[Athlétisme] À ne rater sous aucun prétexte !

CMCM LUXEMBOURG INDOOR MEETING, DIMANCHE À LA COQUE Le traditionnel rendez-vous passe du statut de bronze à celui de silver. Et le programme s’annonce dingue !

Au fil des années, le CMCM s’est imposé comme l’un des plus grands rendez-vous de l’athlétisme européen. Cette année, il franchit encore un cap en passant du statut de bronze au label silver. Et il va y avoir du lourd. Du très lourd!

L’an passé, le CMCM avait marqué les esprits. C’est en effet là que Patrizia Van der Weken avait établi ce qui était alors la meilleure performance mondiale de l’année (7« 09), chrono qui est d’ailleurs toujours le record national. Et c’est également à l’Arena de la Coque que Bob Bertemes avait attaqué tambour battant son ultime saison au haut niveau en établissant, lui aussi, la meilleure perf mondiale de la saison (21,71 m). Une perf qui l’envoyait directement à Paris. Bref, il se passe toujours quelque chose sur cette compétition.

Si le colosse de Mannheim a désormais remisé son poids au placard, sa compatriote continue sa folle ascension. Et Patrizia Van der Weken sera à nouveau au rendez-vous à la maison. Même si, comme le rappelle son coach Arnaud Starck, le CMCM arrive un peu tôt : «Ce n’est pas une compétition qu’on vise vraiment. Ce n’est pas en janvier qu’il faut être rapide mais en mars. L’an passé, on avait été très rapides en janvier mais elle n’avait plus couru aussi vite par la suite. On veut éviter cela.»

Patrizia Van der Weken, qui détient actuellement la MPM de la saison avec ses 7« 19 lors du Regio Meeting 2 – «Je ne m’intéresse pas du tout à ces rankings», confie encore le coach – sera bien au départ. Et elle s’alignera même sur le 60 m mais également le 200 m : «La concurrence sera un peu plus dense que l’an passé. Patrizia reste la meilleure sur la start list. Ce sera une bonne compétition de préparation pour voir ce sur quoi on a travaillé. Si elle peut courir sous les 7« 15, ce serait très bien. Après si ce n’est pas le cas, ce n’est pas dramatique non plus. Quant au 200 m, c’est une façon de répéter ce qu’elle pourrait faire à l’avenir. Bien sûr, il y a des points techniques à travailler, elle n’est pas à l’aise dans les virages mais avec son style, ça peut être une bonne chose de faire progressivement quelques 200 m à l’avenir.» Pour rappel, elle avait établi le record national de la discipline en 23« 29, lors des championnats nationaux. Une compétition à laquelle elle est d’ailleurs loin d’être sûre de participer.

Lui n’était plus venu au CMCM depuis longtemps. Et pour cause : «C’est toujours très tôt dans la saison. Et généralement, je suis en stage.» Mais cette année, Charel Grethen, puisque c’est de lui dont il s’agit, a choisi de modifier ses plans. Pour une fois, pas de stage en Afrique du Sud et une rentrée programmée pour ce CMCM. Avec une course très relevée puisque, outre son compatriote et partenaire d’entraînement Vivien Henz, de retour au Luxembourg, il sera opposé, entre autres, à l’Espagnol Javier Miron (3’34« 59 en extérieur) ou encore au Finlandais Joonas Rinne (3’35« 20 en extérieur).

Le miler, qui reste sur une immense déception après sa non-qualification pour les JO de Paris, est prêt à repartir pour de nouvelles aventures : «La forme est bonne. Cette année, la saison est salle est un vrai objectif avec deux grands championnats (NDLR : d’Europe puis du monde).» Deux rendez-vous pour lesquels, Charel Grethen n’est, pour l’heure, pas qualifié : «Pour aller à Apeldoorn, je vais devoir faire la norme de 3’37« 00. Je l’ai courue une fois, lors de mon record du mile l’an passé à Boston. Pour Nanjing, c’est différent, il faut soit faire la norme, qui est la norme olympique, soit on prend uniquement la meilleure performance de l’athlète. Donc il me « suffit«  de faire une bonne course pour aller aux championnats du monde.» Et de résumer : «C’est faisable, mais il faut y aller!»

C’est pour cela qu’il a décidé de faire une vraie saison hivernale. Après le CMCM, on le retrouvera à Astana le 25, puis le 29 à Belgrade avant de prendre part au meeting Athlélor de Metz, le 8 février. Et de terminer normalement par les championnats nationaux.

En attendant, il a un premier rendez-vous. Qu’il ne veut pas manquer : «L’idéal, ce serait de faire la norme pour les championnats d’Europe. Mais ce ne sera pas facile pour une première course. Maintenant, si je fais un chrono aux alentours de la norme, ce serait déjà une bonne chose. Et si je peux faire une belle place, ce serait sympa aussi.»

Autre tête d’affiche de l’athlé luxembourgeois, Vera Bertemes-Hoffmann a, elle aussi, choisi le CMCM pour lancer sa saison indoor. Malheureusement, la mileuse n’est pas encore au top de sa forme : «Je voulais faire une bonne saison hivernale, mais je me suis blessée au genou début décembre. Pendant deux semaines, je ne pouvais pas le plier. J’ai donc fait uniquement de la natation avec les bras et pas de course à pied pendant trois semaines. J’ai repris seulement le 1^er janvier. Ce n’est pas l’idéal. J’ai déjà eu des blessures par le passé, mais je pouvais au moins faire du vélo. Là, ce n’était pas possible.»

Du coup, le CMCM «arrive un peu trop tôt dans la saison». Mais pas question de rater ce rendez-vous : «Les entraînements se passent déjà bien même si je ne suis pas où je voudrais être. Je voulais profiter de la possibilité de courir devant un public luxembourgeois, même si je ne suis pas à mon top encore.»

Vera Bertemes-Hoffmann se dit néanmoins confiante pour la suite de la saison en salle. Elle enchaînera de son côté avec les meetings de Metz et Lyon, puis les championnats nationaux. Et même si elle n’a, cette année, pas effectué de stage en Afrique du Sud, comme elle le faisait ces dernières années, elle a, malgré tout profité, un peu des bienfaits de l’altitude. En effet, le Lihps lui a fourni une tente à installer dans une pièce qui recrée une situation d’altitude : «On l’a utilisé pendant trois mois. On a même fait un trou dans notre chambre pour faire passer les tuyaux!»

La participation promet d’être tout simplement exceptionnelle. Sur le papier en effet, on ne compte plus le nombre de disciplines où le record du meeting pourrait potentiellement être en danger. Que ce soit les concours comme la longueur femmes, la perche féminine avec 3 finalistes olympiques, le 800 m messieurs, le 1 500 m messieurs sans oublier le 200 m dames, où Patrizia Van der Weken sera notamment confrontée à la Polonaise Natalia Bukowiecka, 11 fois médaillées internationale et championne d’Europe en titre sur 400 m et en relais. Les 23« 57 de Christy Ekpukhon risquent d’être sérieusement mis en danger.