Le géant américain Apple a trouvé récemment un accord avec l’administration fiscale française afin de solder dix ans d’arriérés d’impôts, a indiqué mardi l’entreprise.
Selon l’hebdomadaire L’Express, près de 500 millions d’euros auraient été réglés par la firme américaine dans le cadre d’un accord confidentiel, signé fin décembre. Ce montant a été confirmé par une source proche du dossier.
« L’administration fiscale française a récemment conclu un audit pluriannuel sur les comptes français de la société et l’ajustement sera communiqué dans nos comptes publics », a assuré Apple, sans préciser le montant de l’accord. « Nous savons le rôle important que jouent les impôts dans la société et nous payons nos impôts dans tous les pays où nous opérons, en pleine conformité avec les lois et pratiques en vigueur au niveau local », a ajouté l’entreprise, se disant « fière » de sa « contribution » à l’économie français.
Ni la Direction générale des finances publiques (DGFIP) ni le ministère des Comptes publics n’ont souhaité confirmer cette information, invoquant le « secret fiscal ». D’après L’Express, les négociations entre Apple et la Direction des vérifications nationales et internationales (DVNI) de Bercy, chargée du contrôle fiscal des grandes entreprises, avaient été engagées voilà plusieurs mois.
Chiffre d’affaires multiplié par sept
L’objet des discussions portait sur le faible montant du chiffre d’affaires reconnu depuis dix ans par Apple France, alors que les ventes du groupe en Europe a explosé, notamment grâce à l’iPhone. « Multiplié par sept, il est ainsi passé de 6,6 milliards d’euros, en 2008, à 47,7 milliards d’euros, en 2017 », rappelle L’Express, qui précise que ce chiffre d’affaires a été « en grande partie encaissé » en Irlande.
L’annonce de cette transaction intervient un an tout juste après celle d’un accord entre le fisc français et le groupe de commerce en ligne Amazon, portant là aussi sur le règlement de lourds arriérés d’impôts, mis à jour par les révélations du scandale LuxLeaks. La multinationale américaine, dont le siège européen se trouve au Luxembourg, avait ainsi mis un terme à un conflit fiscal vieux de cinq ans, portant sur un redressement de 252 millions de dollars (202 millions d’euros) portant sur les années 2006 à 2010.
Le gouvernement français, lancé depuis plusieurs mois dans un combat pour mieux imposer les géants du numériques, a annoncé en décembre la mise en place d’une taxation spéciale des entreprises proposant des services numériques, dite « taxe Gafa ». Cette taxe, qui sera votée dans un projet de loi présenté à la fin du mois de février, devrait rapporter près de 500 millions d’euros à l’Etat en 2019.
Le Quotidien/AFP