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Agressions contre la police : une hausse inquiétante en 2025


Les commissariats les plus touchés sont ceux de Luxembourg Centre, d'Esch et de Capellen/Steinfort.

Les violences et outrages envers les forces de l’ordre connaissent une augmentation préoccupante au Luxembourg.

En réponse à une question du député pirate, Sven Clement, le ministre de l’Intérieur, Léon Gloden (CSV) et la ministre de la Justice, Elisabeth Margue (CSV) ont dressé un état des lieux préoccupant des agressions contre les policiers au Luxembourg. Les statistiques révèlent une tendance à la hausse qui interpelle les autorités.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : entre 2020 et 2024, le nombre de cas de rébellion contre les forces de l’ordre est passé de 49 à 100, soit plus du double. «Le taux de rébellions en 2024 a augmenté de 11 % par rapport à l’année précédente», précise la réponse ministérielle. Mais c’est l’évolution en 2025 qui alarme particulièrement. «Au premier semestre 2025, environ 35 % de cas de rébellion supplémentaires ont été constatés par rapport à la même période l’année dernière.»

Sur la période 2020-2024, la police grand-ducale a ainsi enregistré entre 244 et 292 procès-verbaux pour outrage à agent chaque année. Ces outrages, qui regroupent principalement les insultes et menaces verbales, représentent la forme la plus fréquente d’agression contre les policiers.

Les commissariats les plus touchés sont ceux de Luxembourg Centre (entre 62 et 80 cas par an), d’Esch (entre 24 et 45 cas) et de Capellen/Steinfort (entre 5 et 41 cas).

Un taux de poursuite relativement faible

Si les plaintes sont systématiques (les policiers étant obligés de porter plainte en cas d’agression ou d’outrage), leur aboutissement judiciaire reste limité. Entre 380 et 470 nouvelles affaires sont enregistrées chaque année, mais seules 83 à 137 font l’objet de poursuites. Quant aux condamnations définitives, elles concernent entre 85 et 115 personnes par an.

Les ministres de l’Intérieur et de la Justice expliquent ce décalage par les délais judiciaires : «Une affaire enregistrée en 2023 n’est pas nécessairement poursuivie ou close la même année. Plusieurs cas ne sont poursuivis que l’année suivante, et l’inscription au casier judiciaire n’a lieu que lorsque le jugement est définitif.»

Face à cette situation, le gouvernement entend réagir. Le ministre de l’Intérieur a commandé début 2025 une étude à l’Inspection générale de la police sur «les phénomènes de rébellion, d’outrage, de violence et de refus d’obtempérer à l’encontre des membres de la police grand-ducale».

«Toute agression contre des policiers, et en particulier les actes de violence, sont inacceptables et ne peuvent être tolérés», affirment les deux ministres dans leur réponse. L’accord de coalition prévoit d’ailleurs que «les procédures pénales en cas d’outrage à agent seront évaluées et éventuellement étendues» et qu’elles devront être «renforcées».

Le ministre de l’Intérieur attend actuellement les conclusions de l’étude de l’IGP «pour ensuite réfléchir ensemble à la nécessité de mesures supplémentaires ou mieux adaptées». Des annonces sont donc attendues dans les prochains mois pour tenter d’endiguer cette tendance inquiétante.

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