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Alep : asphyxiés, les rebelles appellent à un cessez-le-feu


Le régime a repris huit quartiers dans la partie centrale d'Alep-Est, dont celui de Chaar, quartier résidentiel le plus important. (photo AFP)

Les rebelles syriens ont appelé mercredi à un cessez-le-feu immédiat de cinq jours à Alep et à l’évacuation des civils, après avoir été expulsés de la Vieille ville par le régime.

Cette initiative surprise a été lancée alors que l’armée syrienne et ses alliés contrôlent désormais plus des trois-quarts d’Alep-Est, la partie de la deuxième ville du pays contrôlée par les rebelles depuis 2012. Le régime a remporté mercredi une victoire symbolique en reprenant la Vieille ville, le cœur historique d’Alep, sans même combattre. Les rebelles s’en sont retirés « de peur d’être assiégés », selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). L’armée a en effet resserré son étau en prenant des quartiers adjacents, ceux de Bab al-Hadid et Aqyul, soit toute la partie à l’est de la célèbre citadelle qui est toujours restée aux mains du régime. Au pied de cet imposant édifice médiéval, s’étend la Vieille ville, qui était le cœur touristique d’Alep avec ses immenses souks, ses hôtels et restaurants, totalement désertés depuis le début de la guerre.

L’avancée sur le terrain des forces du gouvernement, appuyées par des combattants venus d’Iran et du Liban, est conduite avec l’appui d’intenses bombardements sur les zones encore contrôlées par les rebelles.

Aucun espoir de renforts

Mardi, le régime avait repris huit quartiers dans la partie centrale d’Alep-Est, dont celui de Chaar, quartier résidentiel le plus important. Incapables de résister aux moyens déployés par les forces de Bachar al-Assad, les différents groupes rebelles se retrouvent désormais acculés dans la partie Sud, assiégés de tous les côtés et sans espoir de recevoir des renforts. Dans leur appel, ils réclament que les civils « qui souhaitent quitter Alep-Est assiégé » puissent se rendre « dans le nord de la province d’Alep », où les rebelles contrôlent encore une partie du territoire.

Ils souhaitent également que des « négociations sur l’avenir de la ville » puissent débuter lorsque la situation humanitaire se sera améliorée. Cet appel a peu de chances d’être entendu par le régime qui, fort de ses succès militaires, a exclu tout cessez-le-feu « ne prévoyant pas la sortie de tous les terroristes » d’Alep-Est.

L’intensité des combats accélère l’exode de la population : 80 000 personnes ont fui Alep-Est depuis le début de l’offensive du régime le 15 novembre, a indiqué l’OSDH. Quelque 250 000 habitants y résidaient avant. Les déplacés cherchent refuge dans les quartiers gouvernementaux de l’ouest de la ville ou dans les zones contrôlées par les forces kurdes. Ce chiffre ne comprend pas les habitants qui se sont rendus dans les quartiers encore aux mains des rebelles. Au moins 369 civils ont été tués, dont 45 enfants, à Alep-Est depuis le début de cette offensive loyaliste.

Le Quotidien/AFP