Après l’incident qui s’est déroulé au centre pénitentiaire de Givenich, la ministre de la Justice, Elisabeth Margue revient sur les mesures mises en place pour sécuriser les conditions de travail des agents pénitentiaires.
Mercredi 29 novembre, une altercation entre le personnel du centre pénitentiaire de Givenich et un détenu conduisait l’un des agents en soins intensifs après une chute. À la suite de cet incident, une enquête a été ouverte afin déterminer les circonstances dans lesquelles l’homme est tombé et s’est cogné la tête.
Une semaine après les faits, la ministre de la Justice, Elisabeth Margue, répond à une question parlementaire de la députée Sam Tanson (déi gréng) et revient sur les mesures mises en place pour assurer la sécurité des agents pénitentiaires.
En raison de l’instruction judiciaire en cours, la ministre ne peut apporter de nouveaux éléments quant au déroulement de l’incident de Givenich. En revanche, elle indique qu’une analyse interne détaillée de cet incident est prévue. Cette dernière aura pour objectif „d’identifier d’éventuelles pistes d’amélioration des protocoles en vigueur“.
« Il est important de souligner que les agents sur place ont réagi de manière très professionnelle malgré la situation exigeante de sorte qu’ils ont très vite pu contrôler la situation et rétablir l’ordre. La sûreté et l’ordre public n’étaient à aucun moment en danger ».
Elisabeth Margue rappelle que dans certaines prisons, au centre pénitentiaire Uerschterhaff (CPU) et au centre pénitentiaire de Luxembourg (CPL), des équipes du groupe d’intervention pénitentiaire (GRIP) sont présents 24h/24. Ces équipes sont spécialement formés pour faire face à des situations dangereuses et difficiles en milieu pénitentiaire.
A ces dernières s’ajoutent, dans chaque prison, un large dispositif de surveillance par caméras. Aussi, « tous les agents ont reçu une formation en matière de déescalation et de self-defense. Toute personne entrant en contact avec des détenus est équipée d’un émetteur radio qui dispose en même temps d’une fonction « Alarme ». »
La ministre de la Justice tient à souligner que malgré ces mesures, « il n’est cependant jamais possible de faire abstraction du facteur humain et partant également de l’imprévisibilité totale des actions des détenus. »
71 incidents au centre pénitentiaire de Luxembourg
L’Administration pénitentiaire informe systématiquement les autorités judiciaires lorsqu’il y a lieu de croire qu’une infraction ait pu être commise par un ou plusieurs détenus. Dans sa réponse, Elisabeth Margue divulgue un certain nombre de données très précises sur les agressions contre le personnel pénitentiaire au Luxembourg ayant eu lieu ces dernières années.
On apprend que les agents du centre pénitentiaire de Givenich sont peu sujets à ce type d’événements puisque qu’entre 2022 et 2024, seulement cinq incidents ont été recensés (trois en 2022 et deux en 2024).
En comparaison, le centre pénitentiaire Uerschterhaff (CPU) compte 19 incidents entre 2023 et 2024 dont cinq bousculades, cinq crachats, sept blessures pendant des interventions, deux morsures et cinq tentatives de l’un des incidents précités.
Ces statistiques gonflent encore plus au centre pénitentiaire de Luxembourg (CPL) où 71 incidents ont été relevés entre 2020 et 2024.