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Artisan’Ale à Luxembourg : par ici la bonne bière !


Un growler est une bouteille qui peut contenir jusqu'à deux litres, et que l'on emporte à la maison pour avoir de la bière fraîche. (photo Didier Sylvestre)

Un mouvement en faveur des bières de qualité s’installe en Ville. Dernier-né : le magasin Artisan’Ale, rue de Clausen, avec plus de 150 références !

Il y a des commerces que l’on est content de voir débarquer. Damien Lesprit a ouvert son magasin de bières fin novembre. La boutique «Artisan’Ale» s’est depuis fait une réputation dans le quartier Clausen. «Les enseignes qui défendent la vraie bière se multiplient à Luxembourg, explique Damien. Le Humulus et Fermentum à Bridel, le bar Craft Corner à Bonnevoie… Je n’ai aucun mal à citer les concurrents. En réalité, nous sommes dans le même bateau : nous faisons la promotion de la diversité de la bière face à l’uniformisation des grandes marques.»

La boutique Artisan’Ale ne compte pas moins de 150 références. «Et encore, ce n’est que le début.» Damien Lesprit s’est lancé dans l’aventure après 18 ans passés dans la restauration. «Je suis arrivé au Luxembourg en 1999, explique le jeune homme originaire de Champagne. De fil en aiguille, j’ai gagné ma place aux côtés de grands chefs. Mais au bout d’un moment, je me suis dit qu’il était temps d’arrêter de passer 15 heures par jour à table : cette boutique, c’est mon aventure du goût.»

Une question de style

Chez Artisan’Ale, on ne parle pas de bière «blonde» ni de «brune». «La couleur d’une bière est réductrice», glisse le patron. Ce qui compte, c’est le «style» de la bière : soit on parle d’appellation d’origine qui correspond à un savoir-faire précis (le «style belge»), soit on évoque un processus de fabrication précis. Damien en passe quelques-uns en revue. «L’India Pale Ale est un style qui revient à la mode. Au XVIIIe siècle, il s’agissait d’un processus de fabrication anglais, où le brasseur renforçait la bière en houblon pour la stabiliser. Les fûts voyageaient plusieurs mois vers l’Inde. Le processus a été remis au goût du jour pour l’aspect frais, la belle amertume, voire la tonalité citronnée des houblons utilisés.»

Autre rayon, autre bière : un stout. Ici la couleur est sombre, la mousse crémeuse et la bière faiblement pétillante. Typiquement les bières que l’on trouve en Irlande. Mais pas de Guinness à l’horizon : «L’intérêt de ma boutique est de faire partager mes trouvailles», rappelle Damien. Et quelles trouvailles ! Des stouts brassés en Russie, des références de petites brasseries enrichies en grains de café ou de cacao, «pour souligner la typicité du stout, qui est d’utiliser du malt torréfié».

Une tireuse artisanale en prime !

Dans les autres rayons, citons pêle-mêle : les bières de basse fermentation (pils, ce qui n’empêche pas une vraie créativité !), de haute fermentation (le style belge, où l’équilibre entre les saveurs devient un art), les bières aromatisées (avec de vrais extraits de fruit ou de légume), les bières «goose» (brassées à l’eau de mer) etc. On en perd son Nord !

Cerise sur le gâteau, Damien a investi dans une tireuse spéciale : chaque mois, il propose différentes bières artisanales à la pression, à emporter dans une bouteille conditionnée. «Les bouteilles font un ou deux litres, au choix. La machine permet de tirer de la bière directement dans la bouteille sans contact avec l’oxygène : il n’y a aucune oxydation, ce qui garantit une bière pression de qualité optimale à la maison.» Évidemment, ces bières ont un coût : entre 3 et 5 euros la bouteille de 33 centilitres. Mais franchement, ce n’est pas cher pour un ticket pour le paradis.

Hubert Gamelon