Le Statec a publié ce lundi, dans sa revue Regards, une étude portant sur les circonstances dans lesquelles les accidents de la route se sont produits au Luxembourg de 2012 à 2021.
À la lecture des rapports quotidiens de la police ou du CGDIS, l’impression qu’il ne passe pas un jour sans qu’un accident de la circulation se produise sur les routes luxembourgeoises domine. De quel type d’accident s’agit-il ? Où et quand ont-ils lieu ? Et quelles en sont les causes ? Le Statec a étudié les procès-verbaux établis par les agents de police entre 2012 et 2021 et répond à ces questions, à l’occasion de la journée mondiale du Souvenir des victimes des accidents de la route, le 20 novembre.
En neuf ans, de 2012 à 2021, 315 personnes ont perdu la vie sur les routes luxembourgeoises, a comptabilisé l’Institut de statistique du pays. Et 2 729 ont été gravement blessées tandis que 9 669 s’en sont sorties avec des blessures légères. Dans la moitié des cas, les accidents de la route sont des collisions entre deux véhicules en marche, 17 % entre un véhicule et un piéton, 13% contre un obstacle fixe et 9% contre un arbre.
Quel type de collisions se révèle le plus grave ? Selon le Statec, le fait de percuter un arbre est la collision la plus redoutable. Elle est fatale ou grave dans 47 % des cas. Percuter avec son véhicule un obstacle fixe le sera dans 35 % des cas, un animal dans 32 % des cas, un autre véhicule en mouvement dans 24 % des cas, tandis que percuter un véhicule en stationnement se révélera fatal ou grave dans 17 % des cas. La collision n’est pas le seul facteur d’accident grave ou mortel, les chutes de deux-routes (40 % des cas) et la sortie de route sans obstacle (28 %) en sont aussi.
Plus de véhicules, plus d’accidents
Les accidents se produisent logiquement dans les zones les plus peuplées : le canton d’Esch a recensé 3 027 accidents et Luxembourg-Ville 1 473. Mais s’ils représentent plus de la moitié des accidents corporels survenus dans le pays pendant la période étudiée, dans près de 80 % des cas, il s’agissait d’accidents légers.
Par contre, les accidents survenus dans les cantons de Redange, Wiltz et Clervaux, à la densité plus faible, sont les plus graves, voire les plus mortels. Ceci peut s’expliquer par des vitesses limitées par la densité et une plus grande attention de la part des conducteurs en cas de trafic dense.
Le type de route sur lequel les accidents se produisent a aussi une incidence : ainsi les accidents survenus sur les routes à deux voies à l’extérieur des localités sont plus graves que ceux qui se produisent sur les autoroutes ou à l’intérieur des localités. À noter que les accidents sur les chemins vicinaux ou pistes cyclables à l’extérieur des localités ne représentent que 1% du total des accidents, mais ce sont les plus graves, puisque 41% d’entre eux ont entraîné des blessures graves ou des morts. Le Statec note également que 4% des accidents ont eu lieu dans un giratoire, 24% dans un virage et 27% sur un croisement.
Par contre, l’état de la chaussée ne joue pas un rôle très significatif : dans 70 % des cas, la route était sèche et dans 72 % mouillée. Contrairement aux idées reçues, lorsque les routes sont enneigées ou verglacées, le nombre d’accidents baisse. Il est vraisemblable que les conducteurs préfèrent reporter leur trajet, et conduisent plus lentement et plus prudemment. Durant les beaux jours au contraire, les conducteurs sont plus souvent enclins à conduire. Ces comportements se reflètent aussi dans la gravité des accidents ; les accidents qui se produisent les mois d’avril à septembre sont en moyenne plus graves que ceux des autres mois.
Et si les conditions météorologiques ne pèsent pas autant qu’on pourrait, de prime abord, le penser sur les accidents, le fait de rouler à l’un ou l’autre moment de la journée a une incidence. Les accidents qui se sont produits la nuit, sans éclairage, sont plus graves, explique le Statec, surtout en termes de mortalité : 63% des accidents corporels de la route se sont produits pendant la journée, 5 % au crépuscule, 21 % la nuit sur une route éclairé et 11 % la nuit sans éclairage, mais 7 % se sont avérés mortels dans ce dernier cas de figure contre 3 % en plein jour.
La première cause présumée des accidents graves ou mortels est de loin la vitesse excessive ou inappropriée recensée dans 27% des accidents, le fait d’avoir bu de l’alcool avant de prendre le volant joue dans 14 % des cas à égalité avec le fait d’avoir commis une faute envers un piéton. Viennent ensuite le non-respect de la priorité, le franchissement de la ligne mitoyenne (11 %), la faute de manœuvre (9 %), la faute de dépassement (7 %) et le non-respect des limites de sécurité (5 %).
Et si réduire sa vitesse et ne pas consommer d’alcool semblent des conseils de bon sens pour éviter un accident, un autre facteur peut en réduire les conséquences : attacher sa ceinture de sécurité. Le Statec note en effet que 33% des conducteurs ou passagers tués lors d’un accident ne portaient pas la ceinture de sécurité, le plus souvent des enfants âgés entre 0 et 17 ans.