L’institut de recherche socioéconomique du pays, le Liser, souhaite avoir un impact sur les mutations de la société, nous dit sa directrice, Aline Muller.
Après presque un an à la tête du Liser, pouvez-vous dresser un premier bilan?
Aline Muller : Ce que je peux dire après un peu plus de dix mois dans mes fonctions au sein du Liser, c’est que cela a été extrêmement riche, notamment d’un point de vue humain. Souvent, lors d’une prise de fonction, il n’y a pas de temps à perdre. Et c’est encore plus vrai au Liser puisque le prochain contrat quadriennal 2018-2021 (NDLR : contrat qui assure le financement de l’institut) se profile à l’horizon. Pourtant, pendant les trois premiers mois, j’ai décidé de prendre le temps d’aller à la rencontre de chaque membre du personnel du Liser, dans le but d’avoir une meilleure connaissance de chacune des personnes impliquées travaillant ici. Après ces entrevues, je suis rapidement entrée en action, ce qui a été rendu possible et s’est révélé efficace notamment grâce à cette première étape, où j’ai appris à connaître le plus fondamental des actifs de l’institut : ses ressources humaines. Ce n’était pas une perte de temps, au contraire, dans la mesure où ces rencontres ont permis d’enclencher un régime d’actions ambitieux au début de cette année. Aujourd’hui, nous avons une idée claire de ce que nous voulons, de ce que l’institut veut et de ce que nous désirons mettre en place pour y parvenir ces quatre premières années.
Justement, que voulez-vous mettre en place pour le futur?
Nous avons dégagé les grandes lignes, les grands principes selon lesquels nous souhaitons travailler dans le futur. Notre but est de jouer un rôle au sein de la société, en mettant en place une force de recherche multidisciplinaire afin de répondre aux questions et aux enjeux qui sont générés par les mutations sociétales que nous avons pour mission d’observer, d’analyser et d’anticiper. Nous sommes convaincus que les questions en lien avec les mutations sociétales ne peuvent être abordées que de façon multidisciplinaire, en alignant toutes nos forces de recherche et en les entrecroisant pour apporter des réponses et non pas en traitant les mutations sociétales d’une façon monodisciplinaire nécessairement réductrice.
Est-ce que vos responsabilités au sein du Liser ne sont pas un peu éloignées de vos fonctions précédentes, c’est-à-dire professeur à HEC Liège?
Je pense que ce que je m’efforce de mettre en œuvre au sein du Liser est quelque chose qui répond à des convictions qui se sont révélées très tôt dans ma carrière de scientifique, voire pendant mes études, et qui ont imprégné tout mon parcours. Ces convictions sont fondamentales et sont au cœur de ce qui anime les différents chantiers que nous mettons en place actuellement au Liser, d’autant plus que ce sont ces mêmes convictions que j’ai eu le plaisir de retrouver au sein du personnel du Liser. Et puis il n’y a pas de réelle rupture. Je donne toujours des cours à l’université de Liège et à l’université du Luxembourg et j’encadre toujours des doctorants. J’ai bien l’intention de poursuivre cette carrière aussi.
Entretien réalisé par Jeremy Zabatta
Retrouvez l’intégralité de l’interview dans Le Quotidien papier de ce lundi.