Afrique, Asie, Europe… Les ténors de l’athlétisme luxembourgeois seront sur tous les fronts à l’occasion de ce week-end.
GRETHEN EN DIAMOND LEAGUE
Charel Grethen a rapidement écourté sa saison en salle pour mieux se concentrer sur l’outdoor. Et c’est justement dimanche qu’il attaque l’exercice 2024 qui, il l’espère, le conduira non seulement aux championnats d’Europe de Rome (7-12 juin), pour lesquels il est d’ores et déjà qualifié. Mais également aux JO de Paris pour lesquels il est qualifiable. En clair, il fait actuellement partie des athlètes qui, s’ils n’ont pas rempli la norme – en l’occurrence courir le 1 500 m en 3’33« 50 ou moins – ont toutefois assez de points pour passer au world ranking (il est 31e sur 45 en ce moment).
Seulement, même si cette situation devrait lui permettre logiquement de valider tranquillement son billet – on voit mal une quinzaine d’athlètes lui passer devant d’ici fin juin – le miler luxembourgeois ne veut pas s’en contenter. C’est pour cette raison qu’il a multiplié les stages en altitude. Que ce soit avant le début de la saison, à Dullstroom, en Afrique du Sud où il est d’ailleurs retourné après la saison indoor ou encore à Saint-Moritz, en Suisse, où il a passé les trois dernières semaines : «Tout s’est bien passé à l’entraînement. Je suis rapide. Je suis prêt pour ma première compétition à Marrakech.» En effet, changement de programme pour le coureur qui s’entraîne avec la structure « On« . Alors qu’il avait initialement prévu de faire sa rentrée dimanche à Rehlingen, il sera finalement au Maroc, le même jour. Pour une raison toute simple : «C’est une Diamond League. D’habitude, elle se déroule à Rabat mais cette année c’est à Marrakech. Donc vu que j’ai reçu une invitation, c’est normal de privilégier les Diamond League», explique-t-il.
Et il entend bien profiter de cette première opportunité ô combien prestigieuse pour aller vite. Très vite : «Je ne suis pas blessé ni malade. Les signes à l’entraînement montrent qu’on va dans la bonne direction. Je dois seulement le prouver par les performances.» Et de conclure : «J’ai vu les start lists. C’est un bon niveau pour moi pour entamer la saison. Ça va être rapide. J’espère assez pour faire un bon chrono, voire peut-être la norme. Généralement, j’ai besoin d’une ou deux courses pour être dans le rythme. De plus de travail spécifique pour courir vite. Mais on ne sait jamais.» En clair, il ne s’interdit rien. Y compris d’aller chercher une norme très relevée puisque dans toute sa carrière, il n’a couru que deux fois plus vite que 3’33« 50. Après le Maroc, il prendra la direction de Nancy pour participer au meeting Stanislas. La suite de son programme dépendra de comment se passent ces deux premières sorties.
VAN DER WEKEN À REHLINGEN
C’est un meeting très apprécié des Luxembourgeois. Très bien organisée, souvent très relevée, le tout dans une ambiance bon enfant et un cadre bucolique à deux pas de la maison, la Pfingstsportfest de Rehlingen, labellisée silver, est souvent un rendez-vous obligé pour les athlètes grand-ducaux. Comme plusieurs fois par le passé, Patrizia Van der Weken sera de la partie. Pour rappel, après une première sortie venteuse à Nancy samedi dernier (11« 35 avec -2,2 m/s de vent), la protégée d’Arnaud Starck avait couru deux fois 11« 12 mercredi à Savone. Nul doute qu’elle aura à cœur d’abaisser encore un chrono déjà assez impressionnant.
On retrouvera également au départ Charline Mathias et Vivien Henz. La spécialiste du 800 m rêve de participer aux Jeux de Paris. Même si elle est actuellement relativement loin au ranking (71e alors qu’elles ne seront que 48 à Paris), elle reste sur deux dernières courses impressionnantes puisqu’elle avait pulvérisé son record national indoor lors des championnats nationaux et que, pour sa première course en extérieur, samedi dernier, elle était passée sous la barrière des 2’01« à Karlsruhe. Son meilleur chrono depuis 2018. Si elle parvient à répéter plusieurs courses du même niveau, elle peut espérer grimper au ranking. Et, pourquoi pas, connaître une nouvelle expérience olympique après Rio. Et même si le temps joue contre elle, elle pourrait aussi s’inviter à la fête romaine. Elles seront 32 sur la ligne de départ des Europe et Charline Mathias pointe actuellement au 45e rang. Pour rappel, la qualification directe pour Paris est établie à 1’59« 30, celle pour Rome à 2’00« 00 et le record national est de 2’00“35.
De son côté, Vivien Henz, qui était également à Karlsruhe où, pour sa rentrée européenne, il avait couru le 1 500 m en 3’40« 79, sera également présent en Allemagne.
BERTEMES À LA MAISON
On le sait, Bob Bertemes ne rate jamais une occasion de lancer à domicile. Et c’est généralement à la maison que le colosse de Mannheim réalise ses meilleures performances. C’est donc sans surprise que le vétéran luxembourgeois, qui a déjà son billet pour Rome et Paris, sera bien dans le cercle de lancer du poids à l’occasion des Interclubs, qui se déroulent samedi et dimanche à Ettelbruck. Samedi, il tentera de faire mieux qu’aux Interclubs français la semaine dernière à Savigny-sur-Orge, où il l’avait emporté avec un jet de 20,36 m. Après Ettelbruck, où il est également engagé sur le disque le lendemain, il enchaînera le 25 mai avec les Hallesche Werfetage à Halle puis se rendra au meeting gold d’Ostrava (le 28 mai) avant d’effectuer une ultime compétition de réglage en Pologne, à Bialystok (2 juin).
HOFFMANN À L’AUTRE BOUT DU MONDE
Malade lors de la saison indoor, Vera Hoffmann est de retour. Actuellement en position de qualifiable à la fois pour les championnats d’Europe (26e sur 30) et les JO (39e sur 45), la mileuse luxembourgeoise sait qu’il lui faudra multiplier les bonnes perfs d’ici les deadlines respectives pour avoir la chance de s’offrir notamment le rêve olympique. Et après une première sortie en extérieur mitigée, il y a trois semaines aux Drake Relays aux États-Unis (11e en 4’15« 86), elle était allée beaucoup plus vite la semaine dernière à Karlsruhe (3e en 4’08« 33) : «C’est positif», indiquait-elle. Elle poursuit sa quête de points à l’autre bout du monde puisqu’elle a pris jeudi l’avion en direction de Tokyo, où elle participe dimanche au Seiko Golden Grand Prix, une compétition labellisée gold, soit le plus haut niveau avant les Diamond League. En clair, il y a beaucoup de points à prendre au pays du Soleil levant !
LES HURDLEURS CHASSENT LES POINTS
Le temps presse pour ceux qui veulent se qualifier pour les championnats d’Europe de Rome. En effet, la deadline approche très vite puisque les athlètes ont jusqu’au 26 mai pour valider leurs performances. C’est notamment le cas des deux meilleurs hurdleurs du pays : Victoria Rausch et François Grailet. La première s’était imposée en 13« 67 aux championnats de France de N1 à Nancy avec un vent très défavorable (-2,8 m/s!). Vendredi, elle a poursuivi sa quête de points à l’occasion du meeting international de Chypre, labellisé bronze. Elle s’est classée troisième du 100 m haies dans un excellent temps de 13″31 à seulement 7 centièmes de son record national, qui date d’il y a deux ans. De quoi lui permettre certainement de prendre des points. Et d’aborder la suite avec confiance. Dès dimanche, elle enchaîne en effet avec le meeting silver de Jérusalem. Avant de courir à Dessau (bronze) vendredi prochain et de terminer sa quête européenne à Forbach (bronze), le dernier jour de qualif.
De son côté, François Grailet avec effectué une rentrée correcte, sans plus lors des Interclubs belges (3e en 14« 15). Lui qui est aux portes d’une qualification pour les Europe (40e pour 36 qualifiés) avait choisi l’Autriche. Vendredi, il était à St. Pölten pour un meeting bronze. Il se contente de 14″19 et ne se qualifie pas pour la finale. Mardi, toujours en Autriche, il sera au meeting silver d’Eisenstadt.