Alors que l’Allemagne est sur le qui-vive face à la menace d’attaques jihadistes, la police a fait fermer samedi un centre commercial à Essen par crainte d’un attentat et remontait la piste d’auteurs potentiels.
Si aucune saisie d’armes ou d’explosif n’était annoncée samedi à la mi-journée dans ce grand complexe de shopping resté fermé au public pour la journée, la police a indiqué avoir interpellé un homme et en entendre un deuxième.
La police locale d’Essen avait commencé par annoncer au petit matin avoir des « indices concrets concernant un éventuel attentat » sur ce complexe de 200 magasins en plein centre-ville et annoncé la fermeture complète du site.
L’alerte « ne concerne que le centre commercial de Limbecker Platz » l’un des plus grands du pays, a d’emblée prévenu la police tentant de rassurer la population de cette ville de la Rhur d’un demi-million d’habitants.
Depuis, la police locale a investi le bâtiment appuyée notamment par des brigades canines.
Un simple cordon de sécurité rouge et blanc en plastique maintenait les curieux à quelques mètres de distance seulement des portes-vitrées du centre commercial mais tous ses accès y compris le métro et les parkings ont été fermés.
A la mi-journée, une première perquisition liée à cette alerte a été menée dans un appartement d’Oberhausen, ville située à quelques kilomètres d’Essen. Son locataire, dont l’identité n’a pas été dévoilée, « est entendu », précise la police qui dit avoir ouvert une enquête criminelle depuis la veille. Un deuxième homme a été interpellé, toujours à Oberhausen, ajoute la police.
Série d’alertes
Le principal quotidien allemand Bild affirme que les services de renseignement allemands ont eu connaissance d’un projet « d’attaque à la bombe du centre commercial par plusieurs kamikazes ».
La police reconnait avoir été alertée sur cette menace par un « autre service ». Mais aucun organe fédéral allemand n’a voulu confirmer participer à cette opération ni préciser la nature ou l’origine de cette menace d’attentat.
Un porte-parole du Ministère de l’Intérieur allemand, Tobias Plate a indiqué que l’opération relevait des compétences de la police locale, tout en reconnaissant que son ministère était en « contact permanent » avec le GTAZ, le centre allemand de lutte anti-terroriste, qui n’a pas de rôle opérationnel.
La dernière, d’une série de plus en plus longue, d’alertes sécuritaires en Allemagne remonte à jeudi dernier. Dans cette même région, à Düsseldorf, un Kosovar de 36 ans qui s’est avéré souffrir de schizophrénie paranoïde, a blessé neuf personnes dans une attaque à la hache à la gare centrale de Düsseldorf, également située comme Essen et Oberhausen dans l’Etat-région de Rhénanie du Nord-Westphalie.
Les autorités allemandes sont aux aguets en raison de la menace jihadiste pesant sur l’Allemagne, particulièrement depuis un attentat au camion-bélier qui avait fait 12 morts en décembre à Berlin, revendiqué par le groupe Etat islamique.
La mouvance jihadiste a connu ces deux dernières années un essor dans le pays.
Les services du renseignement intérieur estiment à environ 10.000 le nombre d’islamistes radicaux dans le pays, dont 1.600 soupçonnés de pouvoir passer à la violence.
Outre l’attaque au camion-bélier sur le marché de Noël de la capitale, l’EI a revendiqué en 2016 un meurtre à Hambourg (nord), un attentat à la bombe à Ansbach (sud) qui avait fait 15 blessés et une attaque à la hache dans un train en Bavière (5 blessés).
Le Quotidien / AFP