Après une dispute et des violences, une femme accuse son mari d’avoir conduit une voiture en état d’ébriété. Il conteste et accuse sa femme de vouloir se débarrasser de lui.
«Je n’ai pas conduit de voiture», a fermement affirmé Ashish à la barre de la 13e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg hier après-midi. Il le prétend depuis le dimanche 6 novembre dernier. Son épouse l’a accusé ce soir-là d’avoir pris le volant en état d’ivresse et sous l’influence de stupéfiants. Après une dispute, elle a appelé la police, mais à la barre, la jeune femme n’a pas souhaité s’exprimer davantage sur les faits. «Je ne me souviens plus très bien de ce qui s’est passé. Ce genre de situation se répétait souvent», indique la jeune femme qui a peur de se tromper.
La trentenaire a-t-elle vraiment peur de se tromper ou a-t-elle incriminé son mari à tort sous le coup de la colère? Le Népalais a sauté sur l’occasion pour se défendre. Il assure que «ma femme avait bu pendant un mois sans discontinuer» et qu’«elle hallucinait». Un des policiers présents ce soir-là a confirmé que son éthylotest était positif. Il ne se souvient plus du taux exact, mais il se souvient qu’il était supérieur au seuil autorisé pour conduire une voiture et que la jeune femme parlait suffisamment clairement pour être interrogée.
Elle avait prévenu la police peu avant 22 h pour dénoncer des violences domestiques. «Quand nous sommes arrivés à leur domicile, nous n’avons trouvé personne», témoigne le policier. «Nous avons téléphoné à la victime présumée qui nous a dit qu’ils étaient sortis prendre l’air.» La jeune femme les a rejoints quelques minutes plus tard. «Elle nous a raconté qu’ils s’étaient disputés parce que son époux avait bu et qu’il lui avait mis une gifle», reprend l’inspecteur. «Il est arrivé peu après et présentait des signes évident d’ivresse. Il nous a dit ne pas avoir giflé son épouse.»
Discussion et boisson
Pour confirmer les dires de l’épouse, les policiers visitent le domicile du couple. «L’appartement n’était pas bien tenu. Il nous a donc été difficile de dire si le désordre était dû à une dispute», avance l’inspecteur. «Nous avons trouvé une petite dose de haschisch.» «Je fume un peu de haschich le soir pour m’endormir», l’interrompt le prévenu. Le problème, c’est que le THC reste dans le sang et peut être dépisté un certain temps après la consommation. Le soir des faits, Ashish n’aurait pas encore eu le temps de fumer son joint quotidien. Il reconnaît toutefois avoir beaucoup bu.
«J’étais allé faire des courses dans l’après-midi. Quand je suis rentré, nous nous sommes disputés, donc j’ai bu. Nous avons recommencé à nous disputer, je suis allé m’installer dans la voiture pour avoir la paix et j’y ai bu une bouteille de champagne», raconte le prévenu. Pendant tout le restant de la soirée, Ashish aurait alterné entre disputes avec sa femme et verres d’alcool. «Votre épouse a témoigné à la police que vous étiez déjà saoul quand vous êtes rentré des courses», lui lance la juge. «Elle dit ce qu’elle veut pour se débarrasser de moi», rétorque le prévenu. «Il y a des caméras de surveillance dans le quartier. L’une d’elles m’a-t-elle filmé au volant d’une voiture?»
La magistrate n’a pas insisté davantage dans cette direction. Elle a préféré passer la parole à la représentante du parquet. Cette dernière a indiqué croire la version de l’épouse du quadragénaire. Le prévenu présentait un taux d’alcoolémie de 1,8 gramme par litre de sang quand il a été interpellé par les policiers. Le parquet a requis une interdiction de conduire de 21 mois pour conduite en état d’ivresse et de 18 mois pour conduite sous l’influence de drogues ainsi qu’une amende appropriée à l’encontre d’Ashish.
Une douzaine de chopes
«On avait fait une petite fête. J’ai dû boire une douzaine de chopes. Je pensais pouvoir rentrer chez moi», affirme Norbert à la barre de la 13e chambre correctionnelle. Le 20 décembre dernier, à quelques mètres de chez lui, il dépasse un peu trop largement la ligne blanche en s’engageant dans un virage et percute une voiture qui attend à un feu rouge.
La voiture fait un tonneau et Norbert doit en être désincarcéré par les secours avant d’être transporté à l’hôpital. Les deux voitures sont réduites à l’état d’épaves. «Vous avez eu de la chance que rien de pire ne soit arrivé», constate la juge. Norbert présentait un taux de 1,83 gramme d’alcool par litre de sang. La représentante du parquet a requis une peine de 21 mois d’interdiction de conduire et une amende appropriée. Le sexagénaire n’ayant pas de casier judiciaire, elle ne s’est pas opposée à un sursis intégral.
Les prononcés sont fixés au 28 février prochain.