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«Alex le gitan» : de la prison requise contre les deux malfrats belges


Le parquet en est convaincu : Alex et Logan, ont participé au home-jacking d’Eischen.

Le parquet a requis mardi des peines de 12 et de 8 ans de prison ferme à l’encontre de deux malfrats belges soupçonnés d’avoir participé au home-jacking d’Eischen en 2017.

Dans la majorité des cas, je n’étais pas au courant. Je me fâchais avec ma femme. J’étais commerçant. Je n’avais pas besoin des bijoux, j’avais un garage», a à nouveau tenté de se justifier Alex dit «le Gitan» à la barre de la 9e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg hier après-midi.

Il est soupçonné d’être le commanditaire et le co-auteur d’une série de 19 cambriolages au Luxembourg qui s’est soldée sur un home-jacking particulièrement violent à Eischen le 13 septembre 2014.

Le trentenaire est précédé par sa réputation dans le milieu du grand banditisme belge. Alex a écopé de 20 ans de prison pour des tiger-kidnappings, l’enlèvement dans le but de forcer quelqu’un à aider à commettre un crime, généralement précédé par une longue observation de la victime afin de connaître toutes ses habitudes et ses faiblesses.

Une réputation qu’il payerait, selon lui, dans cette affaire. Il se présente comme «la bête noire» qui aurait découvert les faits après leur commission. «Jason me devait 8 000 euros pour un kilogramme d’herbe. Il m’a donné les bijoux et je lui ai acheté la différence», avance Alex. Lui n’aurait participé activement qu’à deux cambriolages emmené par Ceca, avait-il reconnu la veille.

Trois complices présumés dont la maîtresse et l’ancienne épouse d’Alex ont déjà été jugés et condamnés en 2017 par la justice luxembourgeoise. Jason, Laëtitia et Ceca ont écopé des peines de 6 ans, 8 ans dont 2 avec sursis et 10 ans de prison ferme. Les autorités belges avaient, à l’époque, refusé d’extrader Alex et Logan, un autre complice présumé, lui aussi connu dans le milieu carolo.

Le jeune homme a été condamné à 20 ans de prison pour le meurtre d’un jeune homme à la roulette russe. Le procès s’est ouvert sous haute sécurité lundi après-midi. «Alex le Gitan» est considéré comme étant très dangereux et a deux évasions à son actif. Les deux prévenus ont nié être impliqués dans les faits qui leur sont reprochés. Les trois autres se seraient «déchargés» sur eux. «Je ne dépendais pas de leur argent», a assuré Alex hier.

«Un homme à craindre»

Alex a essayé de noyer le poisson, mais la représentante du ministère public n’est pas dupe. Elle estime qu’il est le commanditaire des 19 cambriolages, sinon le coauteur. Il ressort, selon elle, du dossier et de son curriculum vitæ qu’il est «un homme à craindre» qui «pousse les autres à agir sous contrainte», même depuis la prison.

Les premiers faits ont débuté deux mois avant sa sortie de détention. Laëtitia, sa maîtresse, Ceca, son ancienne épouse, et Jason, son futur beau-frère ont, lors de leurs procès et interrogatoires, fait état de menaces de représailles de la part du prévenu s’ils ne commettaient pas de cambriolages.

En juillet 2015, il a été condamné à 40 mois de prison pour avoir tabassé Laëtitia avec l’aide de son ancienne épouse Ceca et de l’assistante sociale qui était chargée de superviser sa libération conditionnelle, et avec qui il a également entretenu une relation.

La représentante du parquet a ajouté qu’outre le chef de coauteur, le tribunal devra également retenir le recel à son encontre pour 17 des 19 faits à sa charge. Ceca aurait commencé seule. Elle aurait été rejointe par Laëtitia à la sortie de prison d’Alex, puis Jason aurait pris le relais à partir du 30 juillet 2014 quand Ceca a accouché de leur enfant.

En ce qui concerne le home-jacking, la représentante du parquet estime qu’Alex en est le commanditaire et le coauteur. «Il leur a donné les instructions et le matériel», a indiqué la magistrate qui a ajouté que des circonstances aggravantes doivent être retenues à son encontre au vu des violences commises, ainsi que la séquestration et l’association de malfaiteurs. Sous contrôle judiciaire à l’époque des faits, il n’aurait pu y participer en personne.

Logan, quant à lui, a rejoint le groupe pour ce seul fait, selon la représentante du parquet qui se base sur les déclarations de ses deux complices. Il a lieu de retenir les coups et blessures à l’encontre des victimes et la séquestration à son encontre. «Il a été entraîné en dernière minute, donc il n’y a pas lieu de retenir l’association de malfaiteurs à son encontre», a précisé la magistrate.

Elle a demandé au tribunal de ne pas s’arrêter aux déclarations d’une des victimes du home-jacking qui avait témoigné lundi ne pas reconnaître Logan comme un de ses agresseurs. Pour rappel, les trois complices étaient armés et portaient des cagoules.

Elle a requis une peine de 12 ans de prison à l’encontre d’Alex et de 8 ans à l’encontre de Logan.