L’artiste franco-canadien de 31 ans a offert une performance artistique folk et rock à la Rockhal hier soir. Une première pour Aliocha Schneider au Luxembourg. Et nous y étions.

Le concert est fini depuis plusieurs minutes déjà, la salle de la Rockhal s’est vidée de tous ses spectateurs, mais Louise est toujours là. Les yeux rivés vers la scène où les backliner s’activent à ranger les instruments de musique, elle espère voir revenir le chanteur qu’elle adore.

«J’ai réussi à demander la setlist (NDLR : la liste des chansons que les artistes gardent sur scène comme un aide-mémoire). Et j’attends qu’on me la dédicace» explique la jeune fille.

Pendant plus d’une heure ce vendredi 7 mars au soir, Aliocha Schneider a offert une très belle performance à tous les fans présents dans la petite salle de la Rockhal à Esch-sur-Alzette. Le chanteur franco-canadien de 31 ans s’est fait connaitre récemment grâce à sa chanson «Ensemble» très reprise sur les réseaux sociaux. Cette chanson est, à l’origine, interprétée avec sa compagne, elle aussi chanteuse, Charlotte Cardin.

Élodie est d’ailleurs déçue de ne pas avoir entendu la chanson en duo. «Je voulais voir Charlotte» rigole la jeune femme. Amatrice de sa musique depuis plus d’un an, elle a invité ses amies au concert.

«Il sait captiver le public, il a une vraie présence sur scène, reconnait Alexandra. Ce n’est pas évident parce que sa musique, ça reste des balades, mais il arrive quand même à nous accrocher.» L’une de ses copines enchaine : «c’est simple, mais c’est vraiment agréable de finir la semaine avec ce concert. Il revient quand il veut au Luxembourg.»

Un public conquis 

La première partie est assurée par PRAA, une jeune artiste originaire de Rennes. À la fois chanteuse, compositrice et productrice, elle est aussi guitariste pour Aliocha Schneider. Elle reconnait ne pas être montée sur scène pour jouer ses propres sons depuis plus de cinq ans.

Un peu stressée, elle se libère peu à peu avec ses chansons groove et électronique. Pour sa première luxembourgeoise, la chanteuse demande au public comment dire «bonjour». Rires généraux dans la salle quand elle comprend «Oh yeah» à la place de «Moien».

PRAA termine sa prestation en entraînant avec elle le public sur une reprise du «Tourbillon de la vie» de Jeanne Moreau.

Quelques minutes plus tard, Aliocha Scheider monte sur scène avec son batteur, son guitariste et PRAA. «Le beau gosse» comme le définit Élodie, écume les sons de ses albums, mélangeant français et anglais.

Ses premiers titres sont sortis en 2016. Il a depuis dévoilé plusieurs albums dans lesquels il navigue entre folk, rock et pop-rock. «J’avoue que je n’écoute pas depuis longtemps, confesse Meg, la vingtaine. C’est ma mère qui m’a dit « écoute, tu vas adorer » et elle avait raison.»

La jeune parisienne étudie en ce moment aux Pays-Bas. «On a cherché à faire une date plus proche de chez moi, mais tout était complet. Alors quand j’ai vu qu’il restait des places ici, je me suis dit tant pis, on y va !»

Huit heures de transports à travers l’Europe plus tard, Meg est au Luxembourg et très heureuse d’avoir fait le déplacement. «Je voulais le voir dans une petite salle, parce que c’est plus intime et on profite plus». Arrivée à 19h, l’étudiante était au premier rang face au chanteur, avec sa pancarte à la main. «J’ai même pu avoir une photo avec lui.»

La musique, mais pas que

Le chanteur a plusieurs cordes à son arc. Le début de sa carrière a notamment eu lieu sur les planches du théâtre. Il grandit dans une famille d’artistes, son père est metteur en scène et comédien tandis que sa mère est mannequin. Il est aussi entouré par ses quatre frères, tous acteurs.

Nombreux sont les fans qui l’ont au départ connu dans des clips et des longs-métrages. Il offre d’ailleurs un petit compliment pour le Luxembourg : «j’ai passé plus de deux mois ici, il y a quelques années pour le tournage d’un film et j’avais adoré.»

Il est révélé en 2023 dans la série Salade grecque de Cédric Klapisch. Sa passion pour le théâtre se fait sentir dans son concert. À plusieurs reprises, il échange avec le public et explique la genèse de ses musiques avec humour. C’est notamment le cas de sa chanson «Sarah», écrite pour une fille dont il était amoureux de ses 10 à ses 18 ans… en secret.

Le concert se termine par un duo sur le titre «Ensemble», sans Charlotte Cardin donc, mais entre Aliocha Schneider et l’une de ses fans qui a le privilège de monter sur scène.

Louise, accompagnée de ses copines de lycée, sont venues avec leurs mamans. «Mais ce n’est pas la seule date auquel on est allées. On a fait Arlon et l’Olympia à Paris. Là, c’est un peu notre date locale parce qu’on habite juste à côté» s’exclame l’une des mères, Marie-Lou.

Le petit groupe de filles crient pour demander à Aliocha Schneider de revenir sur scène, mais les agents de sécurité vident la salle. Ce n’est que partie remise : «On va faire encore d’autres dates, c’est sûr !».