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Andy Schleck : «Pour moi, Pogacar va s’imposer» dans la Doyenne


Andy Schleck voit aussi l’équipe Trek-Segafredo jouer un grand rôle avec Mattias Skjelmose. (Photo : Luis Mangorrinha)

Le vainqueur du Tour de France 2010 parle en parfaite connaissance de cause lorsqu’il évoque Liège-Bastogne-Liège dont il avait survolé l’édition 2009, première année de réintroduction de la désormais célèbre côte de la Roche-aux-Faucons.

Andy Schleck termina également troisième en 2011, derrière son grand frère Frank et un certain Philippe Gilbert, auteur cette année-là du triplé Amstel-Flèche-Liège. À 37 ans, Andy Schleck, marchand de cycles, ambassadeur Skoda et patron du Tour de Luxembourg, a un emploi du temps chargé, mais garde, grâce à ses activités, un regard avisé sur l’actualité du cyclisme et donc sur la Doyenne qui sera disputée ce dimanche.

«C’est évidemment le choc entre Tadej Pogacar et Remco Evenepoel qui retient l’attention. Pour le moment, je remarque d’abord que le Wolfpack de Quick-Step est devenu le pack des moutons. Bon, c’est vrai que Quick-Step va retrouver Remco, mais on ne sait pas trop ce que ça va donner, puisqu’il revient de stage. Il n’a pas couru les classiques précédentes. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose? Je sais que, personnellement, pour être bien à Liège, j’avais besoin des deux autres courses, l’Amstel et la Flèche Wallonne.»

«Je sais que le cyclisme a changé depuis dix ans. Mais les bases restent les mêmes et Liège-Bastogne-Liège reste la même. Il faut franchir 260 kilomètres avec Stockeu, la Redoute et la Roche-aux-Faucons. L’entraînement change, mais les moyennes et le matériel n’ont que très peu évolué.»

Que vont faire les équipes jusqu’à la Redoute?

«Evenepoel jouera un grand rôle, mais il ne pourra pas faire ce qu’il a fait l’an passé, à savoir placer son démarrage en haut de la Redoute. Mais pour moi, le grand favori reste Pogacar. Je pense qu’il n’était pas à 100 % mercredi à Huy. Il n’avait pas le même coup de pédale que sur l’Amstel et les courses d’avant. Par contre, il a gagné avec deux longueurs de vélo devant un Skjelmose, qui fait partie des meilleurs grimpeurs du moment.»

«Il reste une grande question : que vont faire les équipes jusqu’à la Redoute? Si on regarde le scénario de l’Amstel et de la Flèche, les autres équipes ont semblé faire la course pour UAE Emirates. Même constat sur le Tour des Flandres. Les Jumbo-Visma, sur la Flèche, ont roulé pour de simples places d’honneur.»

«Tous les outsiders doivent changer de méthode et ouvrir la course plus tôt avec un groupe de costauds pour obliger UAE à travailler. Cela pourrait être le rôle de Julian Alaphilippe, qui a du métier et pourrait en profiter. C’est le seul moyen pour battre Pogacar, dont le niveau peut s’émousser au fil du temps, sait-on jamais. Je sais comment les équipes fonctionnent. En général, elles ont peur de risquer le tout pour le tout. Si elles lancent des outsiders dès la Haute-Levée, alors cela pourrait changer les choses.»

«Enfin, je vois l’équipe Trek-Segafredo jouer un grand rôle avec (Mattias) Skjelmose, qui pourrait très bien s’imposer dans Liège-Bastogne-Liège. Mais pour moi, Pogacar va tout de même s’imposer.»