Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Comme on pouvait s’y attendre, les ténors ont brillé. Avec, en prime, un record national pour Victoria Rausch !
Rausch s’offre un joli cadeau
La hurdleuse avait jusque-là réussi une très belle saison, en s’emparant notamment du vieux record de Véronique Linster, pour un petit centième, le 2 juin dernier en Autriche. Mais elle restait sur une contre-performance lors de sa dernière sortie, du côté de Genève il y a 15 jours : «Je ne sais pas quoi dire. Ce n’était pas mon jour, c’est tout», confiait-elle un brin dépitée. Il faut dire qu’elle avait enchaîné les courses et qu’elle avait peut-être besoin d’un break.
Dimanche, malgré une concurrence inexistante (elles étaient seulement trois au départ), la patronne des haies a frappé très fort : en 13« 24, avec un vent très faible (+0,4 m/s), elle pulvérise son propre record national. Un très joli cadeau d’anniversaire pour celle qui a fêté, hier, ses 26 ans : «Honnêtement, je ne m’attendais pas à un tel chrono. C’était vraiment une course propre mais je ne pensais pas qu’en courant « seule« , je puisse courir un temps pareil!» Et une très bonne opération, puisque les points pour le world ranking sont maximisés lors des championnats nationaux.
Comme elle était déjà aux portes des championnats d’Europe de Munich (classée 37e alors que 36 iront en Allemagne), cette performance devrait lui permettre de faire un pas supplémentaire dans la bonne direction. Il reste encore pile un mois de compétition avant que le ranking ne soit comptabilisé. Elle tentera de confirmer sa bonne forme dès mercredi, à Liège, où elle est sur liste d’attente.
Van der Weken a tout fait
Patrizia Van der Weken n’a rien à se reprocher : «J’ai fait tout ce qu’il fallait. Maintenant, il faut attendre de voir ce que les autres feront à leurs championnats.» La meilleure sprinteuse du pays a, bien sûr, largement dominé son sujet à Schifflange. Malheureusement, le chrono n’était pas vraiment au rendez-vous puisqu’elle se «contente» en finale de 11« 59. Il faut dire qu’elle n’a pas été avantagée par un vent très défavorable (-2,6 m/s) : «J’ai fait deux très bonnes courses mais malheureusement, le vent n’était pas de notre côté. C’est dommage.»
Arnaud Starck, son entraîneur, regrettait qu’on n’ait pas tout mis en place pour permettre à son athlète de briller : «Dans tous les pays du monde on peut courir un 100 m dans un sens ou dans l’autre et quand elle arrive à son championnat national, je trouve dommage qu’on ne mette pas l’athlète dans les meilleures conditions.»
Malgré tout, cela devrait tout de même passer pour l’Ettelbruckoise, qui devrait être définitivement fixée dans les deux jours qui viennent. En attendant, elle s’alignera mercredi à Liège puis le week-end prochain à la Chaux-de-Fonds, l’un de ses meetings préférés, avant de s’envoler à destination de San Francisco pour préparer les Mondiaux.
Bertemes se rassure
Même s’il a décidé de faire l’impasse pour les Mondiaux, pour lesquels il était pourtant qualifié, Bob Bertemes avait besoin d’une bonne compétition pour repartir avec certains repères en vue des championnats d’Europe de Munich. Souvent très à l’aise à la maison malgré le manque de concurrence, le colosse de Mannheim s’est quelque peu rassuré en signant sa meilleure performance de l’année 2022.
Il aura deux essais comptabilisés : le premier à 20,52 m, soit son meilleur jet en extérieur cette année. Et le second à 20,94 m. De quoi lui redonner le sourire : «On sent qu’on est sur le bon chemin. Bon, j’ai raté quatre essais, il y a des trucs à régler. Mais la forme est là.» Pas de quoi lui faire regretter pour autant de zapper Eugene : «Je suis sûr à 100 % de mon choix. Là, je ne suis même pas à 21 m. Pour exister, il faudrait au moins lancer à 21,50 m. Je préfère me préparer pour Munich et faire un bon résultat là-bas», confie l’athlète qui apprécie particulièrement Schifflange : «J’adore lancer ici.» Et pas seulement le poids.
En effet, il a évidemment également remporté le concours du disque. Avec un meilleur jet à 59,19 m, pas très loin de son record national (61,06 m) : «Du coup, ça m’a redonné envie de lancer le disque. J’étais tellement proche des 60 m qu’on va refaire une compète, pour essayer de les atteindre à nouveau.»
Henz a manqué de souffle
En l’absence de Charel Grethen, parti préparer les Mondiaux à Saint-Moritz puis au Colorado, Vivien Henz était forcément le grand favori pour le titre sur 1 500 m. La pépite luxembourgeoise de 17 ans espérait passer sous les 3’40« et emmagasiner un peu de confiance avant de prendre, d’ici un mois, la direction de Cali, où se déroulent les championnats du monde juniors, son grand objectif de la saison. Si la victoire était bien au rendez-vous, le chrono (3’43« 72) n’est pas à la hauteur de ses attentes.
Il y a une explication médicale à cela : «J’ai eu une crise d’asthme dans les 300 derniers mètres. Je suis dégoûté.» En effet, depuis le mois de février, Vivien Henz suit un traitement contre l’asthme. Un problème qui pourrait être une des suites du covid : «C’est ce que dit le pneumologue.» C’est bien possible puisque le nageur Max Mannes, qui a également subi un covid assez prononcé, doit également désormais utiliser plusieurs fois par jour des sprays comme le font les asthmatiques. Dans ces conditions, compliqué d’aller chercher un chrono : «Je prends un traitement mais depuis que je suis rentré de Malte, il y a deux semaines, j’ai l’impression qu’il ne marche plus.»
Et de revenir sur sa course : «Je pars en 1’58« . Dès le deuxième tour, je ralentis déjà car courir seul n’est pas évident. À 200 m de l’arrivée, je suis à 3’13« et je pense pouvoir accélérer. Mais à ce moment, boom, plus rien ne rentre dans les poumons. Je me crispe et je tape le mur lactique direct.» Pas forcément rassurant pour la suite : «Ça m’inquiète un peu. Il faut que je règle ça avant Cali.»
Mais encore…
Charline Mathias a signé un retour victorieux à la compétition en déroulant sur le 800 m en 2’10« 72 avant de faire le lièvre, le lendemain, sur le 1 500 m, remporté par une Vera Hoffmann complètement isolée en 4’19« 32. Sur les haies, François Grailet, sans concurrence, s’impose avec un bon chrono (13« 98).
Le vendredi, Ruben Querinjean avait décroché, sans surprise le titre national sur le 3 000 m steeple malgré quelques péripéties : «J’ai couru tout seul. Avant la course, j’avais une petite douleur et donc une grande appréhension pour ce steeple. C’était un peu compliqué mentalement, car j’avais mon dernier examen le vendredi matin. La course s’est bien passée jusqu’au dernier 1 000 m, où c’est devenu dur. Et surtout la dernière barrière que je prends dans le genou. Je tombe, mais ça ne m’a pas trop ralenti», évoque-t-il, après 8’48« 30 d’effort.
Sur le sprint masculin, Pol Bidaine, vainqueur du 100 et du 200 m, reste le patron. Sur cette même distance, Anaïs Bauer signe quant à elle son record de la saison avec un très bon 24« 67. Dans les lancers, à signaler la bonne victoire de Noémie Pleimling qui réalise son meilleur jet de la saison au javelot avec 50,74 m.
