Le géant mondial de la sidérurgie ArcelorMittal a publié vendredi un bénéfice net de 1,8 milliard de dollars en 2016, soutenu par l’amélioration de sa performance opérationnelle et de meilleures conditions de marché, et table sur une demande d’acier en hausse en 2017.
L’année dernière, le groupe avait publié une perte nette de 7,9 milliards de dollars pour 2015, et annoncé en même temps le lancement d’un plan de compétitivité sur cinq ans, Action 2020. Ce programme a fortement contribué aux résultats 2016, a souligné le PDG du groupe Lakshmi Mittal, saluant « une année de progrès » pour ArcelorMittal.
Le chiffre d’affaires annuel s’est néanmoins inscrit en recul de 10,7% à 56,8 milliards de dollars. Les ventes ont pâti de prix de l’acier en baisse (de 9% en moyenne), d’une légère diminution des expéditions d’acier et d’une réduction des expéditions de minerai de fer, en partie compensée par des prix du minerai en hausse.
Dans ce contexte, le groupe a dégagé un bénéfice opérationnel de 4,2 milliards de dollars en 2016, contre une perte du même montant en 2015. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) ressort à 6,3 milliards de dollars contre 5,2 milliards en 2015. « L’Ebitda a été largement supérieur à nos attentes initiales », a observé Lakhmi Mittal. En début d’année dernière, le groupe visait un niveau au-dessus de 4,5 milliards de dollars.
Le plan Action 2020 a contribué pour 0,9 milliard de dollars au résultat opérationnel, soit près d’un tiers de l’objectif de 3 milliards d’ici 2020. Le résultat net et l’Ebitda sont supérieurs au consensus établi par l’agence Bloomberg, alors que les ventes 2016 sont inférieures.
La Bourse de Paris a bien accueilli la publication: vers 10h25, l’action ArcelorMittal gagnait 4,55% à 7,86 euros dans un marché en hausse de 0,14%.
Le groupe entame l’année 2017 sur « une bonne dynamique » et prévoit d’augmenter ses dépenses d’investissements, a indiqué le PDG. Mais ArcelorMittal entend « continuer de donner la priorité à l’amélioration des rendements », a-t-il ajouté.
ArcelorMittal a programmé des investissements à hauteur de 2,9 milliards de dollars en 2017 (contre 2,4 milliards en 2016).
Le groupe anticipe une poursuite de la hausse de la consommation mondiale d’acier cette année, qu’il estime entre 0,5% et 1,5% après déjà une croissance de 1% en 2016. Il table en particulier sur une hausse de 3 à 4% aux Etats-Unis et du même ordre au Brésil et une modeste croissance en Europe (entre 0,5 et 1,5%). La Chine devrait marquer le pas (entre 0 et -1%).
Dans ce contexte, ArcelorMittal vise de nouveaux progrès en termes « d’optimisation des coûts, d’amélioration du mix (de produits) et de croissance des volumes », a expliqué le directeur financier Aditya Mittal lors d’une conférence téléphonique. « Les marchés restent volatils, caractérisés par la surcapacité de la Chine et un haut niveau d’importations », a-t-il toutefois prévenu, en rappelant que la discipline financière restera à l’ordre du jour.
Signe de cette volonté, le conseil d’administration a décidé de ne pas reprendre le versement de dividendes, malgré le retour aux bénéfices. Le groupe préfère consacrer les excédents de liquidités au désendettement.
ArcelorMittal va « continuer de réclamer une solution globale pour les pratiques commerciales déloyales », a d’autre part affirmé le PDG Lakhsmi Mittal, tout en saluant les mesures déjà prises par les gouvernements dans ce domaine.
Le groupe ne donne plus d’objectif chiffré d’Ebitda, mais communique sur le besoin de financement de ses activités: il prévoit une hausse en 2017 à 5 milliards de dollars contre 4,5 milliards l’an dernier.
Sur le seul quatrième trimestre, le bénéfice net s’est élevé à 403 millions de dollars (contre une perte nette de 6,7 milliards un an auparavant) pour des ventes de 14,1 milliards de dollars (en hausse de 1% sur un an).
Comme anticipé par le groupe, la rentabilité du quatrième trimestre a été en baisse par rapport à celle du troisième trimestre avec un bénéfice opérationnel de 809 millions de dollars contre 1,2 milliard.
Le groupe a par ailleurs annoncé son projet de diviser par trois le nombre des actions. La mesure sera soumise au vote des actionnaires en mai.
Le Quotidien / AFP