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[Athlétisme] Championnats nationaux : Bertemes s’est fâché


Bob Bertemes a montré à tout le monde qu’il fallait encore compter sur lui. (photos Luis Mangorrinha)

En grande forme cet hiver, Bob Bertemes a pulvérisé son record national. Et s’est emparé de la meilleure perf européenne de la saison (21,93 m).

«C’est comme ça. Avec la rotation, si tu as un bon lancer, ça peut aller très loin!» À l’écouter, ça en serait presque facile. Et pourtant, Bob Bertemes a réalisé un immense exploit, dimanche à l’occasion des championnats nationaux à la Coque. Toujours à l’aise à la maison, le colosse de Mannheim, qui avait déjà amélioré son record national pour le porter à 21,06 m il y a deux semaines, espérait aller encore plus loin. Dans son viseur : les 21,20 m demandés pour se qualifier directement pour les championnats d’Europe d’Istanbul, dans une dizaine de jours.

Après deux essais mordus, il assure la victoire avec un jet à 20,71 m. Bien. Mais pas assez pour le lanceur de poids. Qui, lors de son sixième et dernier essai, envoie son poids fracasser les limites d’une aire un peu trop courte pour lui. En un jet, mesuré à 21,93 m, il vient de pulvériser son ancienne meilleure marque, de valider directement son billet pour les championnats d’Europe. Et d’envoyer un message à toute l’Europe en effaçant les 21,69 m du Tchèque Tomas Stanek, qui constituaient la meilleure performance européenne de la saison. De quoi, forcément, faire du Luxembourgeois un potentiel candidat à une médaille en Turquie ?

Le principal intéressé tempère tout de suite : «Je connais un mec qui avait lancé 22 m en 2019 et qui n’avait pas passé les qualifs aux championnats du monde», rappelle-t-il, évoquant les mondiaux de Doha. On l’aura compris, Bob Bertemes ne va pas commencer à se croire plus beau qu’il ne l’est. Évidemment présent sur place, son entraîneur Khalid Alqawati a été impressionné par son poulain : «Honnêtement, il m’a surpris. Je savais qu’il pouvait lancer loin. Peut-être 21,60 m. Mais pas 21,90 m. Mais actuellement, sa technique est très au point. Il a une très bonne technique», se réjouit le technicien. Place à la récupération, au travail psychologique avec son entraîneur mental Frank Muller pour aborder dans les meilleures conditions une compétition où tout est possible.

Hoffmann triple la mise

Vera Hoffmann a fait un entraînement plus plus et est repartie avec trois titres.

Vera Hoffmann est incontestablement la meilleure athlète luxembourgeoise de cet hiver. Après avoir battu deux fois le record national du 1 500 m et s’être emparée de celui du mile, l’athlète du Celtic avait un programme plus que chargé pour ces championnats. En effet, elle a décidé de tripler 800-1500-3000 m : «J’ai vu qu’avec les horaires, c’était jouable de faire les trois distances.» Et d’entrée, elle signe un superbe 800 m bouclé en 206« 38, à seulement 38 centièmes de son record personnel : «Je n’avais fait que des 1500 m cet hiver et je voulais vraiment faire un 800 m. Même si j’étais seule, je voulais aller vite. Je suis allée à fond. J’aurais aimé aller encore un peu plus vite, mais c’est bien. Les 200 derniers mètres étaient durs, mais je suis contente», explique-t-elle.

Une fois le titre du 800 m en poche, elle pouvait dérouler sur le 1500 m (449« 66) et le 3 000 m (1017« 98) : «Sur les deux autres courses, je voulais seulement l’emporter. Je suis quand même une coureuse de 1 500 m et je ne voulais pas laisser le titre à quelqu’un d’autre.» Avec son hiver flamboyant s’est rapidement posée la question des championnats d’Europe d’Istanbul : «Avec Bob (NDLR : Bertemes, son coach et compagnon) la semaine dernière, on a tout regardé, tout étudié. Je me suis dit que je ne regarderai plus jusqu’aux championnats et finalement, j’ai regardé tous les jours.»

En effet, elle était 28e avant les championnats alors qu’elles sont 27 à aller en Turquie. Mais aux dernières nouvelles, la voilà désormais 27e en attendant d’éventuels désistements probables, car contrairement aux hommes, les femmes auront du mal à doubler 1 500 m et 3 000 m en raison de la programmation. On peut donc pratiquement affirmer que Vera Hoffmann sera bien à Istanbul !

Rausch, ça devrait passer

Toute la détermination de Victoria Rausch, avec Istanbul dans le viseur.

Victoria Rausch a bouclé sa quête pour Istanbul avec deux victoires sur le 60 m haies. Après une série avalée en 8« 27, elle ira encore un peu plus vite en finale (8« 23). Insuffisant pour lui permettre de prendre des points dans le fameux Road to Istanbul, où la sportive d’élite de l’armée luxembourgeoise figurait au 31e rang sur 32 participantes avant ces championnats.

Sitôt sa course terminée, on a vu la hurdleuse regarder fébrilement son smartphone : «J’ai cherché tous les championnats. Pour l’instant, c’est bon», indiquait-elle en compulsant des dizaines de pages web auxquelles correspondait à chaque fois un championnat. Et les dernières nouvelles sont plutôt bonnes, comme le confirme Arnaud Starck, son entraîneur : «Des athlètes se sont retirées. Désormais Victoria est 28e sur 32. Donc ça devrait être bon !»

Grethen satisfait

Charel Grethen, déjà qualifié pour Istanbul, avait choisi de s’aligner sur le 800 m. Et à l’instar de Vera Hoffmann, partie dès les premiers mètres pour réaliser un cavalier seul, le miler luxembourgeois s’est rapidement retrouvé seul contre le chrono. Il remporte sa course sans trembler en 149« 93 : «Le plan était de courir en 150« , donc c’est parfait. L’idée n’était pas d’aller chercher le record national (NDLR : 147« 44 par David Fiegen) mais d’être présent, de prendre le titre et d’exécuter le plan. C’était un bon entraînement de vitesse pour préparer Madrid.» En effet, avant de s’envoler pour la Turquie, on le retrouvera mercredi à Madrid pour un 1 500 m où il espère battre son record national.

Van der Weken fait le job

Déjà qualifiée pour Istanbul depuis belle lurette, Patrizia Van der Weken se présentait aux championnats pour effectuer un dernier test avant le championnat d’Europe. Elle repart avec le titre sur le 60 m (7« 34 en série, 7« 31 en finale) et sur le 200 m (24« 37) : «Je ne suis pas complètement satisfaite. 7« 31, c’est pas mal. Techniquement, pour une fois, c’est bien. Après, il me manquait un peu la vitesse, il y a moyen de faire mieux. Il reste presque deux semaines, on va travailler une semaine, on va relâcher et je pense que ça va bien se passer à Istanbul.»

Bertemes fait le plein

Bob Bertemes n’avait pas un programme aussi chargé que sa chère et tendre, mais il a tout de même doublé 1 500 m et 3 000 m. Deux distances où il va s’imposer en respectivement 403″86 et 856″53.