[Athlétisme] Grethen fait presque le plein

MEETING ATHLÉLOR, SAMEDI À METZ Record national (7’43″00), minima pour les championnats d’Europe d’Istanbul, il ne manquait que la victoire à Charel Grethen pour que sa rentrée soit parfaite.

Une course intelligente, une foulée rassurante et un super chrono : Charel Grethen a réussi sa rentrée! Pour ses débuts cet hiver, le miler luxembourgeois avait choisi de s’aligner sur le 3 000 m du joli meeting de Metz. Qui proposait une technologie révolutionnaire avec des lumières de différentes couleurs qui permettaient aux athlètes de connaître, par exemple, le temps requis pour se qualifier pour les championnats d’Europe indoor. Samedi, il fallait donc suivre les lumières rouges. Et c’est ce que Charel Grethen s’est évertué à faire. Auteur d’un début de course prudent, il reste sagement dans le paquet avant d’accélérer progressivement la cadence et de remonter un à un ses adversaires. Un peu trop rapidement d’ailleurs, à son goût : «J’ai accéléré un peu trop tôt, d’abord à 1 000 m puis à 400 m. Et j’ai craqué dans les 150 derniers mètres.»

Effectivement, on verra le Luxembourgeois passer même en tête en attaquant le dernier tour avant de se faire déposer dans la ligne opposée par le local Yann Schrub, qui va chercher la victoire avec un nouveau record personnel à la clef (7’40« 54) ainsi que par Bastien Augusto (2^e en 7’42« 10) et le Belge John Heymans (3^e en 7’42« 55). L’élève de Camille Schmit se classera quatrième. Mais ce qui l’importait n’était pas la place : «J’avais deux objectifs. Le premier, battre mon record national (NDLR : (7’48« 19) et le deuxième, réaliser la norme pour Istanbul (NDLR : 7’44“00). J’étais vraiment concentré pour pousser le rythme pour faire la norme, sans quoi je pense que j’aurais pu me battre pour aller chercher l’une des deux premières places. Mais l’objectif est atteint. Je suis très content de m’être bien rattrapé dans les 100 derniers mètres, sans quoi je ne suis pas sûr que j’aurais fait la norme. C’est aussi pour ça qu’on s’entraîne.» En effet, avec un temps de 7’43« 00, il valide son billet pour Istanbul, sur une distance qui n’est pas sa préférée.

De quoi le rendre optimiste pour la suite des évènements. Dès mercredi, il se retrouvera au départ du 1 500 m de Liévin face à la crème de la crème mondiale et notamment le Norvégien Jakob Ingebrigtsen, qui avait battu le record du monde au même endroit l’an passé : «Je crois que je suis en très bonne forme. Je ne pense pas que l’an passé, j’aurais pu courir aussi vite. À Liévin, l’objectif c’est de battre mon record national (NDLR : 3’37″38). Ce serait un bon truc. Je suis sûr que ce sera une course rapide.» Pour rappel, ce record national, en deça des minima demandés (3’37« 40) a été réalisé à Birmingham l’an passé, un jour avant le début officiel de la période de qualification. Et quand bien même il ne parviendrait pas à claquer un tel chrono, sa position au World Ranking ne laisse aucun doute sur sa participation à son épreuve de prédilection à Istanbul. Du coup, il a pris une décision : «Je vais m’aligner sur les deux courses en Turquie. Le programme est fait de telle manière à ce que ce soit possible. Ce sera une belle expérience de faire deux distances en grand championnat.»

Charel Grethen n’est pas le seul Luxembourgeois reparti avec le sourire de l’Anneau de Metz. Loin de là. Sur la course B du 3 000 m, on a ainsi vu Bob Bertemes et Gil Weicherding en action. Le premier a sorti une course très solide qu’il achève au pied du podium, avec un nouveau record personnel 8’08« 45 : «Je suis content. Je bats mon record fait au CMCM de près de quatre secondes. Je m’étais fixé comme objectif de passer sous les 8’10« . J’avais un bon sentiment et j’ai bien terminé», se réjouit le demi-fondeur qui n’a pas encore décidé s’il s’alignerait sur 1 500 m ou 3 000 m la semaine prochaine aux championnats.

Dans la même course, Gil Weicherding se classe lui 11^e en 8’21« 47. Après avoir fait l’essentiel de la course en dernière position, il a ramassé les morts dans les derniers tours : «J’améliore mon record personnel, réalisé ici l’an passé, de plus de trois secondes. C’était le premier but. Le deuxième, c’était de passer sous les 8’20« . Je ne peux pas dire que je suis déçu, mais j’espérais aller un peu plus vite», confie le jeune Diekirchois.

Plus tôt dans la journée, son grand frère Charel avait lui pris part à la course C, toujours sur 3 000 m. Constamment à la lutte aux avant-postes, il termine troisième en 8’27« 76, pulvérisant de près de 20 secondes son record personnel : «C’est super. Je voulais courir en moins de 8’36« 5 pour entrer dans le cadre fédéral. Tout ce qui était en dessous, c’est du bonus.» Dans la même course, le vétéran Jimmy Keiffer signe également un personal best en 8’32« 77, synonyme de cinquième place. Avec, pour lui aussi, la fameuse norme fédérale : «Je n’ai pas réussi à suivre le rythme de Charel, alors je me suis basé sur les athlètes qui étaient juste devant moi. Il a fallu travailler. Je fais à peu près ce que j’avais prévu. C’est ma deuxième saison après 12 ans d’arrêt. Je suis satisfait.»

En début de programme, on a aussi pu voir à l’œuvre un certain Victor Henz, qui se classe deuxième du 800 m D avec un chrono de 1’56« 57. Qui ne le satisfait pas : «C’est mon deuxième meilleur chrono, mais je visais le record national cadets de David Fiegen (NDLR : 1’54“19). J’aurai encore une chance la semaine prochaine à la Coque», indique le jeune frère de Vivien. Qui rêve lui aussi d’aller faire ses études aux États-Unis. Dans la même course, juste derrière, on retrouve un Nicolas Rauchs qui améliore également son record personnel (1’57« 52 contre 1’57« 59) : «C’est parti très vite, je n’ai pas réussi à suivre le tempo. Je voulais courir en 1’56« .»