CHAMPIONNATS NATIONAUX, À L’INS Tous les meilleurs athlètes luxembourgeois seront présents au rendez-vous.

Patrizia Van der Weken, Vera Bertemes-Hoffmann, Fanny Arendt, Victoria Rausch, Ruben Querinjean, Charel Grethen… n’en jetez plus! Tous seront présents ce week-end à l’occasion des championnats nationaux. Un rendez-vous à ne rater sous aucun prétexte… même s’il risque d’être un peu gâché par la météo.

C’est d’ailleurs pour cette raison que Patrizia Van der Weken a changé ses plans : «Initialement, on avait prévu de courir correctement et de faire un chrono. Mais ce n’est pas possible vu les conditions météo, de vent et la température. Ce sera plus une compétition d’entraînement pour préparer la suite. On va faire attention à quelques aspects techniques plutôt qu’au chrono. Si on a 2 m de vent de face, ça ne sert pas à grand-chose», explique la jeune femme, dont la dernière sortie remonte au meeting d’Heusden-Zolder où elle avait couru 11« 07 avec un vent bien trop favorable (+3,2 m/s).

Elle se réjouit tout de même de retrouver le public luxembourgeois : «Il y aura du monde qui va venir regarder. Ça devrait faire plaisir aux jeunes de voir les meilleurs Luxembourgeois courir à la maison. C’est cool!»

Son entraîneur, Arnaud Starck, confirme : «On avait prévu de faire une perf si les conditions étaient favorables. Et ce ne sera pas le cas. On annonce de la pluie, du vent de face, 18 degrés ressentis, 15 avec le vent du nord, bref, ce sera très défavorable. C’est pour cela qu’on a continué la semaine d’entraînement classique. Patrizia fera le 100 m. Pour le 200 m, ce n’est pas encore certain et le relais sous forme de séance. Elle a un gros programme par la suite, c’est pour cela qu’on a décidé de faire un bon bloc à l’entraînement et qu’elle n’était pas à Schifflange. Donc ce week-end, on n’a pas d’ambition en termes de chrono. Mais juste bien travailler, pas de blessure et une grosse période juste après.»

Patrizia Van der Weken sera loin d’être la seule star présente. Chez les dames, on retrouvera bien sûr en action Vera Bertemes-Hoffmann. Auteure d’une superbe saison, la mileuse, qui a amélioré ces dernières semaines les records nationaux du 1 500 m (4’05« 58 à Poznan le 5 juillet) et du 3 000 m (8’48« 84 à Marseille le 13 juillet) s’alignera sur le 1 500 m samedi et le 5 000 m le lendemain : «Je veux gagner le 1 500 m. Et sur le 5 000, j’espère aller vite», indiquait-elle en début de semaine. De là à faire tomber le vieux record national de Danièle Kaber (15’42« 38 en 1986)? Réponse dimanche… avec toujours la fameuse question de la météo.

Autre jeune femme en pleine forme, Fanny Arendt sera également au rendez-vous. Après une sublime saison américaine, la jeune femme, qui vient de terminer quatrième des Universiades en Allemagne, a décidé de tenter le doublé 400-800 m : «Je vise le titre dans les deux courses. Ce n’est que la semaine dernière que j’ai décidé de faire aussi le 400 m. Je vais courir pour défendre mon titre. Ce serait la première fois pour moi», indique l’étudiante de Texas Tech, qui, hormis l’an passé, n’avait plus participé aux championnats depuis… 2019. Pour elle, la course principale reste le 800 m, distance sur laquelle elle est devenue la deuxième meilleure performeuse luxembourgeoise de tous les temps avec un record personnel en 2’00« 91. Devant elle? Charline Mathias et ses 2’00« 13. Dont elle se rapproche à grands pas.

À suivre également la performance de Victoria Rausch. De retour d’une horrible blessure qui l’a écartée des pistes pendant de très longs mois l’an passé, la hurdleuse est de retour à son meilleur niveau. Après avoir d’abord échoué à un centième de son ancien record national (13« 25 contre 13« 24 à Oordegem), l’avoir battu d’un centième à Maribor (13« 23) avant de confirmer lors de ses deux sorties suivantes (13« 24 à Liège et 13« 27 à Heusden-Zolder), elle avait mis une vraie claque à sa marque à Schifflange, pour établir son record national à 13« 09. C’est donc en pleine forme que la sportive d’élite de l’armée luxembourgeoise aborde ce rendez-vous qu’elle ne rate pour rien au monde.

Chez les messieurs, on attend avec impatience Charel Grethen. Après une saison 2024 à remiser au placard, où il avait échoué à se qualifier pour les JO de Paris, le mileur luxembourgeois doit lutter à chaque sortie pour tenter d’accrocher son billet pour les championnats du monde de Tokyo, au mois de septembre. Comme la perspective de passer par la norme (3’33« 00, soit 5 dixièmes plus vite que celle demandée pour Paris) semble hors de portée, le salut ne peut passer que par le world ranking. Et on sait que les championnats nationaux sont l’occasion de prendre beaucoup de points. Actuellement aux portes d’une qualification via le WR (seuls deux athlètes sont devant lui), il sait qu’une grosse perf pourrait le rapprocher de cet objectif.

C’est ainsi qu’il a mis les moyens : une wavelight qui devrait mettre le peloton sur les bases de 2’24« 50 au kilomètre, le Slovène Zan Rudolf pour faire le lièvre et surtout la présence de Ruben Querinjean! Si le steepleur est déjà qualifié pour Tokyo et qu’il vient de remporter le titre de champion du monde universitaire, il a proposé son aide à Charel Grethen pour tenter de l’aider à décrocher aussi son billet pour Tokyo. «Il m’en a parlé quand on était à Liège (NDLR : où Querinjean avait gagné le 1 500 m avec un record personnel à la clef 3’34« 92 alors que Grethen, sixième, avait établi son season best en 3’36« 62). Je suis ravi qu’il m’aide.»

On peut donc s’attendre à une course très rapide, dans laquelle Ruben Querinjean pourrait servir de lièvre de luxe au profit de Charel Grethen. Qui devra s’employer et aller chercher la victoire pour que l’opération soit rentable. En effet, le vainqueur empoche 100 pts, soit l’équivalent d’une victoire en meeting silver : «Si je gagne avec un temps proche de mon season best, ça devrait le faire pour Tokyo», indique Grethen, qui aura une dernière chance d’abaisser son chrono la semaine prochaine, en Pologne.