, 3 000 m steeple

Demain (à partir de 16 h 15) : 100 et 200 m, 800 m, 5 000 m, poids, disque, triple, hauteur M

Dimanche (à partir de 16 h 30) : 100 et 110 m haies, 400 m, 1 500 m, perche, javelot, marteau, hauteur D

Peut-être que jamais des championnats nationaux n’auront été aussi cruciaux. Au-delà de la seule suprématie nationale, ceux de cette année revêtent forcément une importance capitale : c’est la toute dernière possibilité pour certains de se qualifier pour les Jeux de Paris!

Pour rappel, en athlétisme, contrairement à la natation par exemple, il y a deux moyens de se qualifier : soit directement en réalisant des minima très élevés, soit en cumulant suffisamment de points pour faire partie du quota d’engagés sur chaque discipline durant une période donnée (1er juillet 2023-30 juin 2024).

À l’heure actuelle, côté luxembourgeois, ils sont deux à avoir réalisé ces minima : Patrizia Van der Weken, qui s’est qualifié dès le deuxième jour de la période de qualification en courant le 100 m en 11“05 (pour 11“07 demandés) à La-Chaux-de-Fonds. Et Bob Bertemes, qui a projeté son poids à 21,71 m (minima à 21,50 m), dès sa première sortie de la saison, au CMCM à la Coque.

On est donc assuré d’avoir au moins deux athlètes luxembourgeois au Stade de France, qui a inauguré cette semaine sa magnifique piste violette. Deux… mais peut-être plus.

En effet, ils sont encore quatre à avoir une chance, grande, petite ou minime, pour aller chercher le graal. Et les championnats sont une occasion unique puisqu’une victoire apporte 100 pts, soit autant qu’un succès en meeting silver.

On comprend mieux l’importance de ce rendez-vous. Revue de détail des forces en présence.

Charline Mathias – Sur le fil du rasoir

Avec elle, on peut parler de retour du phœnix. Douée en diable, mais perturbée par des blessures à répétition, Charline Mathias n’a pas eu la carrière que son talent aurait mérité.

Mais à désormais 32 ans, la spécialiste du 800 m semble en avoir enfin terminé de ses pépins physiques qui lui ont gâché la vie. Et elle n’a jamais été aussi forte. Elle l’a démontré en terminant son hiver en explosant son record national indoor de près de deux secondes. Et à ce moment, quand elle annonce que l’objectif, c’est Paris, cela paraît bien ambitieux.

Mais la jeune femme ajoute les actes aux paroles lors d’une saison estivale où elle multiplie les courses en moins de 2’02«  et même en moins de 2’01«  en améliorant deux fois sa deuxième meilleure performance en carrière, avec, en demi-finale des championnats d’Europe, un chrono de 2’00« 78, à quelques dixièmes de son record national (2’00« 35 en… 2018).

Encore très solide à sa dernière sortie, 2ᵉ d’un meeting silver en Pologne en 2’01« 29, elle a la malchance d’être dans une discipline extrêmement relevée où 35 jeunes femmes ont déjà couru les minima (1’59« 30).

Elles seront 48 à Paris, mais les trois dernières places seront réservées pour les places d’universalité. Actuellement, Charline Mathias est 47ᵉ. Il lui faudra absolument profiter des championnats nationaux pour grimper de quelques places. Et s’offrir de nouveaux JO après ceux de Rio, en 2016.

Ruben Querinjean – Rien à perdre

Personne ne l’avait vu venir. Et pourtant, après des mois et des mois de problèmes physiques à répétition, Ruben Querinjean est de retour. Et celui qui s’est révélé au grand public en décrochant la médaille de bronze sur les championnats d’Europe U23 de cross, a démontré sa polyvalence en brillant sur… 3 000 m steeple.

Alors que, de son propre aveu, il a encore énormément de lacunes sur le plan technique, notamment dans le franchissement des haies, le Malmédien a réussi le tour de force de décrocher en toute dernière minute sa place pour les championnats d’Europe de Rome.

Et même s’il ne s’était pas qualifié pour la finale, il avait été dans le coup jusqu’à 200 m de la ligne d’arrivée. L’appétit venant en mangeant, il ne s’interdisait pas le droit de rêver à Paris. Et même si la tâche sera très compliquée (il est actuellement 51e alors qu’ils seront 36 qualifiés), il a montré qu’il était en forme.

Avant Rome, il avait pulvérisé le record national, le portant à 8’25« 81, à seulement 81 centièmes de la qualif pour les Europe. Et lors de sa dernière sortie, il a encore abaissé sa marque à Liège, quand il a terminé troisième du meeting en 8’22« 85.

Dès ce soir, il jettera toutes ses forces dans la bataille pour tenter d’aller faire encore une fois mentir tous les pronostics. Et avec lui, tout est possible !

Charel Grethen – En grand danger

Pour tout le monde, la présence de Charel Grethen à ses troisièmes JO était une évidence. Bien sûr, personne ne voyait comment le finaliste olympique de Tokyo pouvait ne pas se qualifier pour Paris.

Mais au fil des mois, cette assurance s’est muée en doute. Puis en crainte. Car plus la deadline se rapprochait et plus le miler luxembourgeois chutait dans le ranking. À tel point qu’avant ces championnats nationaux, il occupe tout simplement le 45e et dernier spot.

En clair, il est vraiment sur la corde raide. La faute à une saison 2024 très décevante, avec un hiver peu convaincant où il a décidé de zapper les championnats du monde de Glasgow pour mieux préparer la saison estivale. Et un été où, à l’heure actuelle, il n’a pas pu donner la pleine mesure de son talent, à cause d’un parasite attrapé lors de sa toute première sortie, la Diamond League de Marrakech.

Sa course à Bruxelles, la seule sous les 3’40″ (3’37″43) avait été porteuse d’espoir. Mais sa dernière sortie, à Madrid, s’était soldée par une nouvelle contre-performance avec une dernière place en 3’41″04 : «À 1 100 m, j’étais 4e et je me sentais encore bien. Mais à 250 m de l’arrivée, j’ai eu un petit accrochage et j’ai perdu mon rythme. J’espérais faire mieux.»

Dimanche soir, il jouera son va-tout. Avec le support de la wavelight et d’un lièvre professionnel mais sans véritable concurrence, il espère réussir sa meilleure course de la saison. Ce n’est qu’à ce prix qu’il pourra valider son troisième billet olympique consécutif.

Vera Hoffmann – Elle peut y croire

La mileuse luxembourgeoise a vécu une saison contrastée. Un hiver gâché par un virus attrapé dès sa première sortie en Ouzbékistan qui l’a empêchée d’être à son meilleur niveau. Mais un été où la jeune femme a retrouvé toutes ses sensations et multiplié les bonnes courses, avec pratiquement que des courses en moins de 4’10″.

Après avoir échoué de peu à se qualifier pour une demi-finale européenne à Rome, elle a effectué une dernière sortie plus que prometteuse en Pologne où elle a retranché plus d’une seconde à son précédent record national (4’05″92 contre 4’06″94 l’an passé). Dimanche soir, elle devra absolument réaliser une performance de très haut niveau pour s’offrir un billet pour Paris.

À l’heure actuelle, elle est dans le bon wagon. Mais d’extrême justesse (43/45). Si elle ne veut pas dépendre des résultats de ses rivales, elle sait ce qu’il lui reste à faire. Au vu de sa forme, elle a toutes les cartes en main. Et compte sur le soutien de tous les fans : «Ces championnats, ça va être quelque chose de spécial. Il faut que tout le monde vienne nous encourager», confiait-elle il y a quelques jours.  À elle de jouer !

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