Le triathlète luxembourgeois a annoncé qu’il rejoignait un groupe d’entraînement au Portugal pour plusieurs années. Il est parti… ce vendredi matin ! Avec pour objectif, bien sûr, de voir Tokyo-2020 !
La saison qui vient de s’achever n’a pas été la meilleure pour Bob Haller. Entre méforme, malchance et mauvais résultats, le triathlète grand-ducal n’a guère eu l’occasion de sourire. Même si cette année s’est bien terminée avec une jolie troisième place à Agadir, le week-end dernier.
Mais c’est bien sûr trop peu pour contenter un athlète qui vise ni plus ni moins qu’une place aux JO, lui qui avait échoué d’un rien pour se qualifier pour Rio : «Avec les mauvais résultats qui s’accumulaient, je me suis posé beaucoup de questions. Et avec mon équipe, on s’était dit que si on avait la chance de pouvoir rejoindre un groupe d’entraînement, il fallait la saisir. Et justement, à Edmonton, au milieu de la saison, j’ai commencé à regarder les différentes possibilités.»
Bob Haller s’est renseigné, a établi une liste des groupes qui pourraient l’intéresser. Et il s’est retrouvé avec quatre noms : «On s’est mis autour d’une table avec mes entraîneurs, l’entraîneur national, le COSL pour discuter de la meilleure solution. Et c’est le Portugal qui est sorti.»
En effet, l’avenir de Bob Haller passe par le Portugal. Et plus précisément par le groupe d’entraînement de Lino Barruncho, l’entraîneur de l’équipe nationale portugaise. En gros, Bob Haller va désormais s’entraîner avec la sélection nationale portugaise : «J’ai discuté avec l’entraîneur avec qui on partageait le même hôtel, il m’a dit qu’il n’y avait pas de problème et qu’il devait en discuter avec les athlètes. Visiblement, tout le monde est d’accord pour m’accueillir», sourit le Luxembourgeois, qui donnait jeudi sa traditionnelle réception de fin de saison, du côté de Junglinster.
Il va rejoindre notamment des cadors comme Joao Pereira, actuel 10e du ranking mondial et double champion d’Europe cette année en distances sprint et olympique, ou encore Joao Silva, ancien champion d’Europe espoirs et deux fois troisième des derniers championnats d’Europe cette année. Plusieurs raisons ont poussé Bob Haller à prendre cette direction : «Déjà, ce n’est pas loin du Luxembourg. Je peux rentrer facilement, il y a quatre compagnies aériennes qui font le trajet quotidiennement. L’entraîneur est présent à chaque entraînement, le groupe est là à chaque entraînement. Et financièrement, c’est aussi plus intéressant.»
Beaucoup d’intensité au programme
Par le passé, Bob Haller s’est joint de manière ponctuelle à différents groupes d’entraînement. Notamment avec des Australiens et des Néo-Zélandais. Mais ce n’était que pour une période de quelques semaines, au mieux. Là, l’idée est d’intégrer ce groupe au moins jusqu’en 2020, c’est-à-dire aux Jeux de Tokyo !
Évidemment, derrière cette année, il y a bien sûr l’idée et l’envie de connaître la fête olympique. Bob Haller part dès ce matin pour un voyage en deux temps : «On va d’abord jusqu’à Bordeaux. C’est exactement à mi-chemin.»
Au niveau de l’entraînement, il sait que l’intensité sera au rendez-vous : «J’ai parlé un peu avec Joao Silva. Il m’a expliqué qu’ils ne s’entraînent pas tellement, mais que c’est beaucoup d’intensité, de choses rapides. Sur six séances hebdomadaires de natation, il y en a quatre ou cinq intenses, même chose pour la course à pied ou le vélo. En gros, 75 % du temps, on met l’accent sur l’intensité.»
Si tout se passe bien et qu’il parvient à suivre le rythme, Bob Haller, qui a terminé sa saison à la 85e place du ranking mondial, devrait avoir un programme ambitieux, avec essentiellement des Coupes du monde et des WTS. Mais toujours la possibilité d’un plan B : «On va préparer deux plans. Si besoin, un avec des Coupes d’Europe, puis du Monde et enfin des WTS.»
En attendant, il va devoir s’adapter à son nouveau quotidien. Et ça s’annonce un peu compliqué : «J’ai essayé de trouver un appartement, mais ce n’est pas évident. Pour le moment, je vais avoir deux chambres dans l’appartement de la belle-mère de l’entraîneur, le temps que je trouve une solution.»
Et évidemment, il a déjà acheté une méthode pour se mettre au portugais !
Romain Haas