Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Dans un communiqué tombé ce mercredi, le Sillon Lorrain «se félicite que l’Etat français prenne la mesure de la nécessité d’un accord de co-développement avec le Luxembourg, afin de favoriser la dynamique métropolitaine transfrontalière.»
Le Sillon lorrain est l’instance politique de l’épine dorsale de la région voisine : Thionville, Metz, Nancy, Épinal. Le Sillon réagit ainsi à l’intervention du ministre des affaires étrangères, mardi. Où Jean-Yves Le Drian indiquait «qu’un retour sur l’impôt sur le revenu que le Luxembourg prélève sur nos frontaliers » serait à l’ordre du jour du séminaire franco-luxembourgeois, lundi prochain.
Les élus du Sillon lorrain (Archives republicain lorrain)
Le Sillon Lorrain salue également la position en faveur de l’amélioration du quotidien des frontaliers. Le ministre a évoqué «des engagements avec le Luxembourg afin de cofinancer non seulement des infrastructures, mais aussi des actions dans les domaines de l’apprentissage et de la formation.» Les élus du Sillon voient dans cette annonce la «construction d’un projet européen de codéveloppement» porteur.
Dans le bassin de Longwy aussi
Dans le Pays-Haut (Longwy, Villerupt, Audun), les attentes sont également nombreuses. Le député Xavier Paluszkiewicz a joué un rôle important dans la rencontre historique qui va se dérouler à Paris, lundi et mardi. La dernière visite officielle du Grand-Duc en France remonte… à 1978! Il nous explique : « il s’agit d’un séminaire réunissant les deux gouvernements. Contrairement à ce que j’ai pu entendre, c’est donc mieux qu’une simple conférence : on ne débat pas seulement, on prend des engagements.»
Le député, qui a multiplié les rencontres avec les ministres luxembourgeois sans ménager ses efforts, précise que c’est par «par la discussion et la négociation» entre états que les difficultés se résorberont. Le député relève au passage que l’exécutif de la région Grand-Est joue «très bien son rôle d’interlocuteur local» dans le dossier, pour éviter le polyphonie des élus à la frontière. Xavier Paluszkiewicz met beaucoup d’espoir dans cette rencontre, et incite les élus locaux à ne plus concevoir leur rapport avec le Luxembourg «en considérant qu’il nous faudrait manifester, plutôt que de négocier».
Le député Xavier Paluszkiewicz (photo : républicain lorrain)
Le maire de Villerupt, Alain Casoni, se réjouit de son côté que le dossier du partage de la fiscalité soit évoqué au plus haut niveau de l’état. Sa banderole installée sur l’hôtel de ville faisait encore polémique mercredi sur les réseaux sociaux… «Les élus du Pays-Haut lorrain pour une répartition de la fiscalité frontalière», peut-on y lire. Une accroche trop véhémente, selon ces détracteurs.
Le maire de Villerupt, Alain Casoni (Photo: Alain Rischard )
«Je ne fais que reprend le vocabulaire précis de Claude Haegi, l’ancien maire de Genève qui a défendu le partage de la fiscalité avec les départements français, nous explique Alain Casoni. Un libéral, qu’on ne pourrait pas taxer d’élu trop à gauche (NDLR : Alain Casoni est communiste). C’est bien qu’il y a un sujet concernant pour tous les territoires concernés par le transfrontalier.» Clap de fin pour la prise de bec.
Un autre élu de Villerupt, Joseph Sarnari, espère que le séminaire va favoriser «une complémentarité transfrontalière active plutôt qu’une subordination passive au dynamisme luxembourgeois», notamment dans le projet Belval. La formule est plutôt bien trouvée.
Hubert Gamelon.
